Qu'en pensez vous ?Le pouvoir reste silencieux après la disparition du successeur désigné de Hu Jintao à la tête du pays.
Dauphin désigné de longue date pour prendre la tête du Parti communiste chinois (PCC) dans les prochaines semaines, Xi Jinping a disparu de la scène publique depuis le 1er septembre. A trois reprises depuis cette date, le vice-président chinois a décommandé des rencontres officielles avec des dignitaires étrangers. Une rumeur attribue cette singulière absence à un accident survenu dans une piscine, où il se serait blessé au dos en chutant. Une autre évoque une crise cardiaque. Une troisième version parle d’un attentat perpétré par un militaire à l’aide d’une voiture. En dépit de tout ce bourdonnement, les porte-parole officiels se refusent depuis douze jours à donner la moindre indication sur le sort du futur numéro 1 chinois.
Le 5 septembre, Xi Jinping devait rencontrer la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, puis le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong. Les deux tête-à-tête ont été annulés à la dernière minute. «Rien de plus normal», a assuré alors un porte-parole chinois en éludant toute question. Lundi, la situation a pris un tour insolite. Des journalistes étrangers avaient été invités à photographier une rencontre entre Xi Jinping et la Première ministre du Danemark, Helle Thorning-Schmidt. Le jour dit, un porte-parole a tout simplement démenti l’existence même de cette invitation.
Banni. La santé des dirigeants est un secret d’Etat en Chine et il est possible que cet épisode ne soit au bout du compte qu’un incident d’ordre médical. Mais lorsque des rumeurs de cette nature fusent, Pékin s’empresse généralement de les démentir, or ce n’est pas le cas ici. Pour étouffer l’affaire, la police de l’Internet a censuré le nom de Xi Jinping… et même l’expression «mal de dos» a été bannie des moteurs de recherche. Ce silence imposé est d’autant plus suspect que la «disparition» de Xi Jinping intervient peu de temps avant le XVIIIe congrès du PCC, où doit être décidée sa nomination, ainsi qu’un renouvellement du Politburo pour les dix prochaines années.
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La transition au sommet du Parti ne s’effectue donc pas sans heurts, loin de là. Il est vrai que, depuis sa fondation, l’histoire de la République populaire est jalonnée de luttes pour le pouvoir au cours desquelles l’armée a le dernier mot. De la tentative de coup d’Etat militaire de Lin Biao contre Mao Zedong en 1971, en passant par le putsch contre Jiang Qing (la veuve de Mao), puis l’épuration en 1989 du numéro 1 du Parti, Zhao Ziyang, et de ses alliés lors des événements de Tiananmen. Seul le passage de relais entre Jiang Zemin et Hu Jintao, en 2002, s’est déroulé dans le calme - celui-ci ayant été préalablement arbitré par l’homme fort de l’époque, Deng Xiaoping.
On est encore loin d’une vraie crise de succession. Mais le PCC est mal en point. Même des responsables le disent. «Le Parti a échoué à réduire l’écart entre riches et pauvres, la corruption s’aggrave et, surtout, il n’a pas répondu aux demandes de démocratisation de la société», explique Deng Yuwen, un officiel de l’Ecole du PCC.
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