Qu'en pensez vous ?Trois "villes modèles" vont voir le jour au Honduras. Des cités privées, qui selon les propres dires du président, Porfirio Lobo Sosa, ne connaîtront pas la délinquance, et seront érigées "sur un territoire autonome doté d'un meilleur système d'éducation et de santé". Une utopie des temps modernes ? Rien n'est moins sûr.
Depuis mardi, tout est devenu concret : un mémorandum d'accord a été signé entre le gouvernement du Honduras et des investisseurs privés pour la construction de ces trois villes privées. Ces "régions spéciales de développement" (RED) disposeront chacune de leurs propres lois, tribunaux, police, gouvernement, écoles et autres infrastructures médicales, tout en jouissant d'un système fiscal autonome de celui du reste du pays.
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Surexploitation
Le Honduras a suivi les recommandations d'un économiste enseignant à l'université de Stanford, Paul Romer, qui préconise la création de ce qu'il nomme des "charters cities". Selon lui, "ce qui fait obstacle au développement des pays pauvres, ce sont les mauvaises normes imposées par les États aux investisseurs, ainsi découragés".
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Au Honduras, le projet - soutenu depuis ses débuts par la Banque interaméricaine de développement - ne fait pas l'unanimité. Le président du Congrès du Honduras, Juan Orlando Hernandez, assimile ces nouvelles villes à des maquilas, ces usines de sous-traitance connues pour leur surexploitation de la main-d'oeuvre et leurs entraves à la présence des syndicats, comme le rapporte le journaliste Maurice Lemoine dans Le Monde diplomatique.
Nombreux sont les pays en grande difficulté économique qui, avant le Honduras, n'ont d'ailleurs pas été convaincus par Romer. Comment faire le bonheur des citoyens si ce sont leurs patrons qui dirigent en toute impunité cet État dans l'État ?
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