--> http://www.express.be/joker/?action=vie ... anguage=frLa démocratie dans l'UE : le peuple est un élément perturbateur
L’euro est en danger et la crise économique fait rage. Mais l’Europe connait une autre menace, bien plus discrète : la fin de la démocratie, affirme le Frankfurter Rundschau.
Selon Patrick Artus de la banque française Natixis, le plus grand risque n’est pas d’ordre économique, mais c’est plutôt « une crise politique et sociale dans un contexte de hausse spectaculaire du chômage ». Le chômage est en effet devenu préoccupant dans de nombreux pays, et notamment en Grèce et en Espagne, où plus de la moitié des jeunes actifs sont sans emploi. Et lorsque la seule réponse que les politiciens trouvent pour répondre à ces questions c’est encore plus d’austérité qui provoque encore plus de chômage, il est logique que l'opinion publique commence à se rebeller contre la classe politique.
Les règles de la démocratie prévoient que les citoyens puissent régulièrement donner leur avis sur la politique, y compris la politique économique, et éventuellement rejeter les mesures qui sont prises. Mais de plus en plus, cette liberté d’expression est vécue comme un facteur d’instabilité pour les marchés financiers. Les politiciens font donc tout ce qui est en leur pouvoir pour réduire ces possibilités d’expression. En Italie et en Grèce, ce sont des technocrates non élus qui ont été désignés par Bruxelles pour prendre le pouvoir. En Grèce, un référendum qui suscitait la polémique au sein de la zone euro a été annulé.
De plus en plus, les décisions sont le résultat de négociations entre les gouvernements, les banquiers et la banque centrale, ce que Joseph Vogel, professeur de littérature, a décrit comme les « soviets de la finance ». Même lorsque les citoyens ont encore la possibilité de voter, les possibilités de choix qui leur sont offertes ne leur offrent guère d’alternative. En Grèce, les partis majoritaires se sont déjà engagés vis à vis de l’Europe de suivre la politique d’austérité imposée par Bruxelles avant même les élections. En Irlande, les citoyens doivent décider prochainement de l’adhésion du pays au traité fiscal. Mais ils savent qu’ils devront accepter cette adhésion pour que le pays puisse continuer de recevoir les aides dont il est devenu dépendant. En France, les marchés ont déjà commencé à sanctionner la popularité de François Hollande. Quant à Sarkozy, il menace la France de suivre le sort de la Grèce et de l’Espagne si elle renonce à adopter les mesures d’austérité.
Selon Ulrich Thielemann, c’est la fin de la démocratie, parce qu’il n’est plus possible d’envisager les autres alternatives possibles. Les gens peuvent aller voter, mais leur vote n’est plus le résultat de l’expression de leur désir propre, mais il ne sert plus qu’à entériner le bon-vouloir des marchés financiers. « Si l’objectif de l’Etat n’est plus que de doper la compétitivité, il nous interdit de nous poser cette question au cœur de la démocratie : comment voulons-nous vivre ? », conclut-il.
Je trouve que c'est un très bon résumé de la situation actuelle.
