Qu'en pensez vous ?Georges Papandréou accuse la France et l'Allemagne d'avoir aggravé la crise grecque[/b]
Il n'a pas l'air plus affecté que cela par l'incroyable pression qui a pesé sur ses épaules de Premier ministre pendant deux longues années de crise financière. Ni par le fait qu'il a été poussé à la démission en novembre dernier par son propre parti après avoir voulu organiser un référendum sur le maintien de la Grèce dans la zone euro.
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Recevant des journalistes européens la semaine dernière, il a reconnu que son parti avait des torts dans l'irruption de la crise grecque qu'il attribue, dans un euphémisme, « à notre mauvaise gestion ». En d'autres termes, trente ans d'immobilisme et un clientélisme qui a désorganisé l'Etat grec. Mais il rejette une part de responsabilité sur l'absence de surveillance des marchés financiers et sur une « Union monétaire européenne, imparfaite »
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« Dès le début, j'ai fait une proposition, raconte-t-il. J'ai suggéré de mettre en place des eurobonds qui ramèneraient la confiance des marchés, aideraient l'euro à concurrencer véritablement le dollar et fonctionnerait parallèlement à un système de surveillance et de sanctions si les pays ne menaient pas dans des délais donnés les réformes nécessaires. ».
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Mais c'est la déclaration de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel en octobre 2010 à Deauville qui a mis le feu aux marchés. «En annonçant que si un pays faisait défaut dans le futur, et la Grèce était évidemment dans la ligne de mire, ce seraient les créanciers privés qui paieraient, ils ont semé la panique sur les marchés», accuse Georges Papandréou. Il a dit alors à Angela Merkel : «Avec cette proposition, vous allez devoir aider la Grèce pendant des années». «De fait, à partir de ce moment-là, vous avez beau prendre toutes les mesures que vous voulez, si l'Europe n'offre pas une protection suffisante face aux marchés, cela ne sert à rien.» L'Allemagne ou d'autres ont-ils demandé à la Grèce de sortir de l'euro ? «Non, mais les plans B et les plans C existaient dans les ministères. C'est moi qui ai demandé à plusieurs reprises : ‘‘Est -ce que c'est ce que vous proposez ?'' Mais la solution retenue a été chaque fois de poursuivre les efforts.»
Il ne regrette pas d'avoir souhaité recourir au référendum en novembre dernier pour faire entériner par les Grecs le nouveau plan d'aide européen. «C'était la bonne décision», continue-t-il de penser aujourd'hui.
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Georges Papandréou se dit enfin convaincu, comme le candidat à l'élection présidentielle française François Hollande que l'Europe doit mettre en oeuvre une stratégie de croissance et que l'austérité ne peut être une fin en soi. Retrouvez l'intégralité de cet article sur Les Echos.fr
A plus tard,