Sans blague!!!
Il n'y a que le marché qui dit l'inverse
GIBETCrise : le gouvernement belge appelle la population à l'aide
Le gouvernement belge a lancé jeudi un appel à l'aide à la population face à la crise de la dette en annonçant à grand renfort de publicité un emprunt d'Etat ouvert à tous, alors que les problèmes budgétaires et politiques s'accumulent dans le pays.
"Vu les difficultés sur les marchés financiers, nous voulons davantage faire appel à la capacité d'épargne des Belges pour financer la dette", a expliqué le Premier ministre sortant Yves Leterme, qui gère les affaires courantes depuis avril 2010.
En raison principalement d'un conflit entre les communautés néerlandophone et francophone sur l'avenir de leur pays, ce dernier n'a plus depuis cette date de gouvernement de plein exercice.
L'Agence de la dette a lancé un emprunt d'Etat ouvert à tous assorti de taux d'intérêt de 3,5% à 4,2% selon l'échéance, jugés intéressants par M. Leterme qui fait pour la première fois lui-même la promotion de ce type d'opération.
Très courant dans les années 1990 en Belgique, ce mécanisme pour collecter l'épargne publique était moins utilisé ces dernières années car il était devenu moins attractif que d'autres produits financiers.
Le gouvernement sortant est obligé d'agir car "nos problèmes à former un gouvernement depuis longtemps et à trouver un accord sur le budget provoquent une part de méfiance supplémentaire", a reconnu M. Leterme.
Lundi, plus de 500 jours après les dernières élections législatives, le chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo, chargé de former le futur gouvernement, a jeté l'éponge en raison de différends persistants entre partis politiques, cette fois sur les questions budgétaires.
Faute d'alternative, le souverain lui a demandé mercredi soir de se remettre malgré tout en selle. Mais les tensions restaient vives jeudi entre les six formations (trois flamandes et trois francophones) engagées dans les discussions.
Car l'effort nécessaire pour boucler le budget est d'une ampleur sans précédent, puisque la Belgique a besoin de trouver 11,3 milliards d'euros pour faire repasser son déficit sous la barre des 3% du PIB en 2012, comme l'exige l'UE.
Pour y arriver, les libéraux veulent "une thérapie de choc", tandis que les socialistes et les démocrates-chrétiens veulent une évolution en douceur pour protéger les salariés.
La situation est d'autant plus urgente que, sur les marchés, le taux d'emprunt belge à 10 ans s'est envolé à 5,7%, alors que la dette publique belge est de près de 100% du PIB.
Les dirigeants du pays sont en outre confrontés aux pressions en sens contraire des syndicats d'une part, qui organisent une "manifestation nationale" contre l'austérité le 2 décembre, et de la Commission européenne de l'autre: elle menace la Belgique d'une amende de 700 millions d'euros si un budget de rigueur n'est pas bouclé d'ici à la mi-décembre.
Pour assurer la continuité de l'Etat et ses rentrées financières, en l'absence de budget 2012, le gouvernement sortant a adopté jeudi plusieurs mesures.
Il a notamment adopté la "base juridique" nécessaire pour obliger le secteur nucléaire (principalement GDF Suez/Electrabel) à verser une contribution de 250 millions d'euros cette année, ainsi que d'autres textes qui autoriseront la levée de taxes en 2012 sur les banques (estimées à 380-390 millions d'euros) et sur le secteur pharmaceutique (environ 270 millions), ont indiqué à l'AFP les services du Premier ministre.
La débâcle des banques et la crise de la dette dans la zone euro pèsent également de plus en plus. La liquidation des groupes coopératifs Arco (actionnaire de Dexia), déjà décidée, et de Cera (actionnaire de KBC), évoquée dans la presse, pourrait coûter à l'Etat 2,5 milliards d'euros supplémentaires sous la forme de garanties à verser.