Crise politique. La Belgique va-t-elle s’en sortir un jour ?
La Belgique est plus que jamais dans l’impasse. La crise politique que traverse le pays depuis 390 jours ne semble pas prête de s’améliorer. Elio Di Rupo, le chef du Parti socialiste, a renoncé à former un gouvernement d’union nationale, ce vendredi.
Nouvel échec pour former un gouvernement
En début de semaine, Di Rupo avait mis sur la table un programme gouvernemental de rigueur budgétaire et un projet de réforme prévoyant un renforcement de l’autonomie des régions belges, pour répondre aux revendications des Flamands.
Mais ces propositions ont été balayées, jeudi, par le parti indépendantiste flamand N-VA, coupant court aux espoirs d’une sortie rapide de la crise. Premier parti de Flandre, la N-VA, formation libérale-conservatrice, prône avec force l’indépendance à terme de la région néerlandophone du nord du pays.
Un nouvel échec qui a contraint Elio Di Rupo à renoncer à former un gouvernement et à donner sa démission au roi, qui l’avait chargé de mettre un terme à la crise. Une démission qu’Albert II a immédiatement refusée.
Le roi de plus en plus alarmiste
Mais après une crise politique qui dure depuis plus d’un an, maintenant, le roi, placide jusqu’à présent, commence à adopter un ton de plus en plus alarmiste.
Dans un communiqué, ce vendredi, il a tenté de rappeler chaucun à la raison : « Compte tenu de la gravité de la situation politique, le roi souhaite que chaque responsable politique du pays prenne quelques jours de réflexion pour mesurer les conséquences de la situation politique et chercher des pistes de solution ».
Pas sûr que ça change grand-chose, tant la crise politique que traverse le plat pays semble de plus en plus insurmontable. « On peut parler d’une crise de système. Plus aucun scénario n’offre une issue acceptable, tout est bloqué », estime le politologue Carl Devos.
« Le 7 juillet 2011 est devenu le 11-Septembre de la Belgique »
Le quotidien flamand De Standaard va jusqu’à lancer que « le 7 juillet 2011 est devenu le 11-Septembre de la Belgique ».
Confier une nouvelle mission de médiation à Bart De Wever, le chef du N-VA (nationalistes flamands) semble illusoire, tant le fossé est grand entre son programme nationaliste et les positions des francophones qui redoutent un éclatement du pays en allant trop loin dans l’autonomie accordée aux régions.
Former un gouvernement sans la N-VA paraît cependant irréaliste vu son importance en Flandre.
Enfin, une scission pure et simple du pays poserait le problème du sort à réserver à Bruxelles, siège de l’Union européenne et ville majoritairement francophone mais enclavée en Flandre…
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