Demain, 1er juillet, début de six mois de présidence polonai

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politicien
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Message non lu par politicien » 12 juil. 2011, 18:22:00

Bonjour,http://actu-politique.xooit.com/t4247-D ... onaise.htm#   
La présidence polonaise ou la fin de la "nouvelle Europe" 

Succédant à la Hongrie, la Pologne a pris, le 1er juillet, la présidence du Conseil de l'Union européenne. Si le traité de Lisbonne a limité les prérogatives des présidences tournantes, cet exercice demeure pour les Etats membres l'occasion de renforcer, sur le plan interne, un sens de copropriété du projet européen et de projeter, à l'extérieur, une certaine image du pays et de ses préférences. Varsovie n'a pas attendu sa première présidence pour se saisir des instruments communautaires et remodeler son image ; la Pologne qui prend les rênes de l'UE semble bien différente de celle qui l'avait rejointe en 2004.


L'adhésion s'était faite au lendemain de la crise irakienne, discorde qui avait laissé le continent européen divisé, selon le bon plaisir de Donald Rumsfeld, entre "vieille" et "nouvelle" Europe. Pour regrettable et captieuse que fut cette dichotomie, méconnaissant les différences existantes entre les nouveaux entrants et le fait que de "vieux Etats" tel le Portugal ou le Royaume-Uni avaient soutenu l'intervention américaine, elle perdura dans l'imaginaire politique européen pour plusieurs années.


A dire vrai, certaines des positions associées à la "nouvelle" Europe, à savoir un tropisme atlantiste, un faible entrain pour l'idée "d'Europe puissance" et une attitude frondeuse à l'égard de la Russie, furent un temps portées par la Pologne. Mais l'ajustement stratégique de la politique extérieure polonaise entrepris par le gouvernement de Donald Tusk, à partir de 2007, est passé par une remise en cause progressive de chacune de ces postures.
La préférence atlantiste de la Pologne n'est plus ni inconditionnelle ni exclusive, en témoigne l'opiniâtreté de Varsovie lors des négociations sur le bouclier antimissile, que seule la guerre russo-géorgienne avait pu débloquer. Lorsque la République tchèque se satisfaisait de sa seule participation au projet, la Pologne demandait de Washington un niveau d'aide financière et militaire de l'ordre de celle accordée à l'Egypte ou à Israël. De fait, la Pologne semble s'orienter de plus en plus vers un atlantisme stratégique plutôt que normatif.
Cette évolution est née à la fois d'une certaine désillusion quant au rôle global qu'était censé conférer le statut d'allié privilégié de Washington, et d'une déception face à la faible rétribution de son engagement en Irak, qu'il s'agisse de contrats pour les entreprises polonaises ou d'assouplissement du régime de visa pour les citoyens polonais voyageant aux Etats-Unis. Cette évolution participe, par ailleurs, d'une vision stratégique de long terme : anticipant le retrait annoncé des Etats-Unis, Varsovie a investi dans les instruments de politique extérieur de l'UE.
La Pologne est un des principaux porte-flambeaux d'une Europe engagée sur la scène internationale. Elle s'est, par exemple, impliquée dans l'Europe de la défense, oeuvrant à la mise en place de bataillons communs et allant jusqu'à contribuer à la mission militaire de l'UE au Tchad, zone pourtant bien éloignée de ses préoccupations géopolitiques traditionnelles. Son pré carré est ailleurs.


C'est d'abord sur la politique de l'UE à l'Est (Ukraine, Moldavie, Biélorussie) que le leadership et l'activisme de la Pologne ont été le plus manifestes. Cette région revêt une importance particulière pour les intérêts polonais mais il s'agissait également de s'aménager une "niche" de spécialisation à Bruxelles et ainsi peser sur la politique étrangère commune. Par ailleurs, l'adage de Zibgniew Brezinski, l'ancien secrétaire d'Etat de Jimmy Carter, selon lequel la Russie sans l'Ukraine cesse d'être un empire, continue de trouver une résonance à Varsovie.
Paradoxalement, la consolidation de ce leadership sur l'Est passait par un apaisement des rapports avec Moscou. C'est l'aspect le plus spectaculaire de ces derniers mois : la Pologne a initié un rapprochement avec la Russie autour d'une thématique des plus inattendues, la mémoire historique. L'événement déclencheur selon les diplomates polonais fut le sommet UE-Russie de 2007, à l'occasion duquel la chancelière allemande, Angela Merkel, avait exigé de Moscou un changement d'attitude à l'égard des nouveaux entrants, rassurant ainsi ces derniers sur la prise en compte de leurs sensibilités historiques. Le gouvernement Tusk a, par la suite, tendu la main au Kremlin, invitant par exemple Vladimir Poutine aux commémorations du déclenchement de la seconde guerre mondiale. Le premier ministre russe répondit favorablement, consentant à son tour à des gestes symboliques au moment des commémorations de Katyn et affichant de l'empathie à la suite de la tragédie aérienne de Smolensk.
Le noeud gordien des relations russo-polonaises n'est pas dénoué pour autant, ces marques de réconciliation n'oblitèrent pas les considérations de sécurité nationale dans la vision des décideurs polonais. Les objectifs restent les mêmes, il s'agit davantage d'un changement de tactique que de stratégie. Mais cette mutation commence à porter ses fruits, au niveau bilatéral comme européen, où la Pologne, susceptible de susciter un effet d'entraînement auprès des autres Etats membres d'Europe centrale et orientale, a un rôle crucial à jouer. Le triangle de Weimar (Allemagne-France-Pologne) pourrait par exemple représenter un format idoine pour aborder la géométrie complexe des relations UE-Russie.


La nouvelle Pologne n'est pas la "nouvelle" Europe. Si l'ampleur de ces évolutions est en partie contextuelle, contingente des alternances gouvernementales à Varsovie et des politiques menées à Washington ou Moscou, elle révèle malgré tout une tendance de fond. La Pologne a émergé comme un des pôles de la politique extérieure européenne. Le programme préparé pour sa présidence en atteste, même si ses ambitions seront revues à la baisse dans le contexte économique actuel. En 2003, Jacques Chirac reprochait vertement aux nouveaux Etats membres d'avoir "manqué une occasion de se taire". Aujourd'hui, lorsqu'il s'agira de parler au nom des Vingt-Sept, la Pologne n'a nullement l'intention de se taire. C'est une bonne chose pour l'Europe.

Le Monde
 
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mps
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Message non lu par mps » 12 juil. 2011, 18:34:00

Oui, ces présidences tournantes sont essentielles à l'UE, dans la mesure où chacun amène des préoccupations différentes et un enrichissement constants.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
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Message non lu par lancelot » 12 juil. 2011, 20:45:00

Heureusement que DSK ne présidera pas l'UE ... car si en plus tu lui parles de tournantes .... la préoccupation et l'enrichissement, bien que constants .... selon toi, n'auraient sans doute pas été à la hauteur de tes espérances.

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Message non lu par politicien » 12 juil. 2011, 20:51:00

Bonjour,

Lancelot, le sujet n'est pas DSK, après ça va dériver, je crois que tu connais le chemin pour aller au sujet de DSK ;)
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lancelot
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Message non lu par lancelot » 12 juil. 2011, 22:40:00

Ha oui, je sais ou il est ...  icon_mrgreen

J'ai du me tromper de bouton .....

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Message non lu par mps » 13 juil. 2011, 09:24:00

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C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 13 juil. 2011, 17:10:00

politicien a écrit :Bonjour,

Lancelot, le sujet n'est pas DSK, après ça va dériver, je crois que tu connais le chemin pour aller au sujet de DSK ;)
C'est un obsédé pervers ce Lancelot. icon_cheesygrin

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Message non lu par politicien » 13 juil. 2011, 22:43:00

Bonjour,


 
 
“Une Europe de la solidarité, une Europe de la croissance, une Europe ouverte et sûre”…
Les objectifs de la Pologne sont nobles et ambitieux.
Euro-enthousiaste, optimiste et très bien préparé, le Premier ministre Donald Tusk n’a malgré tout que six mois devant lui pour mettre à bien son programme ; des dossiers techniques incontournables que Varsovie doit assumer pendant cette présidence tournante du conseil de l’Union européenne.

Saura-t-elle laisser son empreinte ?
Vendredi, elle a donné le ton sur le dossier de la crise de la dette. Si elle soutient la Grèce, la Pologne veut que les leçons de la crise de l’endettement excessif d’Athènes soient tirées. Donc elle n’entrera pas dans la zone euro sans un durcissement de la discipline budgétaire commune.

Autre condition posée, Varsovie veut assister aux réunions des 17 pays de l’Union monétaire. En théorie, elle n’en pas le droit mais c’est là où se décide le sort de la Grèce et se discutent les grandes orientations économiques.
Jean-Claude Juncker, président de l’eurogroupe a fini par accepter après des échanges houleux.
Une belle entrée en matière pour la Pologne qui va rapidement devoir s’attaquer à un gros dossier technique : le budget européen 2014-2020.
Les négociations ont commencé et la Pologne est bien placée pour influencer les débats. Si elle reçoit beaucoup de fonds de l’UE, elle est la seule à avoir échappé à la récession.
Elle veut un budget solide pour doper la compétitivité de l’économie européenne. Sur la question de la politique agricole commune, pas question de réduire les fonds mais elle envisage une modernisation pour rendre le système plus équitable pour les régions et les agriculteurs.

L‘élargissement, ce sera l’autre chapitre incontournable de la présidence polonaise. Varsovie doit finaliser le processus d’adhésion de la Croatie à l’Union européenne, dont l’entrée est acquise pour 2013.
Et malgré les réticences d’autres Etats membres, la Pologne compte lancer des négociations d’adhésion avec la Serbie.
Toujours dans cette idée d’ouverture vers l’est, sans marcher sur les plates-bandes de la Russie, il y aura l’organisation fin septembre du sommet du partenariat oriental, un temps fort pour la présidence polonaise.

EuroNews

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Message non lu par pierre30 » 14 juil. 2011, 13:31:00

La Hongrie a laissé une image assez déplorable. La Théquie n'avait guère brillé. La Pologne paraît mieux partie pour apporter l'enthousiasme qui fait défaut à l'UE.

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