Le roi du Maroc a dévoilé vendredi un projet de réformes politiques qu'il soumettra aux marocains lors d'un référendum le 1er juillet. Mohammed VI les avait promis le 9 mars dernier afin de calmer la rue qui réclamait plus de démocratie.
Qu'en pensez vous ?Le roi du Maroc a voulu prouver qu’il tenait ses promesses : Mohammed VI a présenté vendredi soir un projet de réformes constitutionnelles, conformément à son annonce du 8 mars dernier. Il avait alors promis des réformes politiques importantes en réponse aux manifestations qui ébranlaient son pays, à l'instar d'autres pays d'Afrique du Nord. En effet, les jeunes manifestants marocains du "Mouvement du 20 février" n'ont cessé de réclamer dans la rue plus de démocratie et la lutte contre la corruption au Maroc. Mais si elle renforce les pouvoirs du Premier ministre et garantit des droits fondamentaux, la réforme annoncée maintient le statut religieux et le rôle de chef de l’Etat du monarque.
Un Premier ministre issu du parti vainqueur aux élections L'innovation majeure du projet énoncé par le roi est le renforcement des pouvoirs du Premier ministre, "futur chef du gouvernement", qui "sera désigné" par le souverain "au sein du parti arrivé en tête des élections de la Chambre des représentants" du parlement. Une avancée notable puisque jusqu'ici le roi choisissait le Premier ministre de son choix. De même, le chef de gouvernement aura "le pouvoir de dissoudre la Chambre des représentants", une prérogative qui est actuellement du seul ressort du roi.
Avec ces réformes Mohammed VI, au pouvoir depuis 1999, en profite pour réaffirmer son statut. Ainsi, le projet souligne que le roi restera un acteur important du pouvoir de l'exécutif, présidant le conseil ministériel, l'organe où sont déterminées les grandes stratégies de l'Etat. Il a rappelé que le roi restera "chef de l'Etat" et sa personne sera "inviolable". Sur le plan religieux, Mohammed VI conserve son statut de Commandeur des Croyants, qui fait de lui la seule autorité religieuse du Maroc. Il sera ainsi le garant du "libre exercice du culte", l'islam étant religion d'Etat. Le successeur d'Hassan II reste également le chef des armées et dispose du pouvoir d'accréditer les ambassadeurs et les diplomates.
Un référendum en juillet
Enfin, le monarque a souhaité que certains droits fondamentaux soient garantis par la constitution. C'est le cas de l'égalité hommes-femmes et de la protection des droits de l'Homme reconnus universellement. Autre avancée, l'indépendance de la justice vis-à-vis de l'exécutif et du législatif sera garantie. Le monarque de 48 ans a enfin proposé la création d'un "Conseil supérieur de sécurité", présidé par lui-même, afin de "gérer les questions de sécurité internes, structurelles et imprévues."
Les 32 millions deMarocains seront amenés à se prononcer sur le projet de nouvelle constitution lors d'un référendum populaire le 1er juillet. Un projet qui vise à "consolider les piliers de la monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale" auquel le roi Mohammed VI a précisé qu'il dira évidemment "oui". Une adhésion qui ne semble pas faire l'unanimité car, dès samedi, le Mouvement du 20 février a appelé à manifester dimanche dans plusieurs villes pour protester contre le projet de réforme constitutionnelle présenté par le roi.
Le Jdd.fr
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