L'économie américaine n'a créé que 54.000 emplois nets en données corrigées des variations saisonnières en mai, soit quatre fois moins qu'en avril. Le taux de chômage officiel atteint 9,1%
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Comme les marchés l'appréhendaient, les chiffres de l'emploi ont été mauvais au mois de mai. Il n'y a eu que 54.000 créations d'emplois non-agricoles et le taux de chômage est remonté de 9% à 9,1%. En Mai, le secteur privé n'a créé que 83.000 emplois mais seulement dans les services, la santé et le secteur minier alors que le secteur public a encore perdu 28.000 emplois le mois dernier. Le nombre d'heures travaillées est resté identique à 34,4 heures tandis que le salaire horaire a progressé de 0,3% à 22,98 dollars.
La déception s'explique en partie parce que les chiffres du mois d'avril avaient pris en compte 5 semaines (avec un chiffre révisé de 232.000 créations d'emplois) et le contraste est donc plus fort avec le mois de mai. Il faut aussi prendre en considération les conditions climatiques qui ont été particulièrement difficiles avec des inondations majeures dans le centre du pays et des tornades dévastatrices dans le Sud. La hausse du prix de l'essence mais aussi les arrêts de production de certaines usines en raison de problèmes d'approvisionnement avec le Japon depuis le tremblement de terre ont également eu une incidence sur la santé de l'économie américaine.
Perspectives de croissance à la baisse Tout cela n'est pas rassurant car les chiffres de l'emploi suivent une série d'indicateurs qui ont été mauvais : production manufacturière, immobilier, ventes d'automobiles.... La plupart des économistes ont revu leurs perspectives de croissance à la baisse pour le deuxième trimestre car les moteurs traditionnels de la reprise, les dépenses des consommateurs et l'immobilier ne sont pas au rendez-vous. Les plus pessimistes ne voient pas une croissance supérieure à 2%, après 1,8% au premier trimestre. La conjoncture économique et la situation fiscale des Etats-Unis ont poussé Moody's a émettre un nouvel avertissement jeudi sur une possible dégradation de la note de crédit des Etats-Unis si un accord n'est pas trouvé sur le plafonnement de la dette d'ici à mi-juillet. Le ralentissement de la reprise économique va évidemment relancer les spéculations sur une prolongation du programme d'assouplissement quantitatif de la banque centrale, baptisé QE2, même si celle-ci ne semble pas vouloir prendre cette route. Politiquement, c'est du pain béni pour les opposants de Barack Obama. Après Tim Pawlenty, Mitt Romney s'est officiellement porté candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012. Sa petite phrase, jeudi, « le Président a manqué à ses promesses » , va résonner d'autant plus fort que les américains ne voient pas leur situation personnelle s'améliorer. Et les observateurs de la vie politique commencent à se répandre en expliquant que jamais un président américain n'a pu être réélu pour un deuxième mandat avec un taux de chômage supérieur à 8%. Les Echos.fr
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