http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... au-fmi.phpLa stratégie de la France pour imposer Lagarde au FMI
L'Élysée ne veut pas apparaître en première ligne mais voit converger avec satisfaction les Européens vers la ministre de l'Économie pour prendre la succession de DSK à Washington.
Laisser dire et surtout ne rien montrer. La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, voit peu à peu les soutiens européens converger vers son nom pour être la candidate du Vieux continent à la direction générale du FMI. L'Allemagne n'a encore rien dit officiellement mais si Nicolas Sarkozy présente sa ministre de l'Economie, Berlin la soutiendra indique-t-on outre-Rhin.
La Française pourrait également recevoir un autre soutien de poids cet après midi: le chef de l'Etat s'est entretenu avec le premier ministre britannique, David Cameron,et ce dernier pourrait envoyer un signal positif d'ici ce soir. Par ailleurs, l'ancien ministre des Finances turc Kemal Dervis, très souvent cité comme un candidat séreiux à la succession de DSK à la tête du FMI a annoncé en fin de journée vendredi qu'il ne serait pas candidat au poste de directeur général.
La stratégie de l'Élysée a évolué au cours des dernières heures. Paris ne veut surtout pas apparaître comme étant à la manœuvre sur ce dossier, tant l'image de la France a été écornée par l'affaire DSK. On se contente donc d'observer et d'encourager en sous main, les mouvements favorables à Christine Lagarde.
Surtout, l'Exécutif attend le résultat de l'enquête préliminaire autour de l'affaire Tapie menée par la Cour de justice de la République, qui devrait tomber d'ici 4 à 6 semaines. Cela tombe parfaitement bien avec l'agenda international : le G8 prévu la semaine prochaine à Deauville, sous présidence française pourrait envoyer un premier signal en faveur d'une candidature européenne; le sommet européen des 23 et 24 juin pourrait être l'occasion pour l'Europe de désigner leur candidat. Christine Lagarde a donc encore cinq semaines à patienter avant de connaître son destin : Washington ou la Cour de justice de la République ?
Christine Lagarde connaît bien les dossiers économiques. Sa candidature semble faire consensus en Europe. Et son passé d'avocate d'affaires aux EU contribue aussi à ce que sa candidature soit bien vue des Américains. Elle semble donc avoir tous les atouts pour accéder à la direction du FMI. La France, que l'on aurait pu penser affaiblie par l'affaire DSK, préserverait ainsi son influence internationale.
Le seul problème, c'est que Christine Lagarde a des casseroles, notamment l'affaire Tapie, pour laquelle elle risque d'être poursuivie devant la Cour de justice de la République. Imaginons qu'elle soit nommée à la tête du FMI, mais qu'elle soit traduite devant la Cour de justice de la République, et que cela l'oblige à abandonner son poste au FMI. Cela alimenterait encore la mauvaise image de la France à l'étranger...