Prévisions économiques Belgique.

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mps
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Message non lu par mps » 13 mai 2011, 10:48:00

Le Bureau du Plan prévoit une croissance de l'économie belge de 2,2% et jusqu'à 50.000 nouveaux emplois par an. Mais il faudra néanmoins assainir, et économiser 17 milliards d'euros d'ici 2015.
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Les voyants sont au vert pour l’économie belge. Elle devrait connaître dans les prochaines années une "croissance soutenue de l’activité et surtout de l’emploi". Mais nos finances publiques restent "vulnérables", selon les nouvelles perspectives dessinées par le Bureau du Plan. 
Il faudra économiser 17 milliards d’euros d’ici 2015 pour retrouver l’équilibre budgétaire. "Des mesures structurelles restent nécessaires", a souligné Henri Bogaert, le commissaire au Plan. Or, pour les réaliser, il faudrait un gouvernement de plein exercice… "L’institutionnel ne peut plus l’emporter sur le socio-économique", martèle Pieter Timmermans, directeur de la FEB. Car les entreprises belges vont en effet être confrontées à un nouveau dérapage salarial, en raison de l’indexation. Et la FEB de réclamer, à nouveau, une étude pour réformer le système…
La croissance
Elle devrait s’élever à 2,2 % cette année. C’est mieux que prévu. En janvier, le Bureau du Plan tablait encore sur 2 %. La nouvelle estimation est "prudente", juge même Henri Bogaert, le commissaire au Plan. Ce rythme, supérieur à celui de la zone euro, devrait se maintenir les années suivantes. Alors, on fait la fête ? Attention: ce beau scénario postule qu’il "n’y a pas de rupture majeure", dixit Bogaert. Autrement dit, qu’une nouvelle crise internationale n’éclate pas. Or, les incertitudes sont nombreuses: le cours du pétrole, l’endettement des Etats-Unis et de certains pays européens, les risques de surchauffe dans les pays émergents…
Le déficit
Il serait de 3,8 % du PIB cette année. Or, l’objectif du gouvernement, consigné dans le Programme de stabilité, est de 3,6 %. "On peut donc prévoir qu’il sera réalisé, éventuellement grâce à quelques mesures complémentaires", souligne Henri Bogaert.
Après 2011, l’affaire se corse. A politique constante, le déficit replongerait à 4,4 %. Une des raisons de cette détérioration, c’est le coût des intérêts notionnels si l’on ne prolonge pas le taux d’intérêt actuellement plafonné à 3,8 %.
Le déficit resterait proche de 4 % les années suivantes. Le taux d’endettement ne bougerait presque pas, logé à près de 97 % du PIB. Suffisant pour éviter un effet "boule de neige". 
Traduction: la bonne croissance attendue ne gommera pas le déficit, comme par magie. Or, la Belgique s’est engagée à revenir à l’équilibre budgétaire en 2015. Pour respecter cette trajectoire, il faudra prendre des mesures. Structurelles. Or, un gouvernement "en affaires courantes" est cornaqué pour prendre ce type de décisions. Une preuve supplémentaire que la crise politique actuelle ne peut plus s’éterniser sans dommages. La facture de l’assainissement? 17 milliards d’euros d’ici 2015. C’est, certes, moins que les 22 à 25 milliards évoqués il y a un an. Mais cela reste un effort conséquent.  Il deviendrait même presque insurmontable si, par malheur, la croissance ne devait plus être au rendez-vous… 
À épingler: devant les futurs défis budgétaires, les différents niveaux de pouvoir ne sont pas logés à la même enseigne. Si l’on ne change rien, le fédéral resterait englué dans de profonds déficits malgré une hausse très faible, voire nulle, de son train de vie. En revanche, naturellement, Régions et Communautés sortent du rouge. Pour peu qu’elles ne s’engagent pas dans de nouvelles dépenses évidemment… C’est la conséquence de la loi de financement actuelle. Voilà pourquoi cette thématique est un enjeu très sensible des négociations institutionnelles. En attendant, le commissaire au Plan plaide pour un "pacte de stabilité interne" pour répartir les efforts à fournir. 
L’emploi
Les nouvelles sont très bonnes. Grâce notamment à la bonne tenue de la croissance, le Bureau du Plan envisage une hausse impressionnante du nombre de jobs: 43.000 en 2011 et 48.000 par an entre 2012 et 2016. À eux seuls, les titres-services entraîneraient 10.000 créations de poste par an. Le secteur des soins de santé est également un levier important d’emplois. 
Le taux d’emploi approcherait des 70 % à l’horizon 2016. Pour rappel, l’objectif européen est d’arriver à 73,2 % en 2020. Le taux de chômage (administratif) passerait de 12,6 % en 2010 à 11 % en 2016.
L’inflation… et le dérapage salarial
Ce n’est une surprise pour personne, les prix sont en nette hausse cette année, dans la foulée de l’augmentation du pétrole. Résultat: l’inflation atteindrait 3,5 % en 2011. La dernière estimation était de 2,7 %. Le Bureau du Plan table sur un retour à la normale (un taux de 2 %) pour 2012 et après.
Cette inflation élevée en 2011 risque de jouer un très mauvais tour aux entreprises belges. Un nouveau dérapage salarial est très probable. Pourtant, le gouvernement a imposé une stricte modération des salaires: la hausse est limitée à 0,3 % pour 2011-2012. Mais il y a l’indexation automatique provoquée par l’inflation. La croissance du coût salarial atteindrait du coup 5,6 % en 2011-2012 (dont 5,5 % à cause de l’index). Dans le même temps, les salaires n’augmenteraient que de 4,8 % dans les pays voisins (Allemagne, France, Pays-Bas). En novembre dernier, le Conseil central de l’économie chiffrait l’indexation belge à 3,9 % pour 2011 et 2012…
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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