Faut il craindre une Europe à deux vitesses ?

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politicien
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Message non lu par politicien » 22 mars 2011, 10:36:00

Bonjour,  A l'approche du Conseil européen des 24 et 25 mars, les éléments d'une meilleure gouvernance économique de la zone euro se mettent progressivement en place, en réponse à la crise de la dette souveraine européenne.  La réunion du 11 mars entre les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro avait agréablement surpris les marchés en avançant sur plusieurs dossiers clefs : renforcement des moyens d'intervention du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du futur mécanisme européen de gestion de crise ; adoption du pacte pour l'euro, version édulcorée du Pacte de compétitivité mis en avant par Angela Merkel le mois dernier ; restructuration de fait de la dette grecque à l'égard de ses créanciers publics européens...   Quelques jours plus tard, les ministres des Finances progressaient également vers le renforcement du Pacte de stabilité et de croissance, largement foulé aux pieds au cours de la décennie écoulée.  Et une deuxième série de tests de résistance bancaires, plus rigoureux que ceux de 2010, a été programmée par la nouvelle Autorité bancaire européenne, préalable indispensable à une résolution pérenne de la crise de la dette publique.  En dépit des insuffisances de l'accord intervenu sur tel ou tel mécanisme, cet ensemble forme un tout cohérent, visant à la fois à rééquilibrer l'Union économique et monétaire (UEM) et à prévenir les dérives de politique économique nationale à l'origine de la crise actuelle, mais aussi à instituer un mécanisme pérenne de gestion de crise.   Cependant, l'accord des Vingt-Sept, les 24 et 25 mars, sur ce paquet de mesures, et ceux du Parlement européen et des parlements nationaux sur certains points ultérieurement, ne va pas de soi, tant cette nouvelle architecture ravive de vieux débats.  La première ligne de fracture concerne le fameux pacte de compétitivité imposé par Berlin avec le soutien de Paris -les deux premiers garants du FESF -pour discipliner les mauvais élèves de la zone euro. Nombre d'Etats membres, même vertueux, y ont vu un diktat allemand ou franco-allemand attentatoire à leur souveraineté économique et à leurs consensus social nationaux tandis que les adversaires traditionnels d'une intégration économique plus poussée critiquaient les velléités d'harmonisation fiscale européenne comme une dangereuse étape vers un dirigisme à la française.  Le second front ouvert par la réponse des dirigeants de la zone euro à la crise de la dette souveraine est plus politique et potentiellement plus important pour l'avenir de l'Union. La perspective d'une intégration économique et politique plus poussée au sein de la zone euro a rouvert le débat ancien sur l'Europe à deux vitesses, espérance des uns, hantise des autres. La France a toujours souhaité -fût-ce de manière fantasmatique -que l'UEM constitue l'avant-garde d'une Europe politique, tandis que l'Allemagne avait à coeur de préserver la prééminence et l'unité de l'Union à 27.   Le sommet mixte du 11 mars -à 27 le matin, mais à 17 seulement l'après-midi -et la perspective actuellement débattue de sommets réguliers des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro ont cristallisé les craintes des pays extérieurs à l'UEM, Royaume-Uni en tête, de se voir relégués en seconde division d'une Europe de facto pilotée par un sous-ensemble plus intégré et moins libéral que l'Union à 27. Une telle évolution pourrait inciter des Etats tels que la Pologne, la Suède ou le Danemark à rejoindre la zone euro pour peser davantage sur les destinées de l'UE, et le Royaume-Uni, à prendre la direction inverse.  Si la crise de la dette souveraine européenne aboutissait ainsi à consolider l'UEM et à conforter le destin fédéral du projet européen, elle n'aura pas été tout à fait inutile.   Qu'en pensez vous ?  A plus tard,
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mps
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Message non lu par mps » 22 mars 2011, 10:59:00

Tout cela est un peu compliqué.

Mais il est clair que les pays qui font des efforts sérieux et s'incrivent déjà dès à présent dans un déficit inférieur à celui toléré, comme la Belgique, marqueront le pas sur les souverainistes distributeurs de pactoles irresponsables.

Déficit des principaux pays UE

Irlande: 14,7% du PIB
Déficit budgétaire du Royaume-Uni: 12,9% du PIB
Déficit budgétaire de la Grèce: 12,8% du PIB
Déficit budgétaire de la Lituanie: 9,7% du PIB
Déficit budgétaire de l' Espagne: 9,3% du PIB
Déficit budgétaire du Portugal: 8,7% du PIB
Déficit budgétaire de la Pologne: 7,7% du PIB
Déficit budgétaire de la France: 7,7% du PIB
Déficit budgétaire de la Roumanie: 5,9% du PIB
Déficit budgétaire de l' Italie: 5,1% du PIB
Déficit budgétaire de l' Allemagne: 4,6% du PIB
(mars 2010)

Belgique  : 3,6 %   http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt ... AW20110318
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Message non lu par pierre30 » 22 mars 2011, 20:19:00

Presque tout le monde en convient, l'UE est dans une impasse depuis son élargissement. Il semble évident que le choix est soit de s'organiser en cercles de niveaux d'intégration dégressifs avec au centre les pays qui souhaitent aller plus loin dans l'intégration économique et aussi politique (l'un n'allant pas sans l'autre). Ces pays seraient pour la plupart membres de l'Euro.
L'autre alternative est de revenir à une zone de libre échange plus contrôlé qu'aujourd'hui : la situation actuelle a causé des déséquilibres entre pays membres que le système ne permet pas de corriger.

Je ne crois pas que la GB sortirait de l'UE en cas d'intégration plus poussée. Si elle faisait ce choix, la GB devrait s'associer encore plus étroitement au cousin US. Mais celui-ci est bien trop puissant. A mon avis la GB chercherait à se créer un statut spécifique mais resterait dans l'UE.

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mps
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Message non lu par mps » 23 mars 2011, 09:20:00

En attendant, l'euro atteint des sommets ...
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PatJol
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Message non lu par PatJol » 23 mars 2011, 09:56:00

Je pense qu'on ne peut pas faire autrement qu'une Europe à plusieurs vitesses.
C'est d'ailleurs déjà le cas avec l'euro, faut arrêter de se voiler la face !

En fait l'alternative est la suivante : Soit on abandonne toute ambition politique pour l'Europe, et on peut élargir à l'infini sans approfondir, soit on choisit d'approfondir à quelques-uns et d'élargir pour ceux qui veulent moins s'intégrer.
Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître.
André Maurois

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 23 mars 2011, 13:24:00

Pourquoi ce titre ? L'UE a deux vitesses si ce n'est 3 ou 4 voire 8 ou 10, c'est déjà dans les faits (l'Euro, Schehngen, le Danemark, les ex-pays communistes, ceux qui sont en faillite, ceux qui vont faire faillite). 

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mps
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Message non lu par mps » 23 mars 2011, 15:51:00

En fait, c'est un faux problème ...

L'UE est un vaste marché ouvert, ce qui est déjà une bonne chose pour tout le monde, même pour les pays à la traîne.

La zone euro nous protège largement des intempéries financières: certes le mazout est en hausse,mais que serait-ce si l'euro était inférieur au $ ?

Schengen, contrairement à ce que l'on pense, n'a pas été seulement une porte ouverte entre pays l'UE, mais une collaboation poliicère accrue qui porte de remarquables résultats face à une criminalité qui s'est internationalisée.

Les pays n'ont pas seulement des chances d'autant plus égales que les moins friqués sont inondés de subsides, mais sont aussi le fruit de leur gestion.
Egalité de traitement ne veut pas dire égalité de résultats,bien entendu. On voit d'ailleurs que lespires élèves du tableau ci-dessus sont des peuples qui ontété gérés par la gauche, comme par hasard ...
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Message non lu par El Fredo » 23 mars 2011, 15:57:00

N'importe quoi. Déjà, la Grèce tient son déficit record à la droite, le PS actuellement au pouvoir n'a fait qu'hériter de la situation. Quant à l'Irlande, les deux partis qui ont alterné ces dernières décennies étaient conservateur et de centre-droit.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Message non lu par avatabanana » 29 mars 2011, 19:40:00

C'est sûr que certains gouvernements de droite sont débordés par leur opinion publique et sont obligé de gouverner comme s'ils étaient de gauche.

Disons que les pays qui sont dans le haut du tableau que présente MPS sont ceux dont les gouvernements font le plus de démagogie et qui sont les plus attachés à conserver leur place ?


Les électeurs se cultivent en les arrosant.

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