Une affaire de corruption de grande ampleur vient de précipiter la chute des deux principaux architectes du réseau de TGV chinois, devenu le plus vaste au monde (8 358 km) en l’espace de quelques années. Ce troublant rebondissement jette une ombre sur les ambitions chinoises dans le domaine du train à grande vitesse. Le ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun, et l’ingénieur en chef du projet, Zhang Shuguang, ont été limogés pour de «graves atteintes à la discipline» - un euphémisme qui désigne le recel de pots-de-vin. Liu, qui occupait le poste de ministre et de secrétaire du parti dans les chemins de fer depuis 2003, a été placé sous enquête la semaine dernière. Il aurait détourné une somme considérable : plus de 800 millions de yuans (88 millions d’euros), estime la presse officielle, qui précise qu’il entretenait un gynécée de dix maîtresses. Zhang Shuguang, quant à lui, a été révoqué lundi dernier. Selon un journal de Hongkong, Ming Pao, Zhang posséderait trois «villas de luxe» à Los Angeles et plus de 250 millions d’euros sur plusieurs comptes bancaires en Suisse et aux Etats-Unis.
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