Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

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Yakiv
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Yakiv » 18 sept. 2022, 17:24:15

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pierre30
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par pierre30 » 18 sept. 2022, 18:24:30

https://www.lesechos.fr/monde/asie-paci ... de-1788666
Poutine s' est pris un râteau à Samarcande. Il y a comme une odeur de pâté.

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johanono
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par johanono » 20 sept. 2022, 14:32:28

Voici un article intéressant, qui va plutôt dans le sens de ce que dit @Yakiv :
l'Opinion a écrit :La guerre énergétique menée par Vladimir Poutine contre l’Europe commence à s’essouffler

La guerre économique menée par Vladimir Poutine pour contraindre les capitales européennes à renoncer à soutenir l’Ukraine en réduisant fortement leurs approvisionnements en gaz naturel semble s’essouffler. En cause, la chute des prix du gaz, la détérioration des finances du gouvernement russe et l’élaboration par le Vieux continent de plans visant à alléger la pression sur les ménages et les entreprises.

Fin août, le Kremlin a joué son va-tout en matière énergétique, lorsqu’il a interrompu pour une durée indéterminée les expéditions de gaz vers l’Europe via Nord Stream.SIPA PRESS

Vu des deux camps, l’issue du conflit en Ukraine dépendra pour beaucoup du succès à long terme de la Russie dans ce combat contre l’Europe. Mais des signes indiquant que la stratégie économique de M. Poutine est peu efficace s’ajoutent aux lourds revers subis par les troupes russes sur le champ de bataille, où les forces ukrainiennes reprennent des pans entiers du territoire occupé par la Russie. En outre, le maître du Kremlin a été contraint de prendre acte de la préoccupation des dirigeants chinois et indien concernant l’invasion.

Les capitales européennes affirment que le plan de M. Poutine consiste à couper les approvisionnements en gaz naturel pour faire souffrir les ménages et les entreprises européens afin que les populations se retournent contre les politiques gouvernementales actuelles de sanctions contre la Russie et d’aides militaire et financière à l’Ukraine.

Si rien ne permet encore d’affirmer avec une totale certitude que Moscou va perdre cette guerre économique, un consensus est en train d’émerger parmi les hauts fonctionnaires, les spécialistes de l’énergie et les économistes. Ces derniers estiment que, même si les mesures russes vont causer de graves difficultés dans de nombreux secteurs, M. Poutine va probablement échouer et l’Europe devrait passer l’hiver sans manquer de gaz. Au printemps, disent-ils, l’influence du président russe sur les approvisionnements énergétiques de l’Europe se sera considérablement réduite.

M. Poutine a joué son va-tout en matière énergétique à la fin du mois d’août, lorsqu’il a interrompu pour une durée indéterminée les expéditions de gaz naturel vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream. « C’était son grand moment. Il a activé son principal levier et il mise tout dessus », analyse l’historien de l’énergie Daniel Yergin, vice-président de S&P Global.

Les succès ukrainiens sur le champ de bataille rendent désormais plus difficile pour les gouvernements européens de changer de cap, selon les experts. « S’ils avaient le sentiment d’être dans une d’impasse inextricable, ils chercheraient un moyen de s’en sortir », explique Lawrence Freedman, professeur émérite d’études sur la guerre au King’s College de Londres. Mais pour l’instant, ajoute-t-il, « aucun exécutif n’envisage que céder puisse être la seule réponse à cette situation » à M. Poutine.

La manne énergétique captée par la Russie pendant les premiers mois de la guerre en Ukraine — les prix de ses exportations de pétrole et de gaz naturel ont dans un premier temps grimpé en flèche — semble se tarir, avec la forte baisse des exportations de gaz et la chute des prix du pétrole. Le Brent, la référence mondiale, est passé de plus de 120 dollars le baril en juin à environ 90, ce qui signifie que la Russie perçoit qu’environ 65 dollars par baril.

Les données publiques russes publiées lundi dernier ont montré que le Kremlin a accusé un important déficit budgétaire en août. Son excédent budgétaire cumulé sur l’année est alors tombé à 137 milliards de roubles (2,3 milliards de dollars), contre 481 milliards de roubles en juillet.

Les gouvernements européens ont réussi à trouver des sources d’approvisionnement alternatives pour remplacer une partie du gaz russe manquant. Par ailleurs, le recours à cette énergie est également susceptible de diminuer en raison de ce que les économistes appellent la destruction de la demande, concept selon lequel des prix énergétiques élevés entraînent la fermeture d’usines et la baisse de la consommation des ménages.

La semaine dernière, l’Union européenne a présenté une série de propositions — qui doivent encore être approuvées par les États membres — visant à alléger la pression sur les consommateurs, notamment des restrictions obligatoires de consommation d’électricité. Certains spécialistes du secteur craignent toutefois que les subventions publiques directes à l’énergie ne viennent contrecarrer les initiatives destinées à réduire la demande.

L’hiver à venir sera la fenêtre de vulnérabilité maximale pour les gouvernements européens. Si la saison est plus rude que d’habitude, entraînant une augmentation de la consommation d’énergie, l’optimisme pourrait être douché. Le maintien de l’unité européenne pendant l’hiver pourrait également obliger certains pays à partager leurs stocks de gaz avec d’autres.

Outre la perte de revenus, cette guerre énergétique pourrait avoir un autre coût pour la Russie, à savoir perdre sa réputation durement acquise — qui remonte à l’époque soviétique — de fournisseur fiable s’interdisant d’utiliser le gaz comme une arme politique. « Aujourd’hui, non seulement ils s’en servent comme arme politique mais aussi comme arme de guerre... Cela ruine complètement leur crédibilité en tant que fournisseur fiable », reprend M. Yergin.

Signe que l’influence russe recule déjà, les prix du gaz et de l’électricité, qui ont bondi après l’annonce de la fermeture du gazoduc Nord Stream le mois dernier, se sont rapidement retournés.

Vendredi, le prix de gros du gaz se négociait à environ 185 euros le mégawattheure, soit trois fois plus qu’il y a un an, et plus du double qu’au début juin, lorsque Moscou a commencé à réduire l’approvisionnement via Nord Stream. Néanmoins, il est en baisse de plus de 45% par rapport à son plus haut du 26 août et commence à revenir aux niveaux de fin juillet.

De leur côté, les prix de l’électricité ont presque diminué de moitié par rapport à leur pic. « Il semble que la situation se stabilise », observe David den Hollander. Le cofondateur de la société néerlandaise de négoce d’électricité DC Energy Trading souligne que les réserves de gaz en Europe centrale sont presque pleines, que des fonderies et des usines d’engrais énergivores ont été fermées et que des terminaux d’importation de gaz naturel liquéfié ont été aménagés aux Pays-Bas et ailleurs.

Le déploiement de ces nouveaux terminaux fait partie des mesures que les Européens ont mises en place pour remplacer les approvisionnements russes et ne plus jamais se retrouver à la merci de Moscou.

Ces alternatives — notamment le GNL en provenance des Etats-Unis et d’autres pays — contribuent à combler une partie du déficit dû à la fermeture de Nord Stream par la Russie. Le stockage souterrain du gaz est désormais à 85% de sa capacité, dépassant ainsi l’objectif européen de 80% fixé pour la fin octobre.

Pour Simon Quijano-Evans, économiste en chef chez Gemcorp Capital, un fonds d’investissement basé à Londres, même avec un arrêt complet des approvisionnements russes — Moscou continue à exporter environ 80 millions de mètres cubes par jour vers l’UE via l’Ukraine et le gazoduc TurkStream depuis qu’il a fermé Nord Stream — l’UE aurait probablement assez de gaz pour passer l’hiver. « Ce sera un challenge et cela dépendra de la météo, mais c’est tout à fait envisageable », estime-t-il.

Pour parvenir à sa conclusion, il a chiffré la consommation moyenne de gaz naturel de l’UE d’octobre à mars à 256 milliards de mètres cubes en se basant sur les données des années 2018 à 2021. Il estime que les sources de gaz autres que la Russie — et ses 92 milliards de mètres cubes retirés des stocks — s’élèvent à 242 milliards de mètres cubes. Ainsi, M. Quijano-Evans considère que la différence sera probablement comblée par des économies en matière de consommation — baisser les thermostats de chauffage central d’un degré Celsius devrait permettre d’économiser 10 milliards de mètres cubes — et par d’autres approvisionnements éventuels.

L’Union européenne et des gouvernements, comme celui du Royaume-Uni, ayant pris des mesures afin d’atténuer le choc pour les consommateurs et les entreprises, « il y a peu de risque qu’apparaissent des troubles sociaux susceptibles d’obliger les dirigeants à céder à Poutine », assure Stefano Stefanini, ancien diplomate italien et conseiller en politique étrangère de l’ex-président Giorgio Napolitano.

Selon lui, l’Italie — où des élections auront lieu le 25 septembre et où les sondages laissent penser qu’un gouvernement de droite dirigé par Giorgia Meloni entrera en fonction — ne devrait pas être en proie à l’agitation, bien que certains dirigeants de partis de droite comme Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, qui feront probablement partie de la coalition au pouvoir, soient proches de M. Poutine.

Selon le professeur Freedman, un autre facteur suggère que les gouvernements européens ne reculeront pas : le président russe — qui a lié la reprise des livraisons de gaz à une levée des sanctions — ne leur a pas donné une porte de sortie facile à emprunter.

Par ailleurs, ajoute-t-il, les preuves attestant de crimes de grande ampleur contre les civils par les forces russes en Ukraine ont durci les positions européennes. Et M. Poutine n’a pas non plus proposé aux Européens d’accord qu’ils pourraient raisonnablement accepter. « Ce qu’il attend de l’Europe n’est pas très clair », indique le professeur Freedman.

Selon lui, si l’Europe ne change pas de cap, « elle finit d’affaiblir la Russie ».
Alors si les principaux dirigeants européens sont contents, tant mieux. Cependant, le principal défi, pour les Européens, demeurent celui de la soutenabilité de l'augmentation des prix de l'énergie. Des émeutes ne doivent pas être exclues.

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Kadavre
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Kadavre » 12 oct. 2022, 10:15:05

Russie : la récession sera moins forte que prévu en 2022 et 2023 d'après le FMI

La croissance russe devrait se contracter de 3,4% en 2022 et de 2,3% en 2023 d'après le Fonds Monétaire International, soit une récession moins forte que prévu. Et ce, grâce aux exportations de pétrole brut, qui ont perduré, et à une demande intérieure restée relativement « stable ». L'institution considère que Moscou a bien réagi face aux sanctions occidentales destinées à affaiblir son économie.

https://www.latribune.fr/economie/inter ... 36282.html

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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par johanono » 12 oct. 2022, 10:51:50

On dirait qu'il y a une forme d'escalade dans cette guerre. Les sanctions ne semblent pas vraiment dissuader la Russie, bien au contraire.

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merlin
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par merlin » 12 oct. 2022, 12:05:36

Oui c'est un fait, je suis assez d'accord sur l'effet mal géré par les occidentaux qui semble plutot exciter poutine et ses sbires que de les pousser à négocier.
Si l'on en croit les observateurs les plus pessimistes, poutine serait capable d'attendre l'hiver et de lancer ses canons et chars après avoir détruit les appros en énergie.
Il semble même prêt à engager ses troupes avec des armes chimiques ....

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johanono
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par johanono » 12 oct. 2022, 12:26:05

Les sanctions ne dissuaderont pas Poutine, c'est désormais une évidence.

Leur intérêt éventuel se situe ailleurs : elles pourraient peut-être empêcher la Russie de reconstituer son stock d'armes et de munition entamé par la guerre en Ukraine. Cependant, il faut avoir conscience que le stock militaire russe est très important, très fourni. Peut-être un peu vétuste (car datant en partie de la période soviétique), mais bien réel. D'ici à ce que les Russes se retrouvent à sec, il pourrait s'écouler plusieurs années.

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merlin
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par merlin » 12 oct. 2022, 13:15:11

Oui mais comme tu dis les stocks russes c'est une peu ... beaucoup ... de vieux stocks qui ne peuvent rivaliser avec les moyens modernes dont dispose maintenant l'ukraine.

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Yakiv
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Yakiv » 24 oct. 2022, 20:58:07

Les sanctions ont surtout pour but de faire payer à Poutine le prix de la guerre.
Incontestablement, les sanctions renchérissent le coût de la guerre pour la Russie et les occidentaux tentent de la lui faire payer au prix fort.
Alors quand bien même les sanctions n'arrêteront pas un Poutine jusqu'au-boutiste, il est impossible de lui laisser poursuivre cette guerre "à bon compte".

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Camille
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Camille » 25 oct. 2022, 13:05:14

Les sanctions économiques n'ont effectivement pas pour objectif d'arrêter Poutine, mais de lui faire perdre des soutiens auprès du reste de l'élite russe. Je ne sais pas si ce sera suffisant, mais elles ont leur intérêt.

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johanono
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par johanono » 25 oct. 2022, 14:13:52

La Chine importe massivement du gaz et du charbon venant de Russie

Pékin a battu de nouveaux records d'importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et de charbon à coke, en septembre. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les achats en matière d'énergie ont dépassé les 50 milliards de dollars.

suite
La Chine importe massivement du gaz russe... qu'elle revend ensuite à l'Europe à prix d'or. Il apparaît donc que les sanctions contre la Russie sont assez neutres pour ladite Russie, qu'elles enrichissent la Chine et qu'elles appauvrissent l'Europe. La question de leur efficacité se pose donc toujours avec acuité.

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Yakiv
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Yakiv » 25 oct. 2022, 18:02:09

johanono a écrit :
25 oct. 2022, 14:13:52
La Chine importe massivement du gaz russe... qu'elle revend ensuite à l'Europe à prix d'or. Il apparaît donc que les sanctions contre la Russie sont assez neutres pour ladite Russie, qu'elles enrichissent la Chine et qu'elles appauvrissent l'Europe. La question de leur efficacité se pose donc toujours avec acuité.
Déjà, il semble que les Chinois et les Indiens en profitent pour acheter de l'énergie russe à très bon prix, voire carrément au rabais.
Ce qui veut dire concrètement que la Russie est contrainte de brader ses richesses.
Ce n'est donc pas parce qu'on a identifié un schéma de vente avec des intermédiaires chinois et indiens entre la Russie et nous que ça implique un effet "neutre" pour la Russie. Encore une fois, cette affirmation relève du mensonge pur et simple et d'une stratégie de désinformation.
Des sanctions neutres ne provoquent pas des récessions de 10%.
Poutine lui-même finit par reconnaître les difficultés d'ailleurs, de la même manière qu'il est obligé de reconnaître ses difficultés sur le terrain militaire.
https://www.youtube.com/watch?v=sBok8cZL3sA

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Yakiv
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Yakiv » 28 oct. 2022, 18:34:22

Je mets ici le sommaire d'un article très intéressant et détaillé, nombreux chiffres à l'appui.
Business AM a écrit :
« La résistance de l’économie russe touche à sa fin »
Baptiste Lambert - Il y a 12 h

Le think tank Bruegel publie un tout nouveau rapport sur l’effet des sanctions occidentales contre l’économie russe. Si le rapport reconnait qu’elle a bien résisté, cet « endiguement touche à sa fin ».
(...)
  • L’économie russe a résisté
    Le nouveau rapport de Bruegel reconnait largement cet état de fait : « Grâce à la stratégie de la « forteresse Russie » et à la réponse habile de la Banque de Russie, les sanctions du secteur financier n’ont pas réussi à créer une crise financière en Russie, ce qui explique la contraction économique plus faible que prévu. En outre, de nombreuses institutions russes ne sont pas encore pleinement sanctionnées et continuent de bénéficier d’un accès aux financements internationaux. » Bruegel.
    1- La Russie bénéficie toujours d’un important excédent commercial
    2- La réponse de la Banque de Russie a contribué à stabiliser le secteur financier
  • Une question de temps
    « Les données des deuxième et troisième trimestres montrent clairement que certains secteurs, notamment la production automobile et l’aviation, sont durement touchés. La capacité d’investissement de la Russie est fortement tributaire des chaînes de valeur mondiales. Les contrôles des exportations et l’auto-sanction des entreprises étrangères réduiront encore davantage le potentiel de croissance de la Russie, déjà maigre. » Bruegel
    1- Le solde de la Russie est sous pression
    2- L’embargo sur le pétrole va seulement se faire ressentir
    3- La réduction des exportations du gaz russe est déjà effective et mettra longtemps à se réparer
(...)

En résumé, la Russie est pour le moment sauvée par les prix des matières premières et par la volonté de l’Europe de satisfaire ses besoins énergétiques avant de procéder aux réelles sanctions. La Russie pourra trouver d’autres débouchés, mais à des prix nettement moins attractifs.

Ensuite, la banque centrale russe a plus que limité la casse des sanctions purement économiques. Mais se couper du dollar et de l’euro à long terme ne sera pas sans conséquence. Ajouter à cela une fuite des entreprises occidentales, la perte de produits à haute valeur technologique pour son industrie et une fuite des cerveaux, l’avenir économique de la Russie n’est certainement pas tout rose.

D’ailleurs, un document interne au Kremlin a récemment fuité et a mis sur la table trois scénarios de récession de 3 à 12%. Le cœur du problème est la limitation des importations qui se paiera tôt ou tard. Dans un scénario de récession mondiale, la Russie serait plus touchée que les autres.
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/oth ... r-AA13sNBg

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Kadavre
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Kadavre » 28 oct. 2022, 19:03:15

J'ai des doutes sur l'objectivité du think tank Bruegel, qui est très pro-européen, et sur l'authenticité du document interne du Kremlin qui aurait fuité. Et puis les prévisions à long terme sont souvent fausses déjà en temps normal, alors là, avec les imprévus de la guerre, c'est très difficile d'en faire.
J'ai + confiance dans les prévisions du FMI pour 2022 et 2023, mais pas après.

Papibilou
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Re: Conflit ukrainien : quelles sanctions économiques contre la Russie ?

Message non lu par Papibilou » 01 nov. 2022, 12:15:09

La conjonction de remplissage des stocks avec une météo ( trop) clémente a provoqué une baisse du prix du gaz au point que pendant quelques jours il est devenu négatif :
https://www.liberation.fr/checknews/les ... WGFBQVAH4/

Mais il est trop tôt pour estimer que l'indexation du prix de l'électricité sur celle produite par des centrales au gaz permettra de réduire le prix du kWh à des prix moins exorbitants.

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