Le système électoral actuel en Géorgie est très proche de celui appliqué en France, majoritaire à deux tours, permettant au parti du gouvernement de s'accaparer 77 % des sièges alors qu'il ne pèse que 50 % des voix. Un peu comme LREM en France.Les manifestants protestent contre le refus du gouvernement d’introduire la proportionnelle avant les législatives de 2020. Ils dénoncent une dérive de « style russe » et réclament des élections anticipées.
La Géorgie était à nouveau dans la rue, lundi 25 novembre. Après avoir été dispersés par la force, une semaine plus tôt, par la police antiémeute, les opposants au parti au pouvoir, Rêve géorgien, se sont encore rassemblés pour dénoncer ce qu’ils décrivent comme « une trahison ». Tenant des drapeaux de ce pays du Caucase et d’autres de l’Union européenne, les manifestants ont traversé le centre de Tbilissi, la capitale, en scandant « Démission ! », avant de se masser devant le Parlement, pour en bloquer les entrées, rapporte l’Agence France-Presse, qui évoque la présence de 20 000 personnes.
L’origine de la colère provient du refus du gouvernement, en place depuis 2012, de mener une réforme du mode de scrutin avant les élections législatives prévues en 2020. Cette réforme, censée introduire de la proportionnelle, avait été promise en juin par les autorités. Il s’agissait déjà, à l’époque, de mettre un terme à plusieurs semaines d’une mobilisation déclenchée par la participation d’un député russe à un forum au Parlement géorgien. Sergueï Gavrilov, membre du Parti communiste russe, était venu présider une réunion internationale sur la religion orthodoxe et s’était adressé depuis le perchoir à l’assemblée en langue russe. Tbilissi et Moscou se sont opposés au cours d’une courte guerre en 2008. (...)
L’introduction du système proportionnel aurait mis en difficulté Rêve géorgien et son chef, Bidzina Ivanichvili, l’homme le plus riche du pays. Certains redoutent que l’oligarque – qui flirte avec la Russie et gouverne le pays depuis les coulisses – ne s’accroche au pouvoir. « Il n’y a pas un système électoral meilleur qu’un autre, mais la proportionnelle était un moyen adapté pour réduire la polarisation politique et changer de gouvernement d’une façon civilisée », estime le député de l’opposition Giorgi Kandelaki, qui dénonce une dérive de « style russe » du gouvernement.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
On notera l'hypocrisie de l'UE qui estime les revendications des manifestations légitimes, mais qu'elle n'applique pas ce principe à ses Etats membres.