cf. article ci-dessous
Cet acte s'inscrit dans une série d'initiatives qui marque un léger rapprochement entre la Russie et l'Ukraine depuis 6 mois.
Il faut donc reconnaître que l'élection de Zelenskiy a représenté un tournant et que le président actuel, conformément à ses promesses électorales, se distingue de son prédécesseur, Porochenko, en adoptant vis-à-vis de la Russie une posture moins frontale et jusqu'au-boutiste. Il négocie ce qu'il peut en somme.
Ce qui s'est donc notamment illustré par :
- l'échange au mois de septembre de 70 prisonniers ayant abouti à la libération d'un otage ukrainien emblématique, le cinéaste Oleh Sentsov, ainsi que des marins ukrainiens qui officiaient à bord des navires capturés à Kertch.
- un accord de principe entre l'Ukraine et la Russie sur un règlement du conflit dans le Donbass à partir de la "formule Steinmeier" qui prévoit en gros :
retrait des troupes russes du Donbass / organisation dans les territoires séparatistes d'élections sous législation ukrainienne et sous contrôle de l'OSCE / autonomie des territoires séparatistes (selon résultat électoral et si scrutin jugé équitable).
- et donc restitution des navires ukrainiens capturés ainsi que la promesse d'une nouvelle rencontre au "format Normandie" (France - Allemagne - Ukraine - Russie) permettant un contact direct entre les 2 dirigeants en conflit.
Cependant, tout est loin d'être réglé car :
- une partie des Ukrainiens et l'ancien président Porochenko protestent contre la formule Steinmeier jugée trop favorable à la Russie et impliquant l'abandon des territoires occupés.
- si un projet d'accord commence à prendre forme autour de la formule Steinmeier pour résoudre le conflit dans le Donbass, il n'y a pas d'avancée concernant l'annexion de la Crimée.
- l'Union Européenne n'est pas prête de lever ses sanctions vis-à-vis de la Russie je crois, car c'est le statut de la Crimée qui lui pose le plus de problèmes, par ailleurs les Pays-Bas sont particulièrement remontés concernant l'affaire du vol MH17 abattu en 2014 au-dessus du Donbass (qui a provoqué la mort de 193 Néerlandais) :
- dans la mesure où leur enquête a encore mis en évidence dernièrement une grande responsabilité de militaires russes,
- parce que les Ukrainiens ont libéré un chef militaire russe (dans le cadre de l'échange des prisonniers) accusé d'y avoir joué un rôle clé, Volodymyr Tsemakh.
Source : https://www.lexpress.fr/actualite/monde ... 07820.htmlL'express a écrit :
La Russie rend à l'Ukraine trois navires militaires capturés il y a un an Par LEXPRESS.fr avec AFP ,
publié le 18/11/2019 à 12:56
Un sommet censé relancer le règlement du conflit dans l'est ukrainien doit avoir lieu dans quelques semaines. La France y sera présente.
La Russie a dit avoir remis lundi à l'Ukraine trois navires militaires saisis un an plus tôt au large de la Crimée, à trois semaines d'un sommet censé relancer le règlement du conflit dans l'est ukrainien.
Ces bâtiments avaient été saisis par les gardes-côtes russes en novembre 2018, au large de la Crimée, territoire ukrainien annexé par Moscou en 2014. Cet incident a constitué la première confrontation armée directe entre les deux anciennes républiques soviétiques.
La remise des bateaux, annoncée par Moscou mais pas confirmée dans l'immédiat par Kiev, est le troisième épisode de la relative détente des relations entre les deux pays depuis l'élection en avril à la présidence ukrainienne de l'ex-comédien Volodymyr Zelensky, favorable à une relance du dialogue.
Pas d'attentes "exagérées"
En septembre, un échange massif de prisonniers a pu avoir lieu, permettant notamment le retour en Ukraine des équipages des trois navires, après dix mois de détention en Russie. Par ailleurs, de premiers retraits de troupes ukrainiennes et des forces séparatistes pro-russes ont pu avoir lieu dans trois secteurs de la ligne de front dans l'est.
Dernier signe de ce réchauffement, un sommet le 9 décembre à Paris doit réunir Emmanuel Macron, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Pour les présidents russe et ukrainien, il s'agirait de leur première rencontre.
Aucun sommet de ce type, appelé format "Normandie", n'a eu lieu depuis 2016, or c'est justement ce forum qui organise le processus de paix issu des accords de Minsk en 2015, au point mort depuis trois ans. Le Kremlin a confirmé lundi cette rencontre tout en appelant à ne pas avoir d'attentes "exagérées".
Le conflit entre séparatistes pro-russes, que Moscou dément soutenir, et Kiev a fait quelque 13 000 morts depuis son déclenchement en 2014.
Un statut d'autonomie
L'achèvement, le 9 novembre, d'un retrait de troupes ukrainiennes et séparatistes pro-russes de trois petits secteurs de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine a rempli une condition clé fixée par Moscou pour participer à un sommet sur la relance du processus de paix.
Mais ce recul des troupes, ordonné par le président Zelensky, est impopulaire au sein d'une partie de la population ukrainienne, en particulier chez les nationalistes et des vétérans qui ont manifesté en nombre pour dénoncer une "capitulation".
Pour la Russie, la résolution du conflit dans l'est ukrainien passe par l'adoption d'un statut d'autonomie pour les territoires séparatistes de Lougansk et Donetsk, puis la tenue d'élections locales dans ces régions largement russophones et frontalières de la Russie. Volodymyr Zelensky s'y est dit favorable, une fois que les rebelles auront rendu les armes.
Kiev et Moscou sont à couteaux tirés depuis l'arrivée à l'hiver 2014 de nouvelles autorités pro-occidentales à Kiev et l'annexion de la Crimée. Ukrainiens et Occidentaux accusent aussi la Russie de soutenir financièrement et militairement les séparatistes, ce que le pouvoir russe dément malgré les constations de nombreux médias.