Pékin a lancé toute une série de mesures commerciales en réaction à celles déjà prises par Washington. Les deux pays poursuivent leur confrontation à coups de surtaxes et de listes noires.
Quelle est l’origine de cette « guerre commerciale » ?
Donald Trump n’a jamais caché sa méfiance à l’encontre des politiques économiques chinoises. Le déficit commercial américain envers la Chine (420 milliards de dollars en 2018) met notamment à mal son projet de « rendre sa grandeur à l’Amérique ». La tension éclate début 2018. Washington décide de surtaxer les importations de panneaux solaires chinois, Pékin réagit en lançant une enquête antidumping sur le sorgho américain.
Chaque semaine voit ensuite son lot d’annonces sur les droits de douane, les subventions, les transferts de technologie, et autres enquêtes et amendes. Côté secteur, toute l’industrie y passe : l’aluminium, l’acier, les télécommunications, l’automobile, etc., jusqu’aux rouges à lèvres !
Depuis, le conflit commercial se déplace dangereusement sur le terrain militaire. Samedi 1er juin, au forum de sécurité de Singapour, le chef du Pentagone a mis en garde : « nous n’ignorerons pas le comportement chinois (…) qui érode la souveraineté d’autres nations et qui sème la méfiance ».
Les États-Unis prévoient des investissements massifs dans leurs forces militaires en Asie du Sud-Est. Washington reproche notamment à Pékin de vouloir s’approprier plusieurs îlots revendiqués par d’autres pays. « Les États-Unis ne recherchent pas les conflits, mais nous savons qu’avoir les capacités de gagner une guerre est le meilleur moyen de les éviter, a poursuivi le chef militaire. Aucune nation ne peut – ni ne doit – dominer la région. »
Des déclarations qui n’ont pas fait perdre leur sang-froid aux Chinois, également présents à ce forum international. « Si les États-Unis veulent parler, nous allons maintenir la porte ouverte. S’ils veulent l’affrontement, nous sommes prêts », a sobrement répondu le général Wei Fenghe.
► Quelle est la situation côté américain ?
Après une période d’apaisement, la guerre commerciale a rebondi début mai 2019. Alors que des négociations sont en cours entre les deux puissances, Donald Trump a récemment annoncé l’augmentation des taxes douanières de 10 % à 25 % sur 200 milliards de dollars de biens chinois. Sans grande surprise, les pourparlers, déjà enlisés, ont totalement capoté.
Moins de quinze jours plus tard, c’est Huawei qui est ciblé. Le géant chinois des télécommunications est accusé d’espionnage pour le compte de Pékin. Les sociétés américaines n’ont plus le droit de s’y fournir en équipements. Et elles n’ont plus non plus le droit de lui fournir des technologies, qu’il s’agisse de puces manufacturées ou simplement d’une licence pour la fabrication.
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