Et pourquoi est-ce que nous ne ferions pas pareil que lui ? Il révise les traités à sa guise, dénonce ceux qu'il a envie de dénoncer, et nous, nous ne pourrions pas faire pareil ? En gros, nous continuons d'accepter un libre-échange tel qu'il résulte de certains traités passés, même s'il nous pénalise aujourd'hui, alors que les autres pays font ce qu'ils veulent ? C'est cette naïveté européenne qui me scandalise au plus haut point.Yakiv a écrit : ↑07 nov. 2018, 23:38:54Il faut regarder un peu ce que fait Trump depuis le début de son mandat avec les différentes accords signés par les Etats-Unis.johanono a écrit : ↑07 nov. 2018, 08:42:02Les États-Unis sont liés par des accords de libre-échange, non ? Que se passera-t-il si les Américains veulent sanctionner des entreprises européennes qui commercent avec l'Iran ? Il n'y a qu'à refuser de payer les amendes, tout simplement. Et si les Américains veulent alors interdire aux entreprises concernées de travailler chez eux, alors l'UE pourra : soit saisir l'OMC, soit prononcer des mesures de rétorsions, qui risquent bien de gêner les entreprises américaines. Est-ce si compliqué que ça de demander à l'UE de défendre les intérêts des entreprises européennes ?
L'Iran n'est qu'un exemple d'accord dénoncé par Trump. Le traité IMF en est un autre. L'accord de Paris en est encore un autre. Et l'ALENA est sans doute la meilleure illustration de son approche des accords internationaux. Lorsque Trump a été élu, le porte-parole de son gouvernement a dit : « Le président veut renégocier l'ALENA. Si nos partenaires refusent une négociation qui apporte aux travailleurs américains un accord équitable, alors le président avertira que les États-Unis ont l'intention de quitter l'ALENA. »
Voilà. Résultat ? A la demande des Etats-Unis l'ALENA a été renégocié avec le Canada et le Mexique pour devenir plus favorable aux Etats-Unis et l'ALENA est ainsi devenu l'AEUMC. Alors le Canada et le Mexique aurait tout aussi pu envoyer paître les Etats-Unis. Mais était-ce dans leur intérêt ? Le fait est que le Canada et le Mexique ont triplé leur exportation vers les USA avec cet accord.
Je pense que Trump n'aurait pas peur des mesures de sanction et de rétorsion. Il n'est pas impossible qu'il fasse preuve du même stoïcisme que Poutine dans cette situation.
Dès lors, les Européens, plus rationalistes, doivent procéder à une analyse bénéfices-risques. Et l'analyse est vite faite. Je me répète, mais entre conserver 3 sous en Iran et menacer nos marchés avec les Etats-Unis, je crois que l'intérêt des entreprises européennes est tout trouvé.
Je veux bien qu'on fasse une analyse bénéfices-risques, mais si cette analyse doit nous conduire à accepter tous les desiderata américains, sous prétexte de ne pas perdre des marchés là-bas, alors la balance bénéfices-risques risque de ne pas pencher bien longtemps du côté des bénéfices...