La situation économique de l'UE du Sud

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Hector

La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Hector » 08 mai 2018, 17:49:32

Je lisais il y a peu un article sur le Portugal. Nous nous souvenons tous des discussions sur les contraintes infligées aux pays d’Europe du Sud par l’UE et la BCE (le Pacte de Stabilité). Nous avons eu droit à tous les cris d’orphraies venant de la gauche, de l’extrême-gauche et du marigot frontiste et d’extrême-droite. L’Allemagne et les ultralibéraux mondialistes du nouvel ordre mondial égorgeaient les enfants grecs pendant que la banque Goldman Sachs égorgaient les comptes en banques de leurs parents.
Je vous donne donc une vision actualisée de la situation de 4 pays : Portugal , Grèce, Espagne, Italie.

Portugal :
À Lisbonne, un gouvernement socialiste, soutenu au Parlement par les communistes et la gauche radicale, va faire voter ce jeudi l'accélération de la réduction de son déficit public. En présentant son plan de stabilité 2018-2022 devant les députés, l'exécutif d'Antonio Costa fera passer l'objectif de déficit de 1,1 % du PIB - tel que le prévoyait le budget 2018 - à 0,7 %. Le Portugal, qui en 2014 était encore sous le coup d'un plan de sauvetage à 78 milliards d'euros et sous la tutelle de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI), en vient à devancer les objectifs fixés par Bruxelles! Un symbole du chemin parcouru depuis l'activation du programme d'assistance, en 2011. Alors que le pays menaçait de suivre le chemin de la Grèce.
Le bon élève européen affiche aujourd'hui l'une des croissances les plus élevées de l'Union, atteignant 2,7 % en 2017, son plus fort taux du XXIe siècle. Le Portugal a réduit son chômage de manière spectaculaire, de 17,5 % en 2013 à 7,8 % en 2018. Un succès dû aux efforts successifs du gouvernement conservateur de Pedro Passos Coelho (2011-2015) puis du cabinet PS d'Antonio Costa, ainsi qu'au dynamisme des entreprises nationales. Les exportations sont passées de 32 % du PIB avant la crise à 42 % aujourd'hui. Le renversement de situation est impressionnant.

http://premium.lefigaro.fr/vox/economie ... u-pays.php

Grèce :
C’est une première depuis l’éclatement de la crise de la dette en 2010. Selon des données de l’Autorité grecque des statistiques (Elstat) publiées lundi 5 mars, la Grèce a renoué avec la croissance en 2017, avec une progression de son produit intérieur brut (PIB) de 1,4 % et quatre trimestres consécutifs de hausse. Comment expliquer ce rebond de l’économie grecque ? S’annonce-t-il durQuelles sont les causes de ce retour à la croissance en 2017 ?
Les principaux moteurs de l’activité ont été les exportations de biens, les revenus du secteur des services – ce qui inclut le tourisme – et le rebond des dépenses d’investissement. La consommation des ménages dans leur ensemble s’est seulement stabilisée (+ 0,1 %), ce qui est en soi un soutien à la croissance.
Les causes profondes de ce retour à la croissance sont liées à un environnement favorable, car la zone euro connaît sa plus forte croissance depuis 2007, et à une atténuation de l’effort budgétaire. Aujourd’hui, la Grèce dégage un excédent budgétaire primaire [le solde entre les recettes et les dépenses avant le paiement des intérêts de la dette] d’environ 2 % du PIB et elle a beaucoup moins d’efforts de réduction des dépenses budgétaires à faire que par le passé.
Un autre facteur est le mouvement général de renforcement de la confiance des agents économiques et des investisseurs à l’égard de la Grèce. Le programme de financement et d’ajustement s’achève [le troisième plan d’aide international à la Grèce se finit en août] et il s’est bien passé.
Quels sont les principaux freins à la croissance et les principaux problèmes structurels qui demeurent ?
Pour l’instant, les deux principaux points de fragilité concernent le système bancaire et la dette publique. Après une telle récession, la part des prêts dits « non performants » détenus par les banques – pour lesquels le service des intérêts ou le remboursement pose problème – a atteint un niveau extrêmement élevé : 46 % de l’ensemble des prêts, contre 4 % en moyenne dans l’Union européenne. Cela freine énormément leur capacité à accompagner et financer la reprise.
L’autre point d’attention est évidemment l’ampleur de la dette publique de l’Etat central, évaluée à 328 milliards d’euros à la fin de 2017. La dette plus générale au sens de Maastricht, qui comprend les dettes de l’ensemble des administrations (Etat, collectivités locales, Sécurité sociale) est plus élevée : elle atteint 180 % du produit intérieur brut (PIB). Le PIB grec était de 187,1 milliards d’euros en 2017, selon Elstat.

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... Mayyjvf.99

Espagne :
MADRID, 20 mars (Reuters) - La Banque d'Espagne a relevé mardi ses prévisions de croissance économique sur la période de 2018-2020, reflétant en partie la forte hausse de la croissance des exportations grâce à l'amélioration des perspectives de l'économie mondiale.
La banque centrale s'attend à une croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) de l'Espagne de 2,7% en 2018, et non plus de 2,4%, tandis que les taux de croissance de 2019 et de 2020 ont été révisés en hausse à respectivement 2,3% et 2,1%.
L'économie a crû de 0,7% sur une base trimestrielle au premier trimestre, comme au trimestre précédent, et la Banque d'Espagne prévoit que l'inflation atteigne 1,2% cette année.
Les perspectives de l'économie espagnole se sont améliorées à la faveur d'un apaisement des tensions politiques entre la Catalogne et Madrid, a ajouté la Banque d'Espagne.
Le taux de chômage tombera à 11% en 2020 contre 16,5% à la fin 2017, prévoit la banque centrale. (Paul Day Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)
https://investir.lesechos.fr/marches/ac ... 8QPq1R2.99

Italie :
L'issue des élections législatives reste pour l'heure incertaine. Aucune force politique ne semble en effet en mesure d'obtenir une majorité pour emporter le scrutin du dimanche 4 mars. Cette échéance électorale intervient dans un contexte économique défavorable en Italie, car le pays reste encore très endetté. Croissance du PIB, chômage, déficit... Le Figaro.fr fait le point.
● 3e
Avec un PIB de 1672 milliards d'euros et un PIB par habitant de 38.370 euros en 2016, l'Italie constitue la troisième puissance économique de la zone euro. Elle arrive à la huitième place du podium à l'échelle mondiale.
● 1,5%
C'est son meilleur résultat depuis sept ans. L'Italie a en effet enregistré une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 1,5% en 2017, a annoncé l'Institut national des statistiques, Istat. Il revoit ainsi sa première estimation à 1,4%. Pour rappel, la croissance s'était élevée à 1,7% en 2010. Si la croissance s'accélère, la péninsule demeure un maillon faible de la zone euro. Cette dernière a enregistré 2,5% de croissance l'an dernier.
Pour l'année 2018, le gouvernement italien et la Commission européenne restent néanmoins optimistes. Ils prévoient une hausse de 1,5% du PIB. De son côté, le Fonds monétaire international table sur une croissance de 1,4%.
● 11,1%
C'est un indicateur qui repart à la hausse. Le taux de chômage a grimpé de 0,2 point en janvier par rapport à décembre, relève l'Istat. Il s'établit ainsi à 11,1% de la population active. Il a augmenté de 0,2 point chez les hommes en janvier, à 10,2%, celui des femmes a connu une croissance de 0,3 point à 12,3%. Chez les Italiens âgés de 15 à 24 ans, le chômage a cependant reculé de 1,2 point. Le taux de chômage des jeunes demeure très important à 31,5%.
À titre de comparaison, le taux de chômage s'était établi à 8,7% dans la zone euro en décembre, atteignant 17,9% pour les 15-24 ans. Le taux d'emploi a très légèrement augmenté (0,1 point) à 58,1% en janvier en Italie.
● 1,9%
Le déficit public de l'Italie a nettement reculé en 2017. Il a en effet atteint 1,9% du PIB, contre 2,5% en 2016, selon des chiffres de l'Istat. Le ratio dette/PIB atteint quant à lui 131,5%, contre 132% en 2016.
● 0,9%
En février, les prix à la consommation en Italie ont progressé de 0,1% par rapport à janvier et de 0,6% sur un an. «Le ralentissement de la croissance sur l'année de l'indice des prix à la consommation est dû à la décélération des prix des produits alimentaires non transformés, renforcée par celle de l'énergie», explique l'Istat.
● 20%
Fin 2017, la production industrielle était encore inférieure de 20% à son niveau d'avant-crise, contre 8,5% pour la France et 6% pour l'Allemagne. En décembre dernier, l'indice de production industrielle a atteint 84 contre 101,8 pour le mois précédent.
● 50,7 millions
C'est le nombre de touristes qui ont visité Rome, Naples, Milan, Florence ou encore Venise en 2016, selon l'Organisation mondiale du tourisme. L'italie s'impose ainsi comme la cinquième destination la plus visitée au monde, en termes d'arrivées internationales, derrière la France, les États-Unis, l'Espagne et la Chine. L'industrie touristique est désormais devenue un secteur incontournable puisqu'elle représente 4,6% du PIB en 2016 - soit 86,2 milliards de dollars -, selon le World Travel & Tourism Council. Toujours selon ce dernier, le tourisme fournit 12,6% de l'emploi en Italie.

http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/ ... lienne.php

Qu'en pensez vous ? La potion administrée par l'UE aurait elle du bon ? :gratte:

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Jeff Van Planet
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Jeff Van Planet » 08 mai 2018, 19:20:32

du bon? hum... je n'irai probablement pas jusque là, mais que la réduction des déficits ne veut pas dire la fin des haricots, ça les faits sont indéniablement là pour le dire.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Jeff Van Planet » 12 mai 2018, 09:06:11

C'est amusant comme personne ne réagit sur ce sujet...
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par pierre30 » 12 mai 2018, 09:30:06

Du bon ? C'est difficile de répondre. Le fait est que ca redémarre et c'est l'essentiel.
Mais comment se réjouir complètement après le résultat des élections en Italie ?
Et après les événements en Catalogne ?

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Cheshire cat
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Cheshire cat » 12 mai 2018, 10:28:35

OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Jeff Van Planet » 12 mai 2018, 11:39:15

Cheshire cat a écrit :
12 mai 2018, 10:28:35
OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
en même temps on ne peut rien faire contre le manque d'agilité mentale. Par exemple cette semaine j'ai parlé à un retraité qui soutenait mordicus que la hausse de la CSG ce n'était que pour les retraités, or c'est faux. La même personne me soutenait que l'ISF ne touchait que l'argent liquide.
Là où je veux en venir, c'est que comme ces gens dépourvus de toute culture ont le droit de vote, on se retrouve avec des résultat parfois folkloriques.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Hector » 12 mai 2018, 12:50:11

Jeff Van Planet a écrit :
12 mai 2018, 11:39:15
Cheshire cat a écrit :
12 mai 2018, 10:28:35
OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
en même temps on ne peut rien faire contre le manque d'agilité mentale. Par exemple cette semaine j'ai parlé à un retraité qui soutenait mordicus que la hausse de la CSG ce n'était que pour les retraités, or c'est faux. La même personne me soutenait que l'ISF ne touchait que l'argent liquide.
Là où je veux en venir, c'est que comme ces gens dépourvus de toute culture ont le droit de vote, on se retrouve avec des résultat parfois folkloriques.
Tu arrives donc à la conclusion que l'élite doit gouverner, on revient au despotisme éclairé de Voltaire. Moi le 21 avril 2002 dans mon village, j'ai entendu l'indigente du quartier, veuve d'un cheminot alcoolique, alcoolique elle-même, vivant d'une 1/2 pension de veuve et loyer financé par les APL dire : "tu vas voir ce que je vais mettre dans l'urne tout à l'heure" (Le Pen ai je compris). De quoi se plaignait cette idiote tellement bourrée qu'elle ne pouvait entrevoir la réalité du monde ?

Hector

Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Hector » 12 mai 2018, 12:52:07

Cheshire cat a écrit :
12 mai 2018, 10:28:35
OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
C'est l'imbécilité populaire typique. Les électeurs ont commencé par torpiller Renzi qui faisait du très bon boulot lors d'un référendum sur la réforme des institutions, ensuite ils ont voté pour des partis ultra-populistes.

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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par pierre30 » 12 mai 2018, 13:55:42

Gouverner en démocratie c'est agir et aussi convaincre.
Ce n'est pas tres grave de voir des élections perdues. Ce n'est que l'alternance. Meme si parfois le nouveau détruit le gain effectué par le précédent .
Rien n'est pire que le gars brillant que personne ne ramène à la réalité.

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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par pierre30 » 12 mai 2018, 15:08:56

Cheshire cat a écrit :
12 mai 2018, 10:28:35
OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
Baisse des impôts et hausse des dépenses ! Trop forts ces italiens. Si ils réussissent ils révolutionneront les modèles économiques.

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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Cheshire cat » 12 mai 2018, 15:23:35

A ce jeu là, ils sont même plus forts que nous.
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Jeff Van Planet » 12 mai 2018, 18:29:52

Hector a écrit :
12 mai 2018, 12:50:11
Jeff Van Planet a écrit :
12 mai 2018, 11:39:15
Cheshire cat a écrit :
12 mai 2018, 10:28:35
OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
en même temps on ne peut rien faire contre le manque d'agilité mentale. Par exemple cette semaine j'ai parlé à un retraité qui soutenait mordicus que la hausse de la CSG ce n'était que pour les retraités, or c'est faux. La même personne me soutenait que l'ISF ne touchait que l'argent liquide.
Là où je veux en venir, c'est que comme ces gens dépourvus de toute culture ont le droit de vote, on se retrouve avec des résultat parfois folkloriques.
Tu arrives donc à la conclusion que l'élite doit gouverner, on revient au despotisme éclairé de Voltaire. Moi le 21 avril 2002 dans mon village, j'ai entendu l'indigente du quartier, veuve d'un cheminot alcoolique, alcoolique elle-même, vivant d'une 1/2 pension de veuve et loyer financé par les APL dire : "tu vas voir ce que je vais mettre dans l'urne tout à l'heure" (Le Pen ai je compris). De quoi se plaignait cette idiote tellement bourrée qu'elle ne pouvait entrevoir la réalité du monde ?

Ce n'est pas tout à fait le sujet, mais non je ne pense pas qu'il doit y avoir une élite pour gouverner. Si on le faisait on se retrouverait avec une bande de technocrates qui prendraient de toutes façons de mauvaises décisions car personne n'a accès à toutes les informations.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Spartiate » 12 mai 2018, 20:43:58

Jeff Van Planet a écrit :
12 mai 2018, 18:29:52
Hector a écrit :
12 mai 2018, 12:50:11
Jeff Van Planet a écrit :
12 mai 2018, 11:39:15
Cheshire cat a écrit :
12 mai 2018, 10:28:35
OUI, bon, en Italie, le parti démocrate qui avait redressé les compte du pays s'est pris une raclée au profit de la ligue du nord qui promet de fortes baisses d’impôt et du mouvement cinq étoiles qui promet une forte hausse des dépenses.
en même temps on ne peut rien faire contre le manque d'agilité mentale. Par exemple cette semaine j'ai parlé à un retraité qui soutenait mordicus que la hausse de la CSG ce n'était que pour les retraités, or c'est faux. La même personne me soutenait que l'ISF ne touchait que l'argent liquide.
Là où je veux en venir, c'est que comme ces gens dépourvus de toute culture ont le droit de vote, on se retrouve avec des résultat parfois folkloriques.
Tu arrives donc à la conclusion que l'élite doit gouverner, on revient au despotisme éclairé de Voltaire. Moi le 21 avril 2002 dans mon village, j'ai entendu l'indigente du quartier, veuve d'un cheminot alcoolique, alcoolique elle-même, vivant d'une 1/2 pension de veuve et loyer financé par les APL dire : "tu vas voir ce que je vais mettre dans l'urne tout à l'heure" (Le Pen ai je compris). De quoi se plaignait cette idiote tellement bourrée qu'elle ne pouvait entrevoir la réalité du monde ?

Ce n'est pas tout à fait le sujet, mais non je ne pense pas qu'il doit y avoir une élite pour gouverner. Si on le faisait on se retrouverait avec une bande de technocrates qui prendraient de toutes façons de mauvaises décisions car personne n'a accès à toutes les informations.
:ok:
Elite au pouvoir = Commission européenne
Pas le meilleur exemple, hein ?

pierre30
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par pierre30 » 13 mai 2018, 08:14:06

Oui c'est l'exemple d'une élite sûre d'elle et dont chaque membre défend son petit perimetre. On peut avoir une grande intelligence et un esprit étroit.
Le blocage de l'UE tient en grande partie à cela.
Si on demandait aux Européens de décider l'UE evoluerait davantage dans un sens ou dans l'autre.

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Yakiv
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Re: La situation économique de l'UE du Sud

Message non lu par Yakiv » 13 mai 2018, 09:40:59

Hector a écrit :
08 mai 2018, 17:49:32
Je lisais il y a peu un article sur le Portugal. Nous nous souvenons tous des discussions sur les contraintes infligées aux pays d’Europe du Sud par l’UE et la BCE (le Pacte de Stabilité). Nous avons eu droit à tous les cris d’orphraies venant de la gauche, de l’extrême-gauche et du marigot frontiste et d’extrême-droite. L’Allemagne et les ultralibéraux mondialistes du nouvel ordre mondial égorgeaient les enfants grecs pendant que la banque Goldman Sachs égorgaient les comptes en banques de leurs parents.
Je vous donne donc une vision actualisée de la situation de 4 pays : Portugal , Grèce, Espagne, Italie.

Portugal :
À Lisbonne, un gouvernement socialiste, soutenu au Parlement par les communistes et la gauche radicale, va faire voter ce jeudi l'accélération de la réduction de son déficit public. En présentant son plan de stabilité 2018-2022 devant les députés, l'exécutif d'Antonio Costa fera passer l'objectif de déficit de 1,1 % du PIB - tel que le prévoyait le budget 2018 - à 0,7 %. Le Portugal, qui en 2014 était encore sous le coup d'un plan de sauvetage à 78 milliards d'euros et sous la tutelle de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI), en vient à devancer les objectifs fixés par Bruxelles! Un symbole du chemin parcouru depuis l'activation du programme d'assistance, en 2011. Alors que le pays menaçait de suivre le chemin de la Grèce.
Le bon élève européen affiche aujourd'hui l'une des croissances les plus élevées de l'Union, atteignant 2,7 % en 2017, son plus fort taux du XXIe siècle. Le Portugal a réduit son chômage de manière spectaculaire, de 17,5 % en 2013 à 7,8 % en 2018. Un succès dû aux efforts successifs du gouvernement conservateur de Pedro Passos Coelho (2011-2015) puis du cabinet PS d'Antonio Costa, ainsi qu'au dynamisme des entreprises nationales. Les exportations sont passées de 32 % du PIB avant la crise à 42 % aujourd'hui. Le renversement de situation est impressionnant.

(...)

Qu'en pensez vous ? La potion administrée par l'UE aurait elle du bon ? :gratte:
Au sujet du Portugal, ce pays a plutôt la réputation de s'être redressé en rejetant à la fois l'austérité et les mesures préconisées par l'UE.
Portugal : un redressement économique et social qui prend Bruxelles à contre-pied

09 sept. 2017, 11:39:45

Le Portugal n'a presque plus de déficit budgétaire, bénéficie d'une des meilleures croissances de la zone euro, a fait baisser son chômage...

Image

Il y a un an, en juillet 2016, la Commission européenne entamait une procédure pour "déficit excessif" contre le gouvernement de Lisbonne. Le Portugal risquait une amende, selon Bruxelles, puisque il était censé ramener son déficit à 2,5 % de son PIB en 2015 au lieu des 4,4 % annoncés. La procédure a été abandonnée un mois plus tard. Etonnement, la France n'était pas soumise à la même pression, alors qu'elle n'avait pas — elle non plus — tenu ses engagements : 3,4% de déficit au lieu des 3% requis. Depuis, le phénomène s'est radicalement inversé : le Portugal a réduit son déficit à 2,1% en 2016 et devrait le ramener à 1,5% cette année. La France, elle, a abaissé péniblement son déficit à 3,3% en 2016 et table sur 3,2% cette année quand elle s'est engagée à atteindre... 2,8%. L'Espagne est encore à 4,5%. Mais l'économie portugaise n'a pas réussi à réduire ses déficits par la baisse des dépenses publiques, des réformes structurelles du travail visant à "assouplir" les droits des salariés, ou en abaissant les protections sociales, comme le préconise la Commission européenne. C'est même l'inverse qui a été pratiquée au Portugal depuis un an et demi. Un choix qui explique certainement l'irritation très nettement affichée par Bruxelles au printemps 2016, lors des annonces de Lisbonne. 
> Portugal : les audaces de la gauche irritent à Bruxelles​

Mesures socio-économiques

Depuis novembre 2015, c’est un gouvernement socialiste qui est au pouvoir au Portugal, soutenu et poussé par une union des gauches, composée du Parti communiste portugais, des écologistes, et du "Bloco de esquerda", le bloc de gauche (gauche radicale).
> Ni austérité, ni populisme : le Portugal suit sa voie de gauche

Les choix économiques et sociaux de ce gouvernement se sont portés sur une politique clairement anti-austéritaire et antinomique avec celle pratiquée par le gouvernement précédent, de droite, qui avait gelé le salaire minimum et les pensions de retraites, augmenté les impôts, et réduit les aides publiques. Ce qui n'avait pas permis de réduire le déficit budgétaire ni le chômage significativement, mais avait fait exploser la précarité et la pauvreté dans le pays.
Le gouvernement du nouveau premier ministre, António Costa, depuis 2 ans, a donc appliqué des réformes qui avaient été déclarées dans son programme de coalition, en parfaite opposition avec la politique précédemment menée, comme le souligne cet extrait : "La politique d’austérité suivie ces dernières années a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs sur les jeunes et les citoyens les moins qualifiés, ainsi que les familles et les milliers de Portugais au chômage. Elle a été aussi associée à une dévalorisation de la dignité du travail et des droits des travailleurs."

Le salaire minimum a été augmenté en 2016 puis de nouveau en 2017, en échange de baisses de cotisations pour les employeurs, de 23% à 22%. Ces deux augmentations du SMIC portugais ont passé le salaire minimum de 505€ à 557 €. Puis des mesures économiques à vocation sociale — mais aussi de relance du pouvoir d'achat — ont été prises : augmentation des retraites et des allocations familiales, renforcements du droit du travail, baisses des impôts pour les salariés les plus modestes, arrêt des privatisations de services et d'infrastructures publics, programme de lutte contre la précarité. Il est aussi prévu de supprimer les coupes dans les revenus des fonctionnaires et de ramener leur temps de travail à 35 heures par semaine. Sur le plan purement économique, la stratégie portugaise n'a pas été non plus en accord avec les demandes de la Commission, et se sont pourtant avérées payantes.

Politique anti-austéritaire de relance par la demande

Le chômage se situait à 14,4% en 2014, après une année noire à plus de 16% en 2013, puis s'était stabilisé en 2015 — mais toujours à un niveau élevé — à 12,2%. En 2016, une nouvelle décrue l'a fait parvenir à 11,1%, et en 2017, le chômage est à 8,8% au deuxième trimestre, ce qui laisse envisager, selon les spécialistes, un taux pour de 9,4% pour l'année entière. Un chômage potentiellement inférieur à celui de la France. Les projections actuelles des instituts tablent sur un chômage portugais à 7% en 2019, le plus bas depuis 2004.

Le virage actuel des politiques économiques du pays n'est pas étranger à cette nette amélioration des créations d'emplois sur deux années consécutives avec pour conséquence la progression de la croissance du PIB, évaluée pour 2017 à 2,5%, contre 1,9% pour la zone euro et seulement 1,5% pour la France. Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a confirmé ces bons résultats en juillet à Lisbonne, indiquant que "la réduction du déficit au Portugal est durable" et que "la croissance sera probablement supérieure à 2,5% en 2017". Malgré tout, l'ancien ministre français de l'économie de François Hollande a tenu à dire au gouvernement portugais que "sur le plan du marché du travail, il faudra veiller à mieux intégrer les chômeurs de longue durée."  Le ministre de l'économie du Portugal, Caldeira Cabral, explique cette reprise économique par plusieur facteurs. Le premier est celui d'un renouveau d'industries orientées à l'export telles que l'automobile, les chaussures ou encore le textile qui avaient quasiment disparu du paysage. Les industriels, installés depuis des années dans les pays de l'Est pour la main d'oeuvre très bon marché, sont en train de revenir vers le Portugal, à la recherche d'une meilleure qualité professionnelle tout en conservant des coûts salariaux avantageux. Les investissements sont effectivement en hausse depuis deux ans, particulièrement dans l'industrie automobile. Caldeira Cabral pense que la hausse des revenus joue aussi, en redonnant confiance aux investisseurs, aux entreprises, avec une demande interne qui augmente et une progression de la consommation vers des produits de meilleure qualité.
Cette politique de relance par la demande, confortée par une politique sociale du mieux-disant est dans le même temps tirée par une revitalisation du tourisme grâce — entre autres — à des projets immobiliers haut de gamme. Plutôt miser sur la qualité, donc que sur les prix bas. Pierre Moscovici, sur ce plan, a tenu à souligner, toujours lors de sa visite de juillet dernier, "Le retour de l’investissement à la fois externe et interne, les bons résultats des exportations ainsi que le boom du tourisme". Mais sur le plan budgétaire, le Commissaire français a étrangement déclaré que "les efforts doivent être poursuivis pour réduire le déficit structurel", alors que le pays est devenu l'un des meilleurs élèves de la classe sur ce sujet, tandis que la France ou l'Espagne ne le sont toujours pas...

Nouveau modèle portugais très discret

Depuis la crise financière de 2008 et celle des dettes souveraines de 2010, la plupart des pays du sud de l'Europe n'ont pas réussi à sortir la tête de l'eau : les déficits budgétaires sont souvent supérieurs aux critères européens, le chômage y est toujours très élevé, les problèmes sociaux causés par la précarité persistent. Les prêts concédés par le FMI, sous l'égide de la BCE et de la Commission européenne pour aider ces pays à retrouver un peu de vigueur et payer leurs dettes ont été tous accompagnés d'obligations de réductions des déficits, par une baisse des dépenses publiques et des demandes précises, comme le gel des salaires des fonctionnaires, des pensions de retraite, la baisse des prestations sociales. Ces politiques dites d'austérité ont été doublées de réformes structurelles du marché du travail visant à assouplir les droits des salariés pour améliorer la compétitivité des entreprises. Ces réformes du marché du travail sont elles aussi une demande de Bruxelles. La Grèce, l'Italie ou l'Espagne ont effectué ces politiques d'austérité et ces réformes sans succès concret. Tout comme le Portugal jusqu'en 2015. L'Italie, si elle a baissé ses dépenses et a atteint un déficit inférieur à 3% en 2016, n'arrive pas à faire baisser son chômage qui est supérieur à 11%. En Espagne, le chômage est à 18,7% au premier trimestre 2017, et le déficit public ne colle toujours pas aux critères de Bruxelles : 3,6% en 2016. L'échec des politiques de rigueur budgétaire accompagnés des "assouplissements du marché du travail" ne permettent visiblement pas de faire repartir ces économies. 
Le Portugal a démontré depuis 2 ans, qu'une politique — inverse aux politiques austéritaires, et donc basée sur une relance par la demande et l'amélioration des protections sociales — pouvait fonctionner. Ce que le FMI avait déjà confirmé en 2016 en annonçant à propos de la Grèce que "l'austérité ne fonctionnait pas". De là à préconiser une politique sociale de relance en Europe, le pas est un peu grand pour l'institution internationale qui a toujours été favorable au désengagement financier social des Etats et à la privatisation de leurs infracstructures et services.

Malgré tout, si l'exemple portugais était mis en avant, il pourrait être une piste intéressante de redressement "par le haut" des Etats de la zone euro encore affectés par la crise. Une sorte d'espoir de changement économique et social permettant une sortie de crise. A moins que le modèle économique allemand, de plus en plus contesté pour ses effets sociaux négatifs, ne cède la place au modèle suédois qui semble attirer des dirigeants politiques, dont Emmanuel Macron ?
> Suivre le modèle allemand ? Chiche ! (Article de février 2012)

Le modèle suédois reste malgré tout difficile "à vendre", bien que sa réussite économique soit réelle : ce pays n'est pas dans la zone euro, possède depuis longtemps l'un des niveaux de vie les plus élevés du monde, et surtout, ses salariés sont syndiqués à 80%.
Il n'est donc pas certain qu'appliquer les méthodes sociales et économiques en cours en Suède soit possible si facilement pour des pays de la zone euro. Le Portugal, par contre, applique lui, des politiques économiques et sociales connues, et ce, au sein de la zone de la monnaie unique, l'euro... Pour l'instant, aux vues de ses résultats et de la vitesse à laquelle ils ont été acquis, il semble que le Portugal ait surtout un seul défaut : il ne suit pas la ligne dictée par la Commission européenne.

Article complet sur https://information.tv5monde.com/info/p ... ied-190588

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