Logos a écrit : ↑12 janv. 2018, 01:20:23
C'est quoi la recette du modèle allemand ? le blocage des salaires, le partage du temps de travail (temps partiels), la faible natalité, l'exploitation de l'ancien bloc de l'Est, la faiblesse des autres européens, une production parfois surévaluée (voitures).. Après c'est clair qu'ils ont un tissus industriel dense, bien organisé, bien positionné, une partie des petits patrons ont conservé une certaine éthique de "l'entrepreneur" des origines. Loin des nombreux "marchands de tapis" et autres "managers" de beaucoup de boites françaises.
Ça je confirme, la PME allemande est pleine de qualité, d'une certaine éthique, avec des salariés impliqués et engagés, parfois plus que leur patrons.
Moi je ne défends pas le "modèle allemand", qui du reste n'est pas extrêmement différent du notre. Je crois que ce qui fait la réussite de l'Allemagne c'est qu'elle aime l'industrie, elle aime concevoir et fabriquer, elle aime faire de vraies offres à une vrai demande.
Par contre, en France, on aime pas la PME, les salariés s'y sentent défavorisé (pas de CE) et tenu à des charges de travail qui lui apparaissent insurmontable, avec des patrons angoissés et paranos. Et puis on n'aime plus fabriquer, on préfère le "service", dirigé dans des open spaces, sous traité à l’immigration. En France, Orange se lance dans la banque et les médias: son réseau filaire traîne par terre (quelque fois on roule dessus en voiture). En France, la forteresse nationale SNCF, celle qui fait du protectionnisme et qui est déjà malade avant même d'être soumise à concurrence, se désèche de l'intérieur, n'aime plus son vrai métier. Le français n'aime plus le travail technique, n'aime pas la pluie, la graisse sur les mains, n'aime plus la matière et sa plasticité, l'usinage précis: il ne s'émerveille plus de la technique. Il ne pense qu'à concevoir des gadgets informatiques, à atteindre le bouton de l'ascenseur par la pensée. Tellement que dans son travail, au bout d'un certain temps, il ne comprend plus ce qu'il fait, ni a quoi il sert.
L'allemand n'en est pas là. Et c'est ça qui fait la différence. l'Allemand a encore du rêve dans les yeux, du rêve industriel, du rêve de ses jeunes d'être apprentis dans l'entreprise dont ils rêvent. Il ont envie de travail et besoin d'en être fier. Alors que nous, nous en parlons comme d'un cauchemar, et nos jeunes voient le "technique" comme une carrière poubelle, et maltraitent les profs qui tentent de leur apprendre. Les entreprises ne veulent pas d'eux, ça tombe bien eux non plus.
Ce n'est donc pas une question de "modèle", mais une question de l'essence d'un peuple, d'un climat aussi. Et puis ce n'est pas l'Allemagne qui va bien, c'est l'ensemble des pays d'Europe du Nord jusqu'en Finlande ou en Estonie. Et tous d'une manière différente. Il vont bien parce qu'ils aiment ce qu'ils sont. Nous les pays du Sud, nous aimons ce que nous ne pouvons pas être, nous sommes ce que nous aimons pas. Comme si nous étions tous les fils et filles de Marie Antoinette, dont on aurait coupé la tête pour prendre sa place, et tous devenir des rois (la dictature du peuple).