France-Syrie : quelles relations ?

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johanono
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par johanono » 19 déc. 2017, 23:53:18

@Hector :

Les propos de Fabius sont ambigus. Le journal Le Monde livre son interprétation, qui n'est qu'une interprétation parmi d'autres. Ce que dit le journal Le Monde n'est pas parole d’Évangile.

Et même à supposer que Fabius n'ait jamais voulu dire ce qu'on lui reproche d'avoir dit, le fait est que la France a livré des armes aux insurgés syriens, et qu'une grosse partie de ces armes s'est retrouvé aux mains de groupes islamistes. Or le gouvernement français savait que ce risque existait. Il a donc, de fait, soutenu les groupes islamistes en Syrie, même si ce n'était pas l'objectif initial.

@asterix :

Pour comprendre la position de la France sur la Libye et la Syrie, il faut se remémorer les débuts du Printemps Arabe. Ce Printemps Arabe a en effet débuté fin 2010, avec une insurrection en Tunisie contre le président Ben Ali. Le gouvernement français de l'époque fut accusé de soutenir le méchant dictateur Ben Ali et de ne pas prendre la mesure de ce soulèvement populaire. On se souvenait aussi que, quelques années plus tôt, Sarkozy avait déroulé le tapis rouge à Kadhafi. Il y a eu des polémiques médiatiques. L'image de la France "patrie des droits de l'Homme" fut écornée. BHL et quelques autres philosophes critiquèrent ardemment cet attentisme de la France en Tunisie et militèrent pour un soutien français aux insurgés dans les autres pays concernés par le Printemps Arabe.

Quelques mois plus tard, c'est sous cette pression médiatique que Sarkozy, désireux d'effacer ces deux fausses notes (le tapis rouge à Kadhafi et le soutien à Ben Ali), décida d'intervenir en Libye. Sarkozy avait chassé le méchant Kadhafi : on ne pourrait plus l'accuser de soutenir les méchants dictateurs (et tant pis si la chute de Kadhafi laissait la place à des groupes islamistes).

De la même façon, c'est pour éviter les reproches adressés à Sarkozy que Hollande fut en pointe du combat contre el-Assad : on sait désormais que la France était prête à une intervention militaire en Syrie, si les Américains venaient aussi, mais qu'Obama renonça au dernier moment.

Bien sûr, l'histoire des pays musulmans nous montre que les régimes autoritaires constituent un rempart contre l'islamisme. A chaque fois qu'on chasse un dictateur, on ouvre la voie aux islamistes. Les exemples tunisien, libyen, turc et égyptien le montrent très bien. A n'en pas douter, il se passerait la même chose en Syrie : la chute d'el-Assad laisserait forcément la place à une anarchie islamiste. Mais cette perspective est difficile à faire comprendre à beaucoup de Français influencés par quelques "faiseurs d'opinion" tels que BHL qui défilent dans les media.

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Herresca
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Herresca » 20 déc. 2017, 12:31:42

Hector a écrit :
19 déc. 2017, 22:51:08
johanono a écrit :
19 déc. 2017, 20:30:27
Cette déclaration de Fabius peut être interprétée de deux façons différentes, d'où le malentendu à son sujet : a-t-il lui-même repris à son compte l'idée selon laquelle al-Nosra ferait du bon travail, ou bien s'est-il contenté de relayer un état d'esprit répandu dans certaines sociétés arabes ?
Su lis l'ensemble de l'article du Monde, tu as la réponse. Fabius n'a jamais repris à son compte - celui de la France en l'occurrence - qu'Al Nosrah faisait du bon boulot.
Je pense au contraire qu'en lisant l'article, on peut très légitimement croire que Fabius adhère à l'idée selon laquelle le front Al-Nosra "fait du bon boulot sur le terrain."

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asterix
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par asterix » 22 déc. 2017, 18:22:33

Hector a écrit :
19 déc. 2017, 22:49:17
Herresca a écrit :
19 déc. 2017, 19:15:12
El Fredo a écrit :
19 déc. 2017, 19:01:49
Fake news d'extrême-droite.

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/art ... 55770.html
Et les armes françaises qui se retrouvent entre les mains de terroristes, c'est de la fake news d'extrême-droite ?

« En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. »

Merci pour la confirmation !
Interprétation très malhonnête de ce qu'a dit Fabius. A aucun moment Fabius n'a approuvé la position arabe de réaction à la position américaine qui venait de placer Al Nosrah sur la liste des organisations terroristes. A aucun moment Fabius n'a dit qu'Al Nosrah faisait du bon boulot, c'est vouloir dénaturer ce qu'a écrit Le Monde.
Je suis désolé Hector, je ne veux pas t'offenser, mais tes propos prenant la défense de Fabius m'indiquent, en fonction de ce que moi je sais de l'affaire, que soit tu manques d'éléments sur le sujet, soit tu es pro Fabius. L'histoire d'Al Nosra résume toute la complexité de l'Orient, car c'est un groupe djihadiste effectivement fréquentable au début, mais pénétré par des gens versatiles d'une part, et d'autre part par des gens qui ont fait évoluer ce groupe d'abord vers Al Quaïda (pour pouvoir continuer à exister, en raison principale), puis vers daesh avec qui il y aura vite un schisme pour revenir à Al Quaïda. Mais ce qui est indéniable et démontré, c'est que des armes financées par la France ont servit la mauvaise cause, et peut être même servit aux infiltrations et pénétrations d'Al Nosra au Nord Liban. Liban avec qui nous avons des relations particulièrement affectives, entre parenthèse, sans pour autant les aider à gérer leur presque deux millions de réfugiés Syriens.
A noter que la France considère Hezbollah comme potentiellement terroriste, pour faire plaisir à Israël, et au USA, alors que c'est le 4ème acteur de la victoire contre daesh. Je ne dis pas que ce sont des saints, mais qu'on le veuille ou non, il font partit, constitutionnellement, du gouvernement Libanais.
L'Orient change plus vite que la météo: les alliés de midi moins le quart sont les ennemis de quatorze heure trente. Donc si Fabius avait été un semblant de bon ministre des affaires étrangères bien au fait du moyen Orient, il ne se serait pas exprimé ainsi, même si des oreilles amies traduisent ses mots et affirment qu'il a dit le contraire de ce qu'il pensait. Fabius, ce n'est pas un secret, est de sympathie juive, ce qui n'est pas un défaut, mais indique forcément qu'il y a toujours dans sa politique et ses raisonnements, un ménagement particulier d'Israël, donc un dégoût le la mouvance chiite Iranienne, au bénéfice de la mouvance sunnite saoudienne. Donc je te laisse faire le cheminement logique de sa pensée pour aboutir à Al Nosra.
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Baltorupec
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Baltorupec » 22 déc. 2017, 18:24:37

En tout cas l'histoire de la Lybie comme de la Syrie nous mène aux mêmes conclusions : il ne faut pas déstabiliser les dictatures du moyen orient, même si la situation humanitaire est catastrophique.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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asterix
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par asterix » 22 déc. 2017, 18:42:11

Edit: moi je n'ai pas lu dans "le Monde". J'ai juste visionné plusieurs fois les vidéos diverses sur cette déclaration.
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asterix
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par asterix » 22 déc. 2017, 19:33:51

Baltorupec a écrit :
22 déc. 2017, 18:24:37
En tout cas l'histoire de la Lybie comme de la Syrie nous mène aux mêmes conclusions : il ne faut pas déstabiliser les dictatures du moyen orient, même si la situation humanitaire est catastrophique.
Entièrement d'accord.
Le monde Arabe est plein de charmes et d'agréments. Mais il faut savoir que les arabes ne conçoivent pas la démocratie: le Coran ne le prévoit pas, et tient lieu de code civil. Surtout que dans le monde chiite, pourtant d'apparence plus démocratique puisque l'interprétation du Coran est celle de l'interprétation des "sages" Ayatollah du moment, rien n'est linéaire et absolut.
Penser que des Arabes rêvent de démocratie est un pur fantasme: ils ne font que des révolutions pour changer l'interprétation du Coran,c'est tout.
Ne pas comprendre cela est naïf. Et en disant cela je n’offense pas les arabes, bien au contraire, je dis leur légitimité à s'autodéterminer comme ils le souhaitent. A nous de savoir mener une politique diplomatique en fonction de leurs inconstances politiques, qui sont l'essence même de leur culture: un kilo d'orange est tantôt vendu 10 livres, tantôt 30 livres, et cela dans la même heure.
Mais surtout, ne jamais prendre parti, car votre allié de cette heure vous trahit dans la demi heure, parce que ses intérêts ont changés. Ça, l'occident à du mal avec ça, surtout la France avec ses idées égalitaristes absolues! N'armons personne, ne bombardons personne, contentons nous de commercer avec les pouvoirs du moment, en fonction des affinités. Et surtout ne pas se tromper: bien des syriens ne souhaite pas le départ de Bachar, car il ont trouvé dans son règne un puissant assesseur social, une embellie de la classe moyenne avide de matérialisme et de modernisme. La liberté d'expression, ça ne se mange pas, et ça ne flatte pas l'orgueil comme une berline allemande ou un frigo américain! Les anti Bachar étaient soit des oubliés de l'embellie, soit des idéalistes très minoritaires, en tout cas plus dans le concept de ce qui émeut l'occident. Mais cette classe moyenne, c'est sur, ça se voit lorsqu'on va là bas, vit dans des intérieurs luxueux, alors que les extérieurs du petit palace ne sont pas finis, et les routes pour y aller complètement défoncées. Cela en dit long sur les vrais désirs des gens, désirs bien plus matérialistes que politiques!
Moi j'aime ces gens comme ils sont, les uns et les autres. Et je dois dire que beaucoup de ceux que je connais bien, préfèrent par principe un régime dur et autoritaire, conscient de leurs aspirations à l'inconstance, désireux de sécurité contre les envieux. J'en ai parlé avec de vieux Libanais et Syriens: ils voient la démocratie comme le diable, ou l'homme est livré à toute les tentations, à la corruption. Je ne suis pas d'accord,mais je respecte cette pensée, parce qu'elle est propre à leur état. Ils se connaissent mieux que nous ne les connaissons.


Peut être accéderont ils un jour à la démocratie. Mais ce n'est pas encore très proche, le chemin à faire est d'autant plus long que leur culture n'est pas compatible. Ce serait piétiner tant de siècles passés. Laissons les se battre, nous même avons fait seuls trois révolutions, sans aide extérieure, bien au contraire. C'est ainsi que les démocraties naissent et finisse pas s'affirmer, de haute lutte. Les démocraties ne naissent pas dans les salons d'ambassades. Et lorsqu'elles existent, elle ne sont pas spécialement brillantes: elle font peser leur complexe de supériorité sur le reste du monde, qu'elles considèrent comme leurs usines à pollution délocalisée, comme leur métier à tisser ZARA H&M, sous payé exploité, bien pratique pour faire son bobo fashion dans les rue de Paris à bon marché, néo-esclavagiste inavoué. Peut être que les Arabes ont peur de devenir ce que nous sommes?... après tout, avec du recul, ça ne fait pas toujours envie...

Par contre, rien ne nous empêche de soigner, de nourrir, de protéger les faibles et démunis, quels qu'ils soient, dans les conflits. Ainsi, Israël a soigné dans ses hôpitaux, des blessés de toutes origines, compris Hezbollah! et ça, c'est mieux qu'une bombe.
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Baltorupec
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Baltorupec » 22 déc. 2017, 19:44:39

asterix a écrit :
22 déc. 2017, 19:33:51
Baltorupec a écrit :
22 déc. 2017, 18:24:37
En tout cas l'histoire de la Lybie comme de la Syrie nous mène aux mêmes conclusions : il ne faut pas déstabiliser les dictatures du moyen orient, même si la situation humanitaire est catastrophique.
Entièrement d'accord.
Le monde Arabe est plein de charmes et d'agréments. Mais il faut savoir que les arabes ne conçoivent pas la démocratie: le Coran ne le prévoit pas, et tient lieu de code civil. Surtout que dans le monde chiite, pourtant d'apparence plus démocratique puisque l'interprétation du Coran est celle de l'interprétation des "sages" Ayatollah du moment, rien n'est linéaire et absolut.
Penser que des Arabes rêvent de démocratie est un pur fantasme: ils ne font que des révolutions pour changer l'interprétation du Coran,c'est tout.
Ne pas comprendre cela est naïf. Et en disant cela je n’offense pas les arabes, bien au contraire, je dis leur légitimité à s'autodéterminer comme ils le souhaitent. A nous de savoir mener une politique diplomatique en fonction de leurs inconstances politiques, qui sont l'essence même de leur culture: un kilo d'orange est tantôt vendu 10 livres, tantôt 30 livres, et cela dans la même heure.
Mais surtout, ne jamais prendre parti, car votre allié de cette heure vous trahit dans la demi heure, parce que ses intérêts ont changés. Ça, l'occident à du mal avec ça, surtout la France avec ses idées égalitaristes absolues! N'armons personne, ne bombardons personne, contentons nous de commercer avec les pouvoirs du moment, en fonction des affinités. Et surtout ne pas se tromper: bien des syriens ne souhaite pas le départ de Bachar, car il ont trouvé dans son règne un puissant assesseur social, une embellie de la classe moyenne avide de matérialisme et de modernisme. La liberté d'expression, ça ne se mange pas, et ça ne flatte pas l'orgueil comme une berline allemande ou un frigo américain! Les anti Bachar étaient soit des oubliés de l'embellie, soit des idéalistes très minoritaires, en tout cas plus dans le concept de ce qui émeut l'occident. Mais cette classe moyenne, c'est sur, ça se voit lorsqu'on va là bas, vit dans des intérieurs luxueux, alors que les extérieurs du petit palace ne sont pas finis, et les routes pour y aller complètement défoncées. Cela en dit long sur les vrais désirs des gens, désirs bien plus matérialistes que politiques!
Moi j'aime ces gens comme ils sont, les uns et les autres. Et je dois dire que beaucoup de ceux que je connais bien, préfèrent par principe un régime dur et autoritaire, conscient de leurs aspirations à l'inconstance, désireux de sécurité contre les envieux. J'en ai parlé avec de vieux Libanais et Syriens: ils voient la démocratie comme le diable, ou l'homme est livré à toute les tentations, à la corruption. Je ne suis pas d'accord,mais je respecte cette pensée, parce qu'elle est propre à leur état. Ils se connaissent mieux que nous ne les connaissons.


Peut être accéderont ils un jour à la démocratie. Mais ce n'est pas encore très proche, le chemin à faire est d'autant plus long que leur culture n'est pas compatible. Ce serait piétiner tant de siècles passés. Laissons les se battre, nous même avons fait seuls trois révolutions, sans aide extérieure, bien au contraire. C'est ainsi que les démocraties naissent et finisse pas s'affirmer, de haute lutte. Les démocraties ne naissent pas dans les salons d'ambassades. Et lorsqu'elles existent, elle ne sont pas spécialement brillantes: elle font peser leur complexe de supériorité sur le reste du monde, qu'elles considèrent comme leurs usines à pollution délocalisée, comme leur métier à tisser ZARA H&M, sous payé exploité, bien pratique pour faire son bobo fashion dans les rue de Paris à bon marché, néo-esclavagiste inavoué. Peut être que les Arabes ont peur de devenir ce que nous sommes?... après tout, avec du recul, ça ne fait pas toujours envie...

Par contre, rien ne nous empêche de soigner, de nourrir, de protéger les faibles et démunis, quels qu'ils soient, dans les conflits. Ainsi, Israël a soigné dans ses hôpitaux, des blessés de toutes origines, compris Hezbollah! et ça, c'est mieux qu'une bombe.

:+100:
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par signora » 22 déc. 2017, 20:22:58

@asterix
Si je comprends et suis ok avec une partie de tes propos ... je suis quand même gênée par le fait que malgrè tout à la tête de la Syrie se trouve un assassin.
As-tu regardé le téléfilm témoignage sur les viols de femmes commis par les soldats syriens sur une partie de leur population ?
C'est à frémir d'horreur.
Que nous ne connaissions pas assez ces populations, que nos mentalités, nos modes de vie, soient tellement différents que nous ne pouvons pas aller propager là bas nos idées démocrates, je te l'accorde.
Mais, des viols de femmes .... des tueries en masse ... c'est aussi cela la Syrie !
Moi j'aime ces gens comme ils sont, les uns et les autres. Et je dois dire que beaucoup de ceux que je connais bien, préfèrent par principe un régime dur et autoritaire, conscient de leurs aspirations à l'inconstance, désireux de sécurité contre les envieux. J'en ai parlé avec de vieux Libanais et Syriens: ils voient la démocratie comme le diable, ou l'homme est livré à toute les tentations, à la corruption. Je ne suis pas d'accord,mais je respecte cette pensée, parce qu'elle est propre à leur état. Ils se connaissent mieux que nous ne les connaissons.
Moi aussi j'aime les gens comme ils sont ...
Mais, la violence sur les femmes, les enfants, peut-elle être considérée comme faisant partie d'un régime dur et autoritaire ?

Pour autant, et pour en revenir au fil, il faudra bien parler avec Bachar el Assad !
Modifié en dernier par signora le 22 déc. 2017, 20:37:38, modifié 1 fois.
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Baltorupec » 22 déc. 2017, 20:37:13

signora a écrit :
22 déc. 2017, 20:22:58
@asterix
Si je comprends et suis ok avec une partie de tes propos ... je suis quand même gênée par le fait que malgrè tout à la tête de la Syrie se trouve un assassin.
As-tu regardé le téléfilm témoignage sur les viols de femmes commis par les soldats syriens sur une partie de leur population ?
C'est à frémir d'horreur.
Que nous ne connaissions pas assez ces populations, que nos mentalités, nos modes de vie, soient tellement différents que nous ne pouvons pas aller propager là bas nos idées démocrates, je te l'accorde.
Mais, des viols de femmes .... des tueries en masse ... c'est aussi cela la Syrie !
Moi j'aime ces gens comme ils sont, les uns et les autres. Et je dois dire que beaucoup de ceux que je connais bien, préfèrent par principe un régime dur et autoritaire, conscient de leurs aspirations à l'inconstance, désireux de sécurité contre les envieux. J'en ai parlé avec de vieux Libanais et Syriens: ils voient la démocratie comme le diable, ou l'homme est livré à toute les tentations, à la corruption. Je ne suis pas d'accord,mais je respecte cette pensée, parce qu'elle est propre à leur état. Ils se connaissent mieux que nous ne les connaissons.
Moi aussi j'aime les gens comme ils sont ...
Mais, la violence sur les femmes, les enfants, peut-elle être considérée comme faisant partie d'un régime dur et autoritaire ?
En Lybie on a viré un assassin, on a finit avec des négriers.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par signora » 22 déc. 2017, 20:41:40

Je pense qu'on ne peut pas le virer qu'il faudra négocier avec B el Assad.
Macron n'est pas un va-t-en guerre, je le crois homme de dialogue, bon diplomate.
Modifié en dernier par signora le 22 déc. 2017, 20:43:11, modifié 1 fois.
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Baltorupec » 22 déc. 2017, 20:43:01

Un homme proche des industriels de l'armement aussi.
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par signora » 22 déc. 2017, 20:45:30

Personne ne va vendre d'armes au président Syrien ...
Je déplore ces ventes d'armes mais quel président ne l'a pas fait ?
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Baltorupec » 22 déc. 2017, 20:54:16

Bien sûr que si que l'on finira par vendre des armes à Bachar El Assad. Ce n'est pas le premier dictateur qui passera par une petite traversée du désert avant de redevenir fréquentable.

Je suis d'accord, et je ne pense pas Macron différent de Hollande et Sarkozy, qui ont foutu la m.... en Syrie et en Lybie.
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par Logos » 22 déc. 2017, 21:17:09

Baltorupec a écrit :
22 déc. 2017, 18:24:37
En tout cas l'histoire de la Lybie comme de la Syrie nous mène aux mêmes conclusions : il ne faut pas déstabiliser les dictatures du moyen orient, même si la situation humanitaire est catastrophique.
En tout cas on ne doit le faire que lorsque nos intérêts majeurs sont en jeu. Et en ayant un plan clair et solide de "l'après".
Or en Libye par exemple on a rien gagné, ni en sécurité, ni en richesse, ni en influence.
De toute façon même pour les USA l'aventure irakienne n'a pas été une si bonne affaire.
Avant Daesh le pays le plus présent dans le pétrole irakien était... la Chine.

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asterix
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Re: France-Syrie : quelles relations ?

Message non lu par asterix » 22 déc. 2017, 22:23:12

signora a écrit :
22 déc. 2017, 20:22:58
@asterix
Si je comprends et suis ok avec une partie de tes propos ... je suis quand même gênée par le fait que malgrè tout à la tête de la Syrie se trouve un assassin.
As-tu regardé le téléfilm témoignage sur les viols de femmes commis par les soldats syriens sur une partie de leur population ?
C'est à frémir d'horreur.
Que nous ne connaissions pas assez ces populations, que nos mentalités, nos modes de vie, soient tellement différents que nous ne pouvons pas aller propager là bas nos idées démocrates, je te l'accorde.
Mais, des viols de femmes .... des tueries en masse ... c'est aussi cela la Syrie !
Moi j'aime ces gens comme ils sont, les uns et les autres. Et je dois dire que beaucoup de ceux que je connais bien, préfèrent par principe un régime dur et autoritaire, conscient de leurs aspirations à l'inconstance, désireux de sécurité contre les envieux. J'en ai parlé avec de vieux Libanais et Syriens: ils voient la démocratie comme le diable, ou l'homme est livré à toute les tentations, à la corruption. Je ne suis pas d'accord,mais je respecte cette pensée, parce qu'elle est propre à leur état. Ils se connaissent mieux que nous ne les connaissons.
Moi aussi j'aime les gens comme ils sont ...
Mais, la violence sur les femmes, les enfants, peut-elle être considérée comme faisant partie d'un régime dur et autoritaire ?

Pour autant, et pour en revenir au fil, il faudra bien parler avec Bachar el Assad !
Les viols et les tueries en masse ne sont pas exclusifs à Bachar. Et je suis navré de le dire, c'était pareil chez Hussein, et chez d'autres du même acabit, dans d'autres oligarchies arabes, mais surtout chez daesh. Mais ne jouons pas sur les dates: les grands massacres ont commencé dès le début des révoltes. Avant, les viols et exécutions existaient, mais pas plus que dans toutes les dictatures qui pratiquent une répression dure pour la dissuasion. Et je continue d'avancer qu'une bonne parte du peuple syrien ne se sentait pas concerné: il suffit de ne pas contredire Bachar, et de s'adonner à l'embellie matérialiste dont il laissait libre le peuple docile et cupide, ne rêvant que de sa future berline allemande.

Nous sommes obligé de parler avec Bachar pour la même raison que nous sommes obligés de parler avec Trump. Cela reste indigeste,j'en convient.

Ce que je vois, c'est que le jour ou Trump va arrêter de parler à Kim jong eun, ce sera pour tirer des missiles. Donc Macron doit parler à Bachar. Parce que la France n'envoie pas de missile.

Ce que je vois, c'est que disqualifier Bachar, dans l’immédiat, c'est détruire le système étatique et administratif, pour retourner dans la même horreur qui vient de se terminer: anarchies, bandes mafieuses armées, donc de nouveau viols et décapitations. Si quelqu'un trouve une solution pour virer Bachar sans déstabiliser l'administration du pays Syrie (police, armée, hopitaux, écoles, universités, services publics...), alors qu'il le dise, parce que moi je ne vois pas comment. L’expérience de l'Irak et de l’Afghanistan est elle si loin pour qu'elle ne nous serve de leçon?

En politique étrangère, on ne peut pas exister juste avec des principes et des émotions, surtout avec des gens comme ça. C'est ainsi. L'avènement de Pétain et l'armistice de 40 étaient purement guidés par l'émotion, la peur, et l'effroi. Du coup, on existait plus, et Roosevelt comptait administrer la France dès sa libération (il avait déjà imprimé la monnaie). Donc oui j'ai vu le téléfilm, qui m'en a rappelé un autre sur les Russes à Berlin en 44 (il y a une foule de berlinois actuels avec des yeux bridés de sibériens), puis sur les campagnes Napoléonienne en Pologne et en Russie aussi, puis sur celles d'Alexandre le grand......... à chaque fois on pleure, on dit plus jamais ça.... mais ça recommence toujours. Je crois que nous devons nous occuper d'avantage de nos propres problèmes, de nos propres viols et irrespect de la femme, de nos propres pertes de valeur, de notre démocratie déclinante qui ne fait plus envie à personne, tant il s'y développe, sans dictature, les mêmes horreurs qu'ailleurs. Si nous pouvions comparer les chiffres du viols et des violences conjugales en France, avec ceux de la Syrie sous dictature avant la pseudo révolution, j'ai la conviction que nous ne serions pas très distants. En France, il se suicide 2 agriculteurs tous les 3 jours, 2.5 chef d'entreprise tout les 3 jours, et presque autant de salariés, suicidés du placard. Et nous sommes dans une fameuse démocratie que l'on veut vendre à tout le monde, avec je ne sais plus combien de femmes qui meurent sous les coups par semaine. Balayons donc chez nous, avant de voir la paille dans l’œil des voisins. En démocratie, il y a autant de misère humaine qu'ailleurs, mais mieux, on l'exporte par la délocalisation. Chez nous, on boit du Lactalis! Hein! Démocratiquement truffé de salmonellose et de perturbateurs endocriniens, que l'on donne allègrement à nos petits, parce que nos femmes ne sont pas "que des utérus et des mamelles", elles ont aussi une carrière à faire, dans le même fourbis machiavélique que les hommes! P.... donnez moi un utérus et des mamelles, je vais vous montrer... :mur: comment un homme peut être plus femme que femme!

Occupons nous de ça! Il y a aussi des larmes à verser, et tant de choses à faire une fois séchées.

Mais parler avec Bachar, d'un certain sens, qu'à t on à lui dire? J'aurai tendance à penser que l'affaire est arabo-arabe, et ce serait aussi la meilleure méthode pour laisser Poutine en dehors de l'affaire. Je pense qu'il faut laisser les Turcs, la nébuleuse Iranienne, et la galaxie du golfe peser sur le maintient ou non de Bachar. Qu'ils s'en débrouillent. de toute façons nos entreprises n'iront pas reconstruire Alep et Homs, c'est clair. Et pas plus nos humanitaires n'iront rassurer les veuves et les orphelins, si nous ne parlons pas à Bachar. Ils n'attends qu'une chose: nous renvoyer nos djihadistes français, histoire que l'on comprenne d'ou vient une partie du mal, né dans une démocratie érudite.

Le meilleur service à rendre au peuple syrien actuellement, c'est d'une part protéger les gens exposés à Bachar par le statut de réfugié, et ceux qui ne le sont pas par le maintient en place de l'état syrien. Nous pouvons aussi poser, au niveau de l'Europe, des conditions sur les retour de syriens chez eux pour la reconstruction, conditions co validées par la sphère arabe dans son ensemble. Ce n'est pas Bachar qu'il faut maintenir, mais à travers lui, une administration qui marche, et qui accepte l'aide humanitaire. Peut être aura t il appris de cet épisode macabre? ou pas.

Mais il ne faut pas que la France cache ses travers derrière d'autres actualités exotiques. Hein? qu'est qu'on est bien nous. Heureusement qu'on est pas eux.
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches

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