L'article se focalise sur Geert Wilders et le PVV mais la proportionnelle intégrale en place aux Pays-Bas (circonscription unique, pas de seuil) empêcheront sa victoire sans coalition (ce qui est improbable).Un mois avant les Français, les Néerlandais iront aux urnes le 15 mars pour choisir de nouveaux députés. Le pays, qui avait comme la France voté contre le traité constitutionnel européen en 2005, sera-t-il un galop d’essai des élections françaises ?
En France et au Pays-Bas, l’extrême-droite raconte-t-elle la même histoire, celle d’une Europe désenchantée ? La question semble d’autant plus pertinente que les sondages promettent, à l’heure actuelle, autant de voix aux partis d’extrême droite des deux pays, le PVV (Partij voor de Vrijheid) et le Front national, soit entre 25 % et 30 %. Dans les deux cas, les partis populistes seraient ainsi les premiers partis en nombre de voix.
Et si les différences des modes de scrutin et des systèmes électoraux entre les deux pays sont importantes – avec par exemple 28 partis candidats aux Pays-Bas !- dans les deux cas, les deux partis leaders démocratiquement parlant ont très peu de chances de prendre le pouvoir. (...)
Aux Pays-Bas, le parti PVV pourrait obtenir de 30 à 35 députés sur un total de 150, alors que le FN risque d’en avoir très peu. En France, le scrutin législatif à deux tours favorise les « fronts républicains » qui se forment pour éviter que des candidats FN ne soient élus.
Mais s’ils arrivent en force à la chambre des représentants, les élus PVV ne devraient pas gouverner pour autant. En effet, la plupart des autres partis se sont déjà opposés à l’idée de former un gouvernement avec l’extrême droite, suite à une expérience compliquée pour le gouvernement Rutte entre 2010 et 2012. Et «Geert Wilders, contrairement à Marine Le Pen, n’est pas dans une stratégie de conquête du pouvoir. Il refuse la discussion avec d’autres partis, il vient même de refuser un débat télévisé, il campe dans une position antisystème », observe Peter Giesen, correspondant en France pour le quotidien Volkskrant.
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Le dernier sondage attribue les sièges suivants (comparaison par rapport à 2012) :
- PVV (extrême droite, allié du FN au Parlement européen) : 29 sièges (+14)
- VVD (centre-droit, libéraux-conservateurs - équivalent de LR mais beaucoup plus libéral) : 25 sièges (-16)
- GroenLinks (écologistes) : 18 sièges (+15)
- CDA (chrétiens-démocrates) : 18 sièges (+5)
- D66 (sociaux-libéraux, "centre" de type Ciudadanos en Espagne) : 14 sièges (+2)
- PvdA (Parti travailliste, sociaux-démocrates, équivalent du PS français) : 12 sièges (-26)
- SP ("Parti socialiste" mais équivalent du Front de gauche ici) : 11 sièges (-4)
- 50+ (défense des intérêts des retraités) : 6 sièges (+4)
- CU (Union chrétienne, conservateurs) : 5 sièges (=)
- SGP (Parti réformé, ultra-conservateur, théocrate) : 3 sièges (=)
- Parti pour les animaux (parti antispéciste et eurosceptique) : 4 sièges (+2)
Par ailleurs, le Parti Pirate fera vraisemblablement son entrée à la Chambre basse.
Le ministre-président en poste, Mark Rutte (VVD), est en passe d'être reconduit pour un nouveau mandat, avec l'appui de D66 et des chrétiens-démocrates.
Le PvdA (Parti travailliste) est dans la même posture que le PASOK grec. S'il a repris quelques couleurs, il n'est plus le deuxième parti des Pays-Bas et avec 12 sièges, fera le pire score de son histoire. Le VVD s'écroule lui aussi mais limite la casse.
Les petits partis, qui ont moins de 10 députés, risquent d'être fortement sollicités pour former la coalition gouvernementale. Un temps, il était évoqué une possible alliance de gauche GroenLinks-SP-PvdA-Parti pour les animaux mais cette hypothèse n'est plus d'actualité. La vie politique néerlandaise est compliquée mais tous les votes seront importants.