Quel(s) partenaire(s) pour la France ?

[Baltorupec]

Je n'apprécie pas réellement l'europe moderne et la croit vouée à l'échec, néanmoins, je pense qu'elle est bien trop souvent blâmée pour nos propres fautes.

[Hector]

Il faudrait se concerter avec les pays d’Europe du Sud pour sortir de la monnaie unique d’une façon coordonnée. En revanche, je ne crois pas qu’il soit possible de « réorienter l’UE » tant que nous resterons dans l’euro et dans le cadre des traités actuels.

Pour répondre plus largement à la question : « quels partenaires pour la France ? », je pense que notre pays ne devrait pas se limiter à ses partenaires européens. Notre histoire et notre culture font que nous avons vocation à avoir des relations privilégiées avec de nombreux pays, notamment les pays francophones et les pays méditerranéens avec lesquels nous avons des liens anciens et qui nous sont plus proches historiquement et culturellement que bon nombre de pays membres de l’UE. De ce point de vue, j’ai le sentiment que notre appartenance à l’UE nous bride dans nos rapports avec le Reste du Monde, voire nous éloigne du rôle que nous pourrions avoir sur la scène internationale. C’est d’ailleurs vrai aussi de notre appartenance à l’OTAN.

Je suppose que vous parlez des pays du Maghreb, dont nous devons subir l'immigration très bas de gamme ?

Entre autres, mais pas seulement. Et puis, aider ces pays à se développer permettrait justement d'éviter qu'ils émigrent, même si à mon avis nous avons encore besoin d'immigrés pour palier notre démographie trop peu dynamique. Ils ne sont pas si bas de gamme que ça, et en tout cas ils présentent de bonnes dispositions d'intégration car ils sont francophones.

Concernant l'immigration, je préférerais nettement qu'on recrute (et pas subisse) sur des populations culturellement intégrables, même si elles ne sont pas toutes francophones: européens d'abord, ensuite chrétiens d'orient (libanais, syriens, palestiniens, irakiens et autres), francophones d'Afrique noire (chrétiens catholiques et protestants), boers d'Afrique du Sud, Philippins et américains du Sud/latinos.

[Jeff Van Planet]

Je n'apprécie pas réellement l'europe moderne et la croit vouée à l'échec, néanmoins, je pense qu'elle est bien trop souvent blâmée pour nos propres fautes.

Tout à fait. Pour beaucoup l'Europe c'est l'usaul suspect, le bouc émissaire, une très bonne façon pour se décharger de ses propres fautes/erreurs.

[Hector]

Purement un bouc émissaire. On peut reprocher à l'UE un manque de dynamisme, une grosse bureaucratie, un manque de communication et de leaders, des erreurs grossières comme l'ultra-libéralisation des services, la libre circulation des travailleurs (plombiers polonais). Mais ce n'est pas l'UE qui a demandé à la France les 35 heures, de recruter plus de 1 millions de fonctionnaires territoriaux depuis 2000, d'être en grève 20% du temps, de laisser les sauvageons du 9-3 piller les touristes asiatiques, etc. C'est bien la France qui est responsable.

[wesker]

Baltorupec...Il n'y a pas, réellement de distinction puisque ce sont les élus que nous avons désigné qui furent à l'origine de la construction et de la ratification de traités européens, souvent complexes, techniques, juridiques qui ne furent pas soumis à la consultation des peuples. D'ailleurs c'est parce que cette construction ne s'appuie pas vraiment sur une légitimité populaire qu'elle rencontre, aujourd'hui des difficultés, se voyant mise en cause, notamment par la crise dont elle n'a su nous prémunir.

La France a, au sein de cette zone économique un rôle à jouer plutôt que de se satisfaire d'être un simple supplétif des injonctions édictées par Berlin, elle peut fédérer une alternative et favoriser une dynamique qui renforcerait nos liens avec l'Allemagne quand ces derniers s'éffritent de par nos effacements. Je ne tiens pas l'Europe responsable des choix de nos responsables politiques mais je ne peux me résigner à me reconnaître dans un fonctionnement, une architecture de l'Europe qui ne semble pas satisfaire aux besoins et aux gisements, nombreux que je vois, avec nos partenaires !

[albert]

Matteo Renzi a refusé de participer à la conférence de presse aux côtés de Hollande et Merkel à la fin du sommet de l'UE à Bratislava pour marquer ses désaccords sur la question des migrants et sur l'économie.

Encore une occasion manquée pour F. Hollande qui a préféré s'aligner sur l'Allemagne plutôt que de soutenir les positions de l'Italie.

[wesker]

Clairement, en préférant s'aligner sur L'Allemagne, qu'auprès de l'Italie avec laquelle la France a des besoins et des intérêts similaires, une fois encore Hollande choisit la facilité et semble cautionner des politiques avec lesquelles il disait être en désaccord, durant la campagne présidentielle de 2012.

En effet, l'Allemagne, se montre une fervente partisante de ces politiques, au niveau européen alors qu'il faudrait, pour certains d'entre eux, en faire l'évaluation. Refuser, simplement d'en discuter, d'en débattre et d'apporter les ajustements, investissements ou au contraire réduction qui sont nécessaires, sur le plan budgétaire revient, clairement à faire prévaloir les intérêts des bénéficiaires des rentes et aux créanciers, dont l'Allemagne compte une part significative au détriment de l'intérêt de l'ensemble des pays européen.

Notre continent ne doit il pas avoir vocation à mobiliser les compétences de chacun, pour construire une zone dynamique, performante et non une zone qui s'effrite dans le seul souci de satisfaire aux appétits d'intérêts, que perçoivent les créanciers ? C'est, aussi l'une des questions qui se posent, en matière d'avenir et de projet européen.

[Jeff Van Planet]

Matteo Renzi a refusé de participer à la conférence de presse aux côtés de Hollande et Merkel à la fin du sommet de l'UE à Bratislava pour marquer ses désaccords sur la question des migrants et sur l'économie.

Encore une occasion manquée pour F. Hollande qui a préféré s'aligner sur l'Allemagne plutôt que de soutenir les positions de l'Italie.

je lis: Renzi a refusé.

[Jean]

Il ne faut pas choisir un ou deux partenaires à l'exclusion de tous les autres.

Je souhaite que l'on sorte du carcan que représente l'UE, et que l'on passe à une Europe de la coopération entre États souverains. Concrètement, ça veut dire que les Etats souverains s'associent librement entre eux, au cas par cas, pour tel ou tel projet commun librement défini entre eux. Le meilleur exemple est celui d'Airbus, succès qui ne doit rien à l'UE, mais bel et bien à une coopération libre entre États souverains.

On pourrait donc s'associer avec tel ou tel pays pour tel projet, avec tel autre pays pour tel autre projet, et ainsi de suite...

Pour être honnête avec toi, l'économie est d'abord le business des entreprises. Il ne peut y avoir de coopération renforcées que sur des projets d'infrastructures engageant des entreprises nationalisées ou très proches des gouvernements: autoroutes, TGV, informatique, armement, sécurité.




Airbus est une coopération renforcée, et c'est d'ailleurs une boite pourrave en terme d'organisation, systèmes comptables et informatiques. Eurofighter en est une autre sans les français. La fusion Nexter - Krauss Maffei dans les chars d'assauts en est une autre, comme çà on aura des Panzers pour remplacer nos Leclerc (fiasco). Mais dans l'ensemble, c'est plutôt du défensif face aux groupes américains, japonais sans compter les chinois qui arrivent.

L'UE n'est pas en situation d'imposer des grands programmes, vous n'avez pas voulu du TCE et c'est comme ça. Une UE fédérale pourrait lancer des grands programmes.

La plupart des grandes réussites industriels dites européennes sont en vérité le fruit d'accord inter états (Airbus, Ariane....) ou inter entreprises.
L'UE par contre finance pas mal de recherche mais c'est plus en amont et c'est donc plus discret.

Ce qui donne du poids à l'Allemagne ce n'est pas l'importance de sa population c'est le fait que c'est souvent elle qui paye l'addition en fin de réunion.

Enfin, les Panzers ont fait leurs preuves

[Jean]

Vous faites référence à quoi, exactement ? A la règle de la majorité qualifiée au Conseil de l’UE ? Elle nécessite au minimum 55 % des pays représentant 65 % de la population (72 % des pays si la proposition ne vient pas de la Commission). A moins que vous ne pensiez aux coopérations renforcées ? Dans ce cas, les conditions sont encore plus restrictives : il faut, outre la majorité qualifiée au Conseil, l’accord de la Commission et du Parlement, et il faut au minimum que cette coopération renforcée associe au moins 9 pays. Si la coopération renforcée concerne la sécurité et la défense, il faut l’unanimité.

Il faut aussi l’unanimité, bien entendu, pour modifier les traités puisqu’ils doivent être ratifiés dans chaque état. Comme les principaux problèmes qui sont posés à l’UE viennent des traités eux-mêmes, ça limite beaucoup la possibilité d’y remédier.

Le simple fait de l'expliquer démontre la complexité du processus de décision.

Encore faut-il ajouter que tout cela repose sur le bon vouloir de chaque état. La répartition des migrants par exemple a bien suivi ce processus et a donc été "légalement" voté par l'UE. Pourtant la plupart des pays (même ceux qui ont voté pour) ce sont assis dessus.

Tant que l'UE ne sera pas une fédération il en sera ainsi. Elle restera impuissante.

Son élargissement prématuré l'a condamnée à ne jamais le devenir.


Après la guerre c'était trop tôt et c'eut été peut-être possible avec le temps. L'Europe à l'époque était cohérente notamment au plan économique mais aussi au plan juridique et sociétal.
Son élargissement trop tôt a détruit cette relative homogénéité, la rendant un simple espace sans douane.

[wesker]

Jean

Pour que l'Europe devienne une fédération, à l'instar du modèle Suisse ou des Etats Unis, il faut donc qu'il n'y ait qu'un peuple.....Or, ce n'est pas le cas et si nous devions nous structurer en fédération, j'ai le sentiment que c'est l'Allemagne qui serait le siège décisionnel et le pays en charge de diriger cette fédération. Mais, ce qui me préoccupe est que l'histoire contemporaine est faite de conflits, divers dont le but était d'assurer à l'Allemagne une influence considérable au sein d'une Europe déchirée !