Le recrutement par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de l'ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, souligne une nouvelle fois la puissance de son réseau d'influence unique en Europe. Sédimenté depuis la création au début des années 80 de Goldman Sachs International, ce maillage serré, à la fois souterrain et public, a ses entremetteurs et ses fidèles, comme l'indique cette nomination qui a provoqué une vague d'indignation sur le Vieux Continent.
José Manuel Barroso a été engagé comme conseiller de Goldman Sachs International, la filiale européenne du groupe new-yorkais installée à Londres. Il fait partie du cercle très fermé des missi dominici de la banque, recrutés avec grand soin et à prix d'or. Celui qui a occupé la présidence de la Commission européenne entre 2004 et 2014 connaît intimement les coulisses de l'Union européenne et des ministères des États membres, tout comme les allées du pouvoir dans les places financières. L'ancien Premier ministre portugais à l'entregent considérable a l'oreille des décideurs qu'il peut appeler directement dans les moments de crise ou pour aider la maison à rafler des mandats.
Apôtre du capitalisme de « relations »
Le nouveau « Goldmanien » est en bonne compagnie. Son prédécesseur, Romano Prodi, président de la Commission entre 1999 et 2004, a travaillé pour la firme entre 1990 et 1993, puis une seconde fois en 1997. En outre, les ex-commissaires européens à la Concurrence (Mario Monti, Peter Sutherland) ou aux Services financiers (Charlie McCreevy) ont été recrutés par l'établissement new-yorkais. Pour pénétrer au cœur du pouvoir à Bruxelles ou anticiper – voire modifier – les directives et les réglementations, un ancien président de la Commission de la trempe de Barroso, magnifiquement introduit dans le dédale des coulisses par le truchement d'un solide carnet d'adresses, n'a pas de prix.
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http://www.lepoint.fr/europe/le-recrute ... 1_2626.php
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