Turquie : les plans d'Erdogan contariés, de nouvelles élections se profilent

[politicien]

Quelque 54 millions d’électeurs turcs ont commencé dimanche 1er novembre à se rendre aux urnes, dans le cadre des élections législatives. Les deuxièmes en cinq mois. Un scrutin crucial dans un pays sous tension, confronté à la reprise du conflit kurde, la violence djihadiste venue de Syrie et la dérive autoritaire de son gouvernement.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 7 heures locales (5 heures, heure française). A Diyarbakir, la « capitale » kurde, et dans tout l’est du pays, ils sont sous protection policière. Au total, Près de 400 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin. Les derniers bureaux fermeront à 17 heures (15 heures à Paris). Les résultats seront connus dans la soirée.

Les rêves de « superprésidence » d’Erdogan
Seul au pouvoir depuis treize ans, le président islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan, espère prendre sa revanche sur le scrutin du 7 juin, où son parti avait essuyé un revers retentissant en perdant la majorité absolue qu’il détenait au Parlement.

(...)

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

[wesker]

Sans vouloir fair ede pronostics hasardeux, je pense que Erdogan devra, dans le meilleur des cas, pour, lui, parvenir à instaurer un gouvernement, une équipe unie pour faire face aux défis que la Turquie devra relever tout en accordant écoute, audience et respect aux critiques qui s'expriment de plus en plus dans le pays sur sa pratique du pouvoir.

[politicien]

Le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan a largement remporté les élections législatives cruciales qui se sont déroulées dimanche en Turquie, selon les premiers résultats partiels rendus publics par les chaînes d'information locales.

Sur la base de 42% des bulletins dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) obtenait 53,4% des voix, selon NTV et CNN-Türk, sans qu'il soit encore possible d'affirmer avec certitude qu'il retrouvera ou non la majorité absolue perdue il y a cinq mois.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/ ... or=AL-155-[Twitter

[wesker]

Qu'il retrouve ou non une majorité, il devra tenir compte de ce que les citoyens expriment, par leurs bulletins de vote....Et, cependant, respecter ses engagements au niveau diplomatique dans le processus de conflit engagé à ses frontières, qui ne doivent pas lui servir de prétexte pour régler des différents internes à son pays !

[politicien]

REPORTAGE - Selon les résultats quasi-définitifs des élections législatives turques rendus publics ce dimanche, le parti du président Recep Tayyip Erdogan retrouve la majorité absolue au Parlement. Des affrontements ont éclaté dans le sud-est du pays après une journée de vote placée sous haute surveillance.

De notre correspondante à Istanbul

Le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan a largement remporté des élections législatives cruciales qui se sont déroulées ce dimanche en Turquie, selon des résultats quasi-définitifs. Le premier ministre turc Davutoglu a salué un «jour de victoire pour la démocratie». Sur la base de 99% des bulletins de vote dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP) a rassemblé 49,3% des suffrages et raflé 316 des 550 sièges de députés au Parlement, ont précisé les chaînes NTV et CNN-Türk.

Ce dimanche soir, des affrontements ont éclaté entre la police et de jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Les incidents ont débuté près du siège du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dont les premiers résultats indiquaient qu'il pouvait obtenir un score national inférieur aux 10% requis pour être représenté au Parlement. Finalement, Le principal parti pro-kurde de Turquie a réussi d'extrême justesse à conserver des sièges en récoltant 10,4%.

(...)

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... rdogan.php

[Jeff Van Planet]

il y à quelques années on pouvait parlé du PKK comme d'un parti "musulman-démocrate" qui pouvait se comparer aux parti "chrétien-démocrates" qui existent en occident. Mais plus le temps passe et plus il est difficile de les citer en exemple.

--------------

En ce qui concerne les Kurdes, Avec les Kurdes d'Irak qui lutent contre l'état islamique avec quelques succès, les kurdes de turquie me donnent l'impression d'être un peut plus virulents/exigeants. Peut être que je me trompe.

[Ramdams]

Erdogan a très vraisemblablement bénéficié d'un effet "vote utile" de la part des sympathisants des nationales du MHP. En tout cas, avec un seuil électoral aussi haut (10 %), qui n'est pas sans rappeler celui de la France dont on dit qu'elle est un Etat démocratique, le parti pro-kurde HDP a failli perdre 60 députés pour quelques milliers de voix.

Erdogan pourra maintenant concrétiser son rêve. Néanmoins, j'ai lu quelque part que les milieux d'affaires lui échappaient, sans doute en raison de sa politique de fermeture vis-à-vis de l'Occident.

[wesker]

Le climat de violence, les attentats, les craintes et l'instabilité provoquées, par les troubles aux frontières de la Turquie peuvent, partiellement expliquer ce résultat, qui ne doit pas effacer les critiques, sur la pratique du pouvoir qui fut, mis en débat !

[MARCO57]

bon les jeux sont fait il a gagné son pari avoir la majorité au parlement
mais il marche sur des œufs avec la guerre a sa frontière sud et le problème Kurde a l'est

[wesker]

Erdogan a, certes remporté ses élections, mais ne doit pas oublier le contexte et le fait qu'en dépit des tensions, et des atouts stratégiques de son pays, vis à vis de l'Europe, il sera d'autant plus observé et devra tenir compte des critiques, exprimées, durant la campagne sur sa conception, sa pratique de l'exercice de responsabilité.

[Ramdams]

À noter qu'avec 317 sièges acquis à sa cause, Erdogan n'a ni la majorité des deux-tiers nécessaire pour changer la constitution sans référendum (367 sièges), ni même la majorité des trois-cinquièmes pour soumettre un changement constitutionnel à référendum. Petit aparté sur la France, où il n'existe même plus d'obligation pour le président à passer par référendum pour modifier la constitution et qu'il peut le faire avec 3/5e du Parlement (330 sièges). En Turquie, il faut réunir 2/3 du Parlement. Rappelez-moi qui est l'Etat démocratique soucieux des droits de l'homme ?

Bref, pour revenir dans le cas d'Erdogan, je ne vois pas comment il peut imposer son projet de présidentialisation du régime. Le MHP, qui est la formation la moins éloignée de l'AKP, ne totalise que 40 sièges, en admettant que tous ses députés veuillent accédant à la requête d'Erdogan.

C'est une victoire en demi-teinte. Je le répète mais je ne serai pas surpris s'il convoquait de nouvelles élections pour enfin obtenir cette majorité des 2/3.

[Jean]

J'adore la versatilité du peuple.

Tout raisonnement s'appuyant sur une consultation populaire est sujet à caution dès lors que la réponse du peuple peut changer en moins de six mois.

[Ramdams]

On ne peut parler de versatilité du peuple que dans le cas d'un scrutin qui s'est déroulé sans encombres. Les régions orientales de la Turquie, défavorables à Erdogan, sont en l'occurrence déstabilisées par plusieurs événements (EI et rébellion kurde).

[wesker]

Jean la versatilité s'explique, souvent par des motivations spécifiques et conjoncturelles que ce soit sur le plan économique ou international. En l'occurrence, les tensions aux portes de la Turquie, ses relations avec l'Europe et la crainte qui apparaît auprès d'électeurs qui souhaitent malgré tout une paix avec l'ensemble des communautés du territoires peuvent, avec les enjeux économiques spécifiques à ce pays, explqiuer ce résultat, partiellement.

[Jean]

Jean la versatilité s'explique, souvent par des motivations spécifiques et conjoncturelles que ce soit sur le plan économique ou international. En l'occurrence, les tensions aux portes de la Turquie, ses relations avec l'Europe et la crainte qui apparaît auprès d'électeurs qui souhaitent malgré tout une paix avec l'ensemble des communautés du territoires peuvent, avec les enjeux économiques spécifiques à ce pays, explqiuer ce résultat, partiellement.

Tout à fait.

Le peuple change d'avis pour des raisons qui s'expliquent qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

Par exemple le referendum français de 2005 a été négatif essentiellement sur la base d'un buzz sur le plombier polonais et sur l'existence d'un éventuel plan B...
Il aurait du être négatif sur la base de l'impossibilité de répondre à une question aussi vaste.

L'information concernant l'absence de plan B et une meilleure présentation de l'appel à des prestataires étrangers mais européens auraient pu conduire à une nouvelle consultation avec un résultat différent.

Je pense que la solution consistant à ne par refaire appel à un referendum nous a évité le ridicule de nous déjuger. Les Pays Bas et l'Irlande se sont dans un passé récent ridiculisé en changeant d'avis en moins de deux ans et que dire du referendum grec sapé au cours de la première nuit....



Une bonne question aurait été par exemple Voulez-vous aller vers un état européen ? quoique déjà....

Un referendum est honnête si la question est claire et les conséquences compréhensibles. Sinon ce n'est qu'une bataille de buzz