Ces boucaniers chinois qui se partagent les richesses africaines

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politicien
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Ces boucaniers chinois qui se partagent les richesses africaines

Message non lu par politicien » 09 juin 2015, 21:44:28

Bonjour,
C’est l’une des adresses les plus mystérieuses de la Chinafrique – et peut-être même de tout ce monde nouveau dessiné par des flux mondialisés qui ont pour caractéristique d’éviter l’Occident. Queensway 88, à Hongkong : une tour ovale d’une cinquantaine d’étages où aucun journaliste n’a jamais réussi à pénétrer. Ce n’est pourtant pas l’envie qui leur a manqué car c’est à cette avenue sinueuse, en léger retrait de la mer de Chine, que conduisent toutes les pistes : celles du pétrole d’Angola, des diamants du Zimbabwe, de la bauxite de Guinée.
L’écheveau qui concentre tant de fils porte un acronyme de trois lettres : CIF, pour China International Fund. Trois lettres que l’on retrouve sur les portières des jeeps qui ondulent sur des pistes africaines défoncées et sur les fuselages d’une flotte de jets privés chinois qui font escale à Dubaï en route pour l’Afrique, où leurs passagers sont parfois dispensés de passer par la douane.
On peut aussi lire CIF sur la plaque en cuivre du gratte-ciel de la 23, Wall Street à New York, mystérieusement racheté à la JPMorgan Chase par des intérêts chinois. Trois lettres, mais c’est bien une centaine de sociétés qui sont enregistrées à Queensway 88, dont voici un florilège : China Beiya Escom International Ltd, CIF Airport construction Ltd, China Sonangol Asia Ltd, China Sonangol Finance International, China Urban Development Holding Co Ltd, Global Investment Fund Ltd, SNPC Asia Holding Ltd, Sonangol Sinopec International Ltd...

Autant dire une nébuleuse, un écran de fumée pour protéger un homme qui porte trois ou quatre noms différents et dont la seule apparition publique pourrait bien être, en 2004, « Alo Presidente », le show télévisé un peu ridicule du président vénézuélien Hugo Chavez. Depuis quelques mois, tout le monde semble pourtant lancé à ses trousses : le Congrès américain a diligenté une enquête digne d’un roman d’espionnage sur le « groupe du Queensway 88 », l’ONG britannique Global Witness a saisit ce cas pour exposer les ressorts de la corruption africaine et réclamer que les Africains profitent enfin de leurs ressources minérales, alors que l’hebdomadaire The Economist a dénoncé, après d’impressionnantes mais infructueuses recherches, l’opacité et la prévarication du « syndicat » du Queensway 88.

(...)

Qu’à cela ne tienne : l’Angola se tourne massivement vers la Chine. Sam Pa, qui revient d’une tournée infructueuse en Amérique latine, où il a notamment rencontré le président Chavez à Caracas, ne demande pas mieux. Il est ainsi présenté au vice-roi de Luanda : Manuel Vicente, le patron de la compagnie pétrolière nationale Sonangol.
Ensemble, les deux hommes vont imaginer l’un des contrats « pétrole contre infrastructures » les plus juteux de l’histoire. Ils créent successivement deux sociétés, China International Fund (CIF) et China Sonangol. Lesquelles préachètent dès 2005 la quasi-totalité de la production angolaise de pétrole pour la revendre à la Chine qui en a le plus urgent besoin. Le prix d’achat reste celui de 2005 (55 dollars le baril), alors que celui de vente a doublé depuis.

L’Angola devient le plus gros fournisseur de pétrole à la Chine
En contrepartie des marges considérables qu’elle peut engranger, CIF s’engage à financer en Angola des milliers de kilomètres de routes, trois chemins de fer, un aéroport, deux ports maritimes, des hôpitaux et des centaines de milliers de logements – et même une nouvelle capitale. Des investissements dont l’estimation varie de 2,9 à 9,8 milliards. Quelques mois plus tard, l’Angola devient le plus gros fournisseur de pétrole à la Chine, devant l’Arabie saoudite. En 2010, plus de 20 milliards de dollars de pétrole ont ainsi transité par les sociétés de MM. Sam Pa et Vicente.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
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johanono
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Re: Ces boucaniers chinois qui se partagent les richesses africaines

Message non lu par johanono » 09 juin 2015, 21:46:17

En gros, les Chinois colonisent progressivement l'Afrique.

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Narbonne
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Re: Ces boucaniers chinois qui se partagent les richesses africaines

Message non lu par Narbonne » 09 juin 2015, 22:42:52

Kabila avait dit à DSK : les chinois nous pillent mais ils font quelques travaux, les occidents nous pillaient et ils ne faisaient rien. Autant avoir les chinois.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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