Et le quotidien Bild a même lancé une campagne de presse :L’Allemagne prolonge l’aide à Athènes, mais la grogne enfle
Crise grecque. Le Bundestag a voté vendredi presque à l’unisson, mais à contrecœur, pour le plan d’aide. L’opinion publique, elle, s’agace.
Wolfgang Schäuble, ministre conservateur des Finances (CDU), et la chancelière Angela Merkel, avant le vote sur la Grèce.
Impossible de calmer les Allemands quand ils se mettent à parler de la Grèce. Dès que le ministre grec des Finances apparaît sur des images, la grogne monte. «Il faut qu’ils sortent de l’euro», dit un Allemand sur deux, selon les sondages. L’Allemagne, première économie d’Europe, a pris le plus grand risque avec une garantie de 55 milliards d’euros sur 240 milliards d’aides au total. Mais les doutes sur le succès d’une sortie de crise grandissent dans l’opinion publique. Pour offrir une occasion aux contribuables de dire leur colère, le quotidien Bild avait imprimé sur une page un grand «NEIN», invitant le public à faire des «selfies» et à les poster sur les réseaux sociaux. Seul un Allemand sur cinq est favorable au prolongement du programme d’aides, voté vendredi par le Bundestag.
Malgré une opinion publique remontée, les élus ont fait preuve d’un étonnant consensus. Hier, tous les partis ont voté en faveur d’un prolongement de l’aide (542 voix pour, 32 contre), y compris la gauche radicale (Die Linke) qui condamnait jusqu’à présent la «politique kamikaze» de la «grande coalition».
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Vu de France, on se plait à critiquer l'intransigeance de Merkel. Mais il faut bien savoir que cette intransigeance est dictée par un état d'esprit assez communément répandu dans l'opinion publique allemande : le ras-le-bol de devoir payer pour les "pays du Club Med". Dans son pays, il y a beaucoup de gens pour la trouver trop laxiste dans les négociations européennes. Cet état d'esprit doit bien être pris en compte.La croisade de "Bild" contre la Grèce fait polémique
Depuis quelques jours, le journal le plus lu d'Allemagne demande à ses lecteurs de faire des selfies "non à la Grèce". Une démarche jugée peu déontologique.
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