Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
i quote :
Extrait retranscrit par mes soins des propos de Thomas Piketty ce matin sur France Inter, dans le 7-9 (Clémentine Autain dans la matinale de France Culture, j'ai manqué m'étrangler avec ma biscotte ;-)). ça fait du bien d'entendre cela sur notre radio publique mais il a fallu les cadavres de la misère grecque. Espérons amis que les choses évoluent dans le bon sens.
Thomas Piketty :
« Il n’y a pas de science économique et les économistes qui ont voulu faire croire qu’ils étaient à la tête d’une science tellement sophistiquée que le reste du monde ne pouvait pas comprendre, c’était évidemment une gigantesque blague et une blague dangereuse qui a fait des dégâts. Tout ce qu’on a, c’est des expériences historiques avec la dette publique, avec la richesse, avec les revenus, avec le chômage et on peut essayer de tirer des leçons de cette histoire. Mon travail, c’est plutôt le travail d’un chercheur en sciences sociales. J’essaie de mettre sur la table un certain nombre d’expériences historiques et une des leçons de l’histoire, c’est que vous ne pouvez pas réduire une dette publique du niveau actuel en Grèce ou même de façon générale en Europe avec une inflation nulle, une croissance nulle. Ça dure des dizaines et des dizaines d’années. Et dans l’histoire, ce qu’on observe, c’est que des pays comme l’Allemagne et la France, qui ont eu ces niveaux de dettes publique (200% du PIB en 1945, donc encore plus que la Grèce aujourd’hui), elle s’en sont débarrassées par l’inflation ou par la répudiation pure et simple et la restructuration de la dette allemande sinon, ils en seraient encore aujourd’hui à devoir la repayer . Donc, ces leçons historiques, il ne faut pas les ignorer. Elles ont été ignorées par le FMI. Elles ont été ignorées superbement, et encore plus par le gouvernement français et le gouvernement allemand qui ont été très égoïstes vis-à-vis de l’Europe du sud en 2011-2012. En gros, en France et en Allemagne, mais pas seulement en Allemagne, on s’est dit : "comme on a un taux d’intérêt de 0%- 1%, tant pis pour l’Europe du sud !" Sauf que dans une monnaie commune, on se tient tous la main et finalement on est tous en récession et cet égoïsme à courte vue nous coûte très cher. Donc, c’est ça qu’il faut aujourd’hui remettre en cause. »
Extrait retranscrit par mes soins des propos de Thomas Piketty ce matin sur France Inter, dans le 7-9 (Clémentine Autain dans la matinale de France Culture, j'ai manqué m'étrangler avec ma biscotte ;-)). ça fait du bien d'entendre cela sur notre radio publique mais il a fallu les cadavres de la misère grecque. Espérons amis que les choses évoluent dans le bon sens.
Thomas Piketty :
« Il n’y a pas de science économique et les économistes qui ont voulu faire croire qu’ils étaient à la tête d’une science tellement sophistiquée que le reste du monde ne pouvait pas comprendre, c’était évidemment une gigantesque blague et une blague dangereuse qui a fait des dégâts. Tout ce qu’on a, c’est des expériences historiques avec la dette publique, avec la richesse, avec les revenus, avec le chômage et on peut essayer de tirer des leçons de cette histoire. Mon travail, c’est plutôt le travail d’un chercheur en sciences sociales. J’essaie de mettre sur la table un certain nombre d’expériences historiques et une des leçons de l’histoire, c’est que vous ne pouvez pas réduire une dette publique du niveau actuel en Grèce ou même de façon générale en Europe avec une inflation nulle, une croissance nulle. Ça dure des dizaines et des dizaines d’années. Et dans l’histoire, ce qu’on observe, c’est que des pays comme l’Allemagne et la France, qui ont eu ces niveaux de dettes publique (200% du PIB en 1945, donc encore plus que la Grèce aujourd’hui), elle s’en sont débarrassées par l’inflation ou par la répudiation pure et simple et la restructuration de la dette allemande sinon, ils en seraient encore aujourd’hui à devoir la repayer . Donc, ces leçons historiques, il ne faut pas les ignorer. Elles ont été ignorées par le FMI. Elles ont été ignorées superbement, et encore plus par le gouvernement français et le gouvernement allemand qui ont été très égoïstes vis-à-vis de l’Europe du sud en 2011-2012. En gros, en France et en Allemagne, mais pas seulement en Allemagne, on s’est dit : "comme on a un taux d’intérêt de 0%- 1%, tant pis pour l’Europe du sud !" Sauf que dans une monnaie commune, on se tient tous la main et finalement on est tous en récession et cet égoïsme à courte vue nous coûte très cher. Donc, c’est ça qu’il faut aujourd’hui remettre en cause. »
- Nombrilist
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
La deuxième partie, c'est également ce que je répondais à l'époque à ceux qui se réjouissaient que l'on ait des taux d'emprunt très bas.
- les orteils
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
La Grèce va sortir de l'UE, ou Syriza va manger son chapeau. Son alliance avec ANEL plaide pour la première hypothèse.
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Il commence à me plaire, ce Tsipras. À part lui, toute la gauche européenne s'est couchée devant les Américains, comme toujours.
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
et la droite toute entière s'est couchée.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Oui. Mais là où je voulais en venir, c'est que deux visions de la gauche radicale se confrontent : celle pragmatique de Tsipras, qui sait que nous n'avons aucun intérêt à nous mettre la Russie à dos pour une Ukraine loin d'être exemplaire et celle droit-de-l'hommiste et naïve de Mélenchon qui veut la tête de Poutine coûte que coûte, pour sa politique homophobe.
Syriza a gagné car c'est un parti singulier dans la gauche radicale, qui n'a pas peur de sceller des alliances de circonstances plutôt que de s'enfermer dans des sectarismes. C'est pour cela que Syriza a gagné et que les autres perdront.
Syriza a gagné car c'est un parti singulier dans la gauche radicale, qui n'a pas peur de sceller des alliances de circonstances plutôt que de s'enfermer dans des sectarismes. C'est pour cela que Syriza a gagné et que les autres perdront.
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Mélenchon s'est lui aussi prononcé contre les sanctions envers la Russie. Mais il ne faut pas mélanger les choses : ce n'est pas parce que l'on condamne les sanctions de l'UE et des USA que l'on cautionne pour autant l'homophobie de Poutine.Ramdams » Mer 28 Jan 2015, 21:49:18 a écrit :Oui. Mais là où je voulais en venir, c'est que deux visions de la gauche radicale se confrontent : celle pragmatique de Tsipras, qui sait que nous n'avons aucun intérêt à nous mettre la Russie à dos pour une Ukraine loin d'être exemplaire et celle droit-de-l'hommiste et naïve de Mélenchon qui veut la tête de Poutine coûte que coûte, pour sa politique homophobe.
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Il fallait bien qu'il passe un accord avec quelqu'un et un petit groupe anti Europe (modéré ou pas)Ramdams » 28 Jan 2015, 21:49: 18 a écrit :Oui. Mais là où je voulais en venir, c'est que deux visions de la gauche radicale se confrontent : celle pragmatique de Tsipras, qui sait que nous n'avons aucun intérêt à nous mettre la Russie à dos pour une Ukraine loin d'être exemplaire et celle droit-de-l'hommiste et naïve de Mélenchon qui veut la tête de Poutine coûte que coûte, pour sa politique homophobe.
Syriza a gagné car c'est un parti singulier dans la gauche radicale, qui n'a pas peur de sceller des alliances de circonstances plutôt que de s'enfermer dans des sectarismes. C'est pour cela que Syriza a gagné et que les autres perdront.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
J'ai déjà dit que je trouvais que son alliance avec l'ANEL (dont le fondateur est d'ailleurs plutôt controversé) était une très bonne nouvelle et non "contre-nature" comme je peux le lire ici et là.
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Leur grosse différence porte sur l'immigration. Mais qui voudrait immigrer en Grèce ?
Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
À noter que le gouvernement de Tsipras ne compte aucune femme parmi ses douze ministres en plein exercice.
Quand je vous disais qu'il représente une gauche radicale pragmatique et non dogmatique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Ts%C3%ADpras
Quand je vous disais qu'il représente une gauche radicale pragmatique et non dogmatique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Ts%C3%ADpras
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Bonjour,
Malgré les pressions de Berlin et de la Banque centrale européenne, le nouveau gouvernement grec entend tenir ses promesses et ses mesures sociales.
Les règles du backgammon sont formelles : le vainqueur est celui qui réussit à bouger tous ses pions (ses «dames») de leur position initiale. Personne ne peut prétendre que le coup de dés que joue actuellement le gouvernement grec s’inspire de ce jeu très populaire en Grèce sous le nom de «tavli». Mais, depuis le week-end dernier, les nouvelles autorités d’Athènes persistent à faire bouger les lignes, et ce malgré les pressions de Berlin ou de la Banque centrale européenne (BCE). Laquelle avait provoqué un coup de théâtre la semaine dernière en coupant en partie les vivres aux banques grecques le jour même où le nouveau Parlement issu des urnes se réunissait pour la première fois, le 25 janvier.
«Château de cartes». Dimanche soir, le premier discours du chef du gouvernement, Aléxis Tsípras, devant la Vouli, le Parlement grec, a fait peu de concessions face à l’intransigeance de certains partenaires européens qui menacent à demi-mot Athènes d’un «Grexit» (une sortie de l’euro) si le nouvel exécutif dominé par Syriza, la Coalition de la gauche radicale, renonçait au plan d’austérité accepté par ses prédécesseurs. Avec une certaine gravité, Aléxis Tsípras a confirmé que son gouvernement mettrait en œuvre ses promesses de campagne «dans leur intégralité», réitérant la plupart des mesures sociales annoncées dès la semaine dernière (relèvement du salaire minimum, du seuil d’imposition à 12 000 euros, réembauche de certaines catégories d’employés abusivement licenciés, etc.).
Aléxis Tsípras a également annoncé des coupes drastiques dans le fonctionnement de l’Etat et du Parlement avec la mise en vente d’au moins 700 voitures de fonction et d’un des trois avions du gouvernement. Surtout, Tsípras exige toujours «un new deal» pour son pays, ce qu’a également confirmé aux médias italiens dimanche son ministre des Finances. Yanis Varoufakis a dans la foulée mis en garde contre les risques sismiques imprévisibles d’un Grexit imposé à Athènes : «L’euro est fragile comme un château de cartes, si vous retirez la carte grecque, les autres vont s’effondrer.»
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Liberation.fr
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
J'ignorais que les allemands étaient aussi fraudeurs dans les pays qu'ils colonisent. J'espère que les Grecques vont obtenir le maximum.
- Narbonne
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Re: Grèce : victoire historique d'Alexis Tsipras
Légalement, les indemnités de guerre ont été rejetées. Pour la corruption, c'est jouable.
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