Elections en Israël en 2015

[johanono]

Certains d'entre vous (dont tu fais partie) se plaisent à dénoncer les institutions françaises, et demandent le scrutin proportionnel. Or l'exemple israélien montre clairement les effets pervers du scrutin proportionnel : aucune majorité absolue, nécessité de mettre en place des coalitions, négociations de couloir sur lesquelles les électeurs n'ont aucune prise, et importance démesurée accordée à des partis très minoritaires mais dont on a besoin pour trouver une majorité absolue.

Et en Israël, c'est très ennuyeux, car ces partis minoritaires dont on a besoin sont généralement des partis extrémistes qui ne veulent pas de la paix.

[Ramdams]

Je ne vois pas le rapport avec la proportionnelle (qui, je le maintiens, même si elle est perfectible est meilleure que le scrutin majoritaire à deux tours). Le Likkoud aurait gagné même avec un autre mode de scrutin. Israël n'avait pas besoin de proportionnelle... mais la France n'a pas davantage besoin de son mode de scrutin. Merci à notre régime, Hollande et Sarkozy peuvent régner de manière stable et sans partage. Imaginez si nous avions eu des législatives anticipées en 2015... Quelle horreur.

[johanono]

Pourtant, la proportionnelle change beaucoup de choses. Avec un scrutin majoritaire, Netanyahou aurait obtenu la majorité absolue des sièges, et il aurait donc eu les mains libres pour gouverner. Avec la proportionnelle, il n'a qu'une majorité relative, il devra donc nouer des alliances pour obtenir une majorité absolue, et généralement, de telles alliances se font avec les partis les plus extrémistes : dans ce cas, il faut faire des concessions aux partis extrémistes, et ce n'est pas comme ça qu'on fait la paix. Sous la mandature précédente, par exemple, il a été obligé de s'allier avec Libermann...

[El Fredo]

Personne n'oblige Netanyahu à s'allier à sa droite, il pourrait parfaitement monter une coalition avec le centre ou la gauche. S'il vise à droite c'est qu'il sait parfaitement que la société israélienne s'est radicalisée, notamment sous l'influence des nouveaux arrivants d'ex-URSS qui sont beaucoup plus à droite que l'électeur historique du Likoud, et il parie donc son avenir là-dessus.