Le Hezbollah de Bahreïn

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Ambicieuse
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Le Hezbollah de Bahreïn

Message non lu par Ambicieuse » 18 mai 2013, 19:27:55

Le Hezbollah de Bahreïn[/u][/size][/font]

Par Sally SAAR (Expatriée britannique résidente à Bahreïn, Partisane de l’Humanité et de la Paix)[/size][/font]

Le Hezbollah, qui a su tracer son chemin vers le pouvoir au Liban, a réussi à infiltrer Bahreïn. Hassan Nasrallah est né le 21 août 1960 et a été nommé à la tête du Mouvement Amal avant d’effectuer un voyage à Najaf en 1976. Suite à sa nomination en tant que Secrétaire général en 1985, il a clairement annoncé « Nous ne constituons pas une partie de l’Iran. Nous disons que nous sommes l’Iran au Liban ». Serait-ce le même plan pour Bahreïn ? Comme si les dates étaient une coïncidence avec le Hezbollah, la Révolution des Cèdres était une série de manifestations qui ont eu lieu après l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais Rafic Hariri le 14 février 2005, et c’est ainsi que vit le jour la coalition des partis politiques opposés au régime syrien, portant le nom de la coalition du 14 mars. Les « manifestants pacifiques » détruisent les tendres souvenirs par la violence et la brutalité. Le plan de célébrer le dixième anniversaire de la mort de Hariri le samedi 14 février 2015 par l’anarchie afin de renverser le régime bahreïni a heureusement échoué à cause de leur précipitation due au Printemps arabe. Peut-être qu’un shabbat leur convenait parce que leurs soi-disant ennemis seraient dans les synagogues ou bien chez eux, et que les véritables cibles sunnites du Hezbollah seraient dans les rues.

Les associations des droits de l’homme continuent à qualifier les manifestants à Bahreïn de « mouvement pacifique » contre « un régime répressif et dictatorial des Khalifa ».

Chose intéressante, ce sont les dirigeants qui autorisent ces manifestations, garanties par la Constitution. En fait, le Prince Héritier a lancé un appel aux manifestants et les a invités au dialogue dans la volonté de répondre à leurs demandes. Alors la question qui se pose est : Pourquoi ont-ils, en premier lieu, rejeté une solution pacifique ? A ce jour, le gouvernement a toléré la violence dans l’espoir que les jeunes y verraient clair. Cela n’est malheureusement pas le cas et personne ne doit sous-estimer la situation du seul fait que le rond-point du CCG (ou Place de la Perle) n’existe plus et qu’il n’y a plus d’occupation physique dans aucun endroit du pays. Les esprits de ces jeunes bahreïnis sont occupés et il est impératif que des mesures soient prises afin de les dé-radicaliser avant que les mêmes personnes en qui ils ont confiance (le Hezbollah) ne les détruisent.

Il est facile pour l’Occident de condamner un leadership séculaire et modéré. Le Hezbollah a été très actif dans le contrôle de la présence médiatique- se montrant devant le monde comme des victimes du « régime brutal » alors que des ONG avec des ressources financières suspicieuses mettent la lumière sur « les jeunes torturés et maltraités ». Nasrallah est le propriétaire de la chaîne Manar TV ; l’Iran a plus de 40 chaînes d’information y compris Press TV, et comme si cela n’était pas suffisant, les fidèles du Hezbollah sont présents dans des médias internationaux, comme Reem Al Khalifa à Agence Press, Naziha Saeed à France 24 et Galloway sur des chaînes sur satellite. Toutes les démarches possibles sont entreprises par le Hezbollah qui se vante de contrôler les jeunes dans la rue. Ces jeunes demeurent un peu sur leur faim, un peu stressés et craignant pour leur propre vie.

Que le monde ne soit pas dupe en estimant le Hezbollah incapable d’éradiquer tout ce qui interviendrait sur son chemin de pouvoir absolu. Sous le leadership tyrannique de Nasrallah, avec le soutien du despotique Khamenei iranien, le Hezbollah a, en effet, éliminé tous ses adversaires y compris ceux qui luttent contre le même ennemi pour atteindre la suprématie totale dans le monde du terrorisme : un badge trempé du sang des chrétiens et des sunnites du Liban, badge qu’ils porteront avec honneur.

Le mouvement Amal a été créé en 1979 dans le sillage de la révolution chiite, dans l’objectif d’aider les chiites du Liban. C’était un petit groupe sous le commandement du Secrétaire général Abbas Moussaoui, avec une vision simple, celle de combattre Israël. Nasrallah fut nommé responsable politique en 1982 mais il a rompu avec ce mouvement pour former le Hezbollah avec l’aide de l’Iran.

En septembre 1982, entre 3000 et 5000 Palestiniens qui auraient dû être considérés comme les alliés du mouvement Amal et du Hezbollah, du fait qu’eux aussi combattaient Israël, ont été systématiquement massacrés dans deux villages Sabra et Chatila qui étaient encerclés au Nord par le Hezbollah, au Sud par Israël afin de contenir les villageois, et à l’Est par le mouvement Amalqui était le premier à passer à l’attaque et à tuer. Le quotidien britannique Sunday Times du 27 mars 1982 a rapporté que 1500 Palestiniens avaient disparu après avoir été interrogés par le Hezbollah, et que des centaines avaient été massacrés. Par ailleurs, Reuters a rapporté que les journalistes, et même la Croix-Rouge, ont été empêchés d’entrer dans le camp. Le quotidien italien Republica a rapporté que les hommes suppliaient pour leur vie mais ont essuyé des tirs. Les personnes âgées ont été abattues ; des enfants handicapés ont été assassinés ; des hommes et des femmes ont été abattus ou frappés à mort et des dizaines de femmes ont été violées en présence de leurs familles avant d’être systématiquement exécutées. Les attaques n’ont pas cessé jusqu’à ce que tous les hommes, femmes et enfants des deux villages fussent morts. Une réalisation barbare de la part du Hezbollah !

Comme la popularité du mouvement Amal a augmenté avec cette victoire sadique, Nasrallah a assassiné le Secrétaire général Abbas Moussaoui et tous ceux qui lui étaient fidèles en 1992, afin d’éliminer le mouvement Amal de l’existence. Aujourd’hui, le Hezbollah dispose d’une véritable armée que l’armée libanaise tente de ménager, et dont l’emprise mortelle va au-delà du Liban, jusqu’à la Syrie, la Turquie, l’Iraq, le Koweït, l’Arabie Saoudite et a même infiltré Bahreïn.

Peut-être que Human Rights Watch et d’autres ONG voudraient bien expliquer au monde ces atrocités, et pourquoi elles soutiennent une organisation terroriste dont le chef se cache dans des endroits secrets et diffuse des discours enregistrés incitant à la haine et à la violence contre tous les régimes du monde, tout en glorifiant l’Iran. Lorsque Nasrallah chante la mort aux Juifs, ces organisations se rendent-elles compte qu’il se réfère également à la population sunnite du monde ? Peut-être qu’elles pourraient aussi expliquer pourquoi les chefs des manifestants à Bahreïn portent le drapeau du Hezbollah et rencontrent son Secrétaire général ?

Human Rights Watch a appelé à la libération des « prisonniers innocents », mais devrait expliquer pourquoi Hassan Mushaima, Nabil Rajab, Maryam Al Khawaja, Abdul Hadi Al Khawaja, Matar Matar, Ali Salman et Saïd Shehabi visitent tous régulièrement la base du Hezbollah au Sud du Liban. Ces ONG doivent se demander pourquoi Isa Qassim, le chef spirituel d’Al Wefaq, est nommé par Khamenei et pourquoi Nasrallah s’est adressé aux manifestants bahreïnis en ces termes : « Isa Qassim est votre chef, suivez-le ».

Le Hezbollah n’est pas un adversaire qui pourrait être facilement supprimé. Certains ont adopté une attitude de laisser-aller vis-à-vis de la situation actuelle, mais la milice du 14 février devient de plus en plus ancrée, avec un plan stratégique dangereux. Il est temps que le monde et que les gens de la région réagissent et prennent conscience d’une menace évidente qui ne peut être éradiquée que par la suppression des organisateurs et des jeunes violents des rues de Bahreïn.

Pendant des décennies, le Hezbollah a formé des jeunes à la méthodologie de guérilla par le blocage des routes avec des pneus incendiés et par l’utilisation des armes et des bombes de fabrication domestique. Les mêmes tactiques sont utilisées à Bahreïn par des soi-disant « manifestants pacifiques ». La Coalition du 14 février, le bras milicien du parti politique Al Wefaq, portent des uniformes comportant une cagoule, avec des cocktails Molotov comme armes. Leur seul objectif est de suivre les instructions de leurs dirigeants pour bloquer l’économie, les transports et la communication, et de cibler les résidents et citoyens non chiites afin de créer un déséquilibre dans le pouvoir. Lorsqu’elle effectue des marches dans les villages, cette « armée locale » bloque en premier lieu l’accès et coupe le courant électrique à proximité des villages, dans le but de rendre l’accès difficile à la police. En outre, des attaques répétées à l’encontre des policiers ont lieu, ce qui oblige ces derniers à avoir recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les émeutiers. Toutefois, les représentants médiatiques internationaux fidèles au Hezbollah rapportent la brutalité des manifestants comme étant « une manifestation pacifique ». Lors de l’escorte du cercueil pendant les funérailles récentes d’un jeune manifestant, on a assisté à une quasi-marche militaire, suivie d’actes de violence, de la part de la coalition du 14 février. Ces mêmes milices de jeunes chiites revendiquent la liberté mais sont réprimés par leurs dirigeants chiites dans la hiérarchie et demeureront dans les rues pour le reste de leur vie. Dans la structure de ces milices, il y a des intellectuels, des planificateurs et des académiciens qui publient des rapports et des documents analytiques à l’appui du mouvement du « Grand Bahreïn iranien ». Ils sont tous financés pour créer une légitimité et s’infiltrer d’une manière habile et discrète. Les jeunes sont formés non seulement pour agir dans les rues, mais aussi pour gérer les médias et faire en sorte que, à tout moment, les manifestants soient présentés comme « pacifiques » et « opprimés ».

Si la communauté internationale ne soutient pas Bahreïn, il est évident que cette île, autrefois tranquille, deviendra un pays déchiré par la guerre comme le Liban et l’Irak. Bahreïn doit prendre des décisions politiques unifiées pour éliminer cette menace dangereuse, et ce dans l’intérêt de la paix et de la stabilité futures, et le plus tôt serait le mieux.

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