Striketober : Vague de grèves et démissions aux Etats-Unis

Venez parler ici de l'actualité étrangère et européenne
Répondre
Avatar du membre
Camille
Messages : 4150
Enregistré le : 23 avr. 2020, 13:45:48

Striketober : Vague de grèves et démissions aux Etats-Unis

Message non lu par Camille » 19 oct. 2021, 09:49:38

Les États-Unis, qui peinent à se relever de la pandémie de coronavirus, font face à une vague inédite de grèves. Rarement le pays a fait face à autant de mouvements sociaux au même moment.

Au moins 100 000 salariés américains sont en grève ou sur le point de l'être. Le décompte officiel reste approximatif car le gouvernement ne recense que les mouvements qui impliquent plus de 1 000 grévistes. Ils sont personnels de santé, employés de l'agro-alimentaire, ouvriers... Pendant la pandémie, ils ont travaillé plus qu'avant et plus que les autres, ils ont parfois risqué leur vie en s'exposant au Covid. Aujourd'hui épuisés, alors que leurs entreprises n'ont jamais fait autant de bénéfices, ils réclament de meilleures conditions de travail, soutenus par des syndicats qui repartent à l'offensive après des années de déclin. Ce mouvement aux Etats-Unis a un nom, c'est la "Strike-tober", la grève du mois d'octobre...

Le 1er octobre, 2 000 employés d'un hôpital privé dans l'État de New York arrêtent le travail. Le 5, 1 400 salariés débrayent chez Kellogg's, le fabricant de céréales, plus de Rice Krispies et les Corn Flakes, les usines s'arrêtent. Et ça n'est pas pour eux, mais parce que l'entreprise est en train de généraliser une nouvelle catégorie d'employés qui n'ont pas accès aux mêmes avantages que les plus anciens et dont les salaires ne seront plus automatiquement ajustés sur le coût de la vie alors que l'inflation augmente comme jamais depuis des décennies.

Jeudi dernier, encore plus fort, 10 000 salariés du constructeur de tracteurs John Deere cessent le travail. Quatorze sites de production ou de distribution sont à l'arrêt. Les négociations avaient débouché sur une augmentations des salaires de 5 à 6%, le salaire moyen serait passé de 60 000 dollars à près de 72 000 dollars par an. Pas suffisant ont dit les syndicats qui espèrent obtenir beaucoup plus et revenir aux avantages qui ont été perdus dans les années 90. Ils se savent en position de force : le pays fait face à une importante pénurie de main-d'œuvre et l'entreprise vise des bénéfices record pour cette année, presque 6 milliards de dollars, 84% de plus qu'en 2019, avant la pandémie.

https://www.francetvinfo.fr/replay-radi ... 94167.html
À cela s'ajoute une vague de démissions :
Un nombre record d’Américains ont quitté volontairement leur emploi au mois de mai. Révolution dans le monde du travail ou simple ajustement post-pandémie ?

Démissionner est à la mode, ces temps-ci. En mai, un record a été battu aux États-Unis avec un nombre de départs volontaires jamais atteint depuis le début du siècle, selon le Bureau des statistiques du travail : sur cent personnes employées dans les hôtels, les restaurants, les bars et les magasins, cinq ont renoncé à leur emploi.

Les personnes touchant un bas salaire ne sont pas les seules à vouloir prendre la porte. En mai, plus de 700 000 personnes appartenant à la catégorie “services professionnels et commerciaux”, qui regroupe essentiellement des cols blancs, sont parties – c’est le chiffre mensuel le plus élevé de tous les temps. Dans tous les secteurs et tous les métiers, quatre salariés sur dix déclarent songer à quitter leur emploi actuel [selon des chiffres cités par Microsoft].

Pourquoi cette explosion de départs ? D’après une théorie, la relation entre employés et patrons est en train de connaître un changement fondamental qui pourrait avoir des implications profondes pour l’avenir du travail. Sur toute l’échelle des revenus, les travailleurs ont de nouvelles raisons de dire à leur boss d’aller se faire voir. Les personnes ayant des petits salaires et qui avaient perçu des allocations de chômage exceptionnelles [dans le cadre du plan de relance] pendant la pandémie constatent peut-être, en reprenant leur emploi, qu’elles ne sont pas assez payées. Elles tapent du poing sur la table, contraignant les restaurants et les boutiques de vêtements à augmenter les salaires pour garder leur personnel.

https://www.courrierinternational.com/a ... etats-unis
Je ne peux pas partager l'article en entier car il est réservé aux abonnés.

Un phénomène qui pourrait s'étendre à d'autres pays :
Aux États-Unis, en Allemagne ou en Chine, la pénurie de main-d’œuvre se fait ressentir au sortir de la crise sanitaire du Covid-19. Si l’aspect mondial du phénomène est à nuancer, la pandémie a bel et bien bouleversé le rapport au travail dans de nombreux pays développés, note le Washington Post.

Le phénomène de la “grande démission” aux États-Unis pourrait être en train de se répandre “dans le monde entier”, rapporte le Washington Post. Alors que 4,3 millions de travailleurs américains ont quitté leur poste au mois d’août, et qu’un nombre record de 10,3 millions d’offres d’emploi non pourvues a été atteint en septembre aux États-Unis, le nombre d’habitants des pays membres de l’OCDE ne travaillant pas et ne cherchant pas de travail a bondi lui aussi de 14 millions depuis le début de la pandémie.

Les démissions concernent un large éventail de secteurs, mais “nombre [d’entre elles] touchent ceux de la vente et de l’hôtellerie”, analyse The Washington Post, soit des emplois “difficiles et mal rémunérés”.

​Depuis le début de la pandémie, de nombreuses entreprises ont accordé des augmentations de salaire sous la pression des syndicats, qui perçoivent l’avantage qu’ils peuvent retirer du contexte économique. Malgré cela, les entreprises demeurent confrontées à d’importantes pénuries de personnel.

En Chine, une génération “désenchantée”
L’Allemagne manque de 400 000 travailleurs qualifiés, signale le Washington Post, qui note aussi que la Chine est confrontée à sa propre version de cette “grande démission”, avec l’émergence d’une nouvelle génération de travailleurs “désenchantée par les perspectives et rebutée par les salaires relativement bas”. Au Vietnam, le retour à la campagne des citadins durant la pandémie de Covid-19 a privé les grandes villes d’un certain nombre de travailleurs qui se refusent désormais à revenir sur leur lieu de travail.

Mais l’aspect mondial du phénomène reste toutefois à nuancer, précise le quotidien américain. La fragilité du secteur informel, très développé en Amérique latine et dans les Caraïbes (où 26 millions de personnes ont perdu leur emploi durant la pandémie), précarise toujours plus les travailleurs les plus pauvres.

Une enquête menée auprès de 1 140 travailleurs du textile, en Birmanie, au Honduras, en Éthiopie et en Inde, démontre ainsi qu’une majorité de ces employés se sont endettés et doivent désormais travailler avec “des conditions de travail moins bonnes, des salaires inférieurs et davantage de risques”.

https://www.courrierinternational.com/a ... nde-entier

Avatar du membre
Snark
Messages : 3762
Enregistré le : 08 nov. 2015, 10:40:54
Contact :

Re: Striketober : Vague de grèves et démissions aux Etats-Unis

Message non lu par Snark » 19 oct. 2021, 19:24:26

L'économie américaine se portera moins bien si les salariés sont mieux payés ?
Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .

Répondre

Retourner vers « Actualité étrangère et européenne »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré