Qu'en pensez vous ?Un cri d'alarme sur les fractures territoriales en France. Un sombre diagnostic sur l'onde de choc de la crise économique. Il faut lire La Crise qui vient (Seuil, 128 p., 11,80 euros, en librairie le 18 octobre), le travail de recherche publié par l'économiste et urbaniste Laurent Davezies. Il faut lire cet essai parce qu'il décrit la "rupture historique" que risque de connaître la France dans les prochaines années avec la conjonction d'une croissance molle (au mieux), d'un sevrage douloureux des dépenses publiques et, fait nouveau, de l'aggravation continue des inégalités entre territoires en matière d'emploi. La géographie de la crise
"La France est à la veille d'un choc nouveau et autrement plus brutal que les précédents", avertit Laurent Davezies, expert reconnu et peu habitué aux discours sur le "déclin français". Là où les dépenses publiques et sociales ont permis de faire face, tant bien que mal, lors des crises de 1974, 1982 et 1992, l'"assèchement des finances publiques" affaiblit les traditionnels "amortisseurs sociaux" de la société française. Conséquence ? La "menace" d'un "gouffre" toujours plus profond entre les territoires qui s'en sortent (surtout les métropoles) et ceux qui s'enfoncent.
"Près de 20 % de la population du pays se trouve aujourd'hui dans des zones d'emploi très vulnérables, qui ont franchi un seuil, difficilement réversible, de déclin productif",
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Des territoires sous perfusion d'emplois publics
Dans une zone d'emploi sur trois, soit 120 sur les quelque 350 qui divisent la France, l'emploi public a plus progressé depuis dix ans que l'emploi privé. Autant de territoires, notamment de villes moyennes en déclin économique, pour lesquels les embauches dans les collectivités locales ou le maintien de services publics, même lorsque l'évolution démographique ne le justifiait pas, ont contenu l'affaissement de l'activité économique privée. Même chose pour les prestations sociales, au point que certaines zones d'emploi, comme celles de Corte (Haute-Corse), de Tulle, du Morvan, de Carcassonne ou de Guéret, par exemple, dépendent désormais à plus de 70 % de revenus non marchands (retraites, emplois publics, prestations sociales...).
Une situation qui les place aujourd'hui dans une configuration particulièrement délicate : avec la baisse continue des emplois publics, engagée avec la révision générale des politiques publiques (RGPP) sous Nicolas Sarkozy, poursuivie sous François Hollande (en dehors de l'éducation, de la justice et de la police), ces territoires vont subir une deuxième crise de l'emploi.
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Les métropoles, espaces préservés
Tout le territoire n'est pas touché de la même manière. Pour la première fois depuis la crise de 1974, pointe le chercheur, les grandes métropoles ont été largement protégées. Une "France productive, marchande et dynamique, concentrée dans les grandes villes, où se forgent les nouveaux atouts de la compétitivité du pays". Une France urbaine qui s'est, elle, montrée rétive au vote Front national, l'extrême droite restant à des niveaux faibles dans la plupart des grandes villes.
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L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr[/align]
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