Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Venez discuter des problèmes du travail dans notre pays, mais aussi des problèmes sociaux ( retraites, chomage...)
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johanono
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Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par johanono » 13 juin 2011, 18:55:00

Jacques Généreux fustige la libéralisation et le capitalisme

L'économiste Jacques Généreux (1), engagé en politique auprès du Parti de gauche, a publié « la Grande Régression ». Laurent Pinsolle a compulsé cette synthèse de la pensée de Généreux et de ses nombreux ouvrages.

L’économiste du Parti de gauche, qui a longtemps officié au Parti socialiste, a publié il y a quelques mois  la Grande Régression, une synthèse abordable de sa pensée et des nombreux ouvrages qu’il a pu publier (et notamment La dissociété, dont j’avais écrit une revue en trois parties).

Le procès de la libéralisation

Comme avec Jacques Sapir, l’intérêt de l’analyse de Jacques Généreux est qu’elle est systémique, prenant en compte la libéralisation du commerce et de la finance. Mais si le premier y ajoute une dimension plus historique, le second y ajoute une analyse plus psychologique et philosophique, sur laquelle je reviendrai demain. Au global, les analyses des deux auteurs sont extrêmement proches. Ils mettent tous les deux en cause la libéralisation généralisée de l’économie depuis les années 1970.

Pour lui, les pays du Nord « ont placé leurs propres travailleurs en état de guerre économique (…) ; ils ont restauré les pleins pouvoirs du capital en déréglementant les transactions financières et en étendant le principe du libre-échange ». « En instituant une libre concurrence entre des pays où les standards de rémunération, de droits sociaux, de sécurité sociale et d’imposition des revenus sont très différents, la généralisation du libre-échange ne peut avoir d’autre effet ni d’autre but que de miner la compétitivité de ceux qui ont les standards les plus élevés ».

Il critique la libéralisation des mouvements de capitaux, et souligne « qu’un marché où la compétition est sans limites n’institue pas un doux commerce profitable à tous les hommes, mais une guerre impitoyable où les gagnants accumulent toujours plus de moyens pour renforcer leur domination ». Il critique un système où l’on oppose « les poids mouches aux super-welters ». Pour lui, « ce que le capitaliste revendique en réalité, dans son appel au marché libre, c’est la liberté d’agir à sa guise pour dominer tous ses concurrents au sens large, c’est à dire tous ceux qui se mettent en travers de sa course au profit ». En fait, « la libre concurrence susceptible de menacer les profits est en même temps l’outil nécessaire à l’élimination de la concurrence, car elle n’est au fond que la loi du plus fort qui élimine les plus faibles ».

Il dénonce également les inégalités entre une Bourse « sangsue qui pompe bien plus de revenus aux entreprises qu’elle ne leur fournit de capitaux propres » mais aussi les inégalités de revenus en soulignant qu’à un certain niveau, elles ont un effet démobilisateur  pour la majorité de la population. Il critique vertement le modèle étasunien, sa violence, sa pauvreté et souligne qu’au contraire, ce sont nos services publics qui font que la France attire toujours autant de capitaux.

Un processus historique

Jacques Généreux synthétise les mouvements de l’histoire ainsi : « la phase précédant la Grande Régression avait enclenché une dialectique positive dans laquelle le capitalisme s’adaptait aux exigences de la société. La contre-révolution néolibérale des années 1980 a mis ce moteur dialectique en marche arrière, contraignant désormais la société à s’adapter continuellement aux exigences toujours plus hautes du capital ». Puis il s’attarde un peu plus longuement sur la crise que nous traversons.

Il souligne justement que les attaques contre quelques capitalistes (Madoff, Kerviel ) sont surtout un moyen « d’épargner le capitalisme ». Il montre que plus qu’une régulation de la finance, c’est à une « régulation des Etats conforme aux attentes des marchés financiers » que l’on assiste. Il note que « la capacité de notre société à survivre à une crise mondiale de la finance affaiblit la contestation du système fauteur de crise », indiquant la victoire de la lecture néolibérale de la crise.

Il souligne les dangers de la couverture des risques, qui distord les intérêts des banques : « imaginez que vous puissiez vous assurer contre le risque d’incendie non seulement chez vous, mais aussi chez n’importe qui : voilà de quoi susciter des vocations de pyromanes ! ». Il rappelle que la baisse du pouvoir d’achat a été compensée par l’endettement des ménages. Enfin, il attaque le plan européen « d’aide » à la Grèce en disant qu’il revient à « pratiquer une saignée sur un patient en pleine hémorragie ».

Ce nouveau livre de Jacques Généreux a l’intérêt de représenter une synthèse extrêmement bien balancée des carences de notre système actuel. Demain, j’étudierai son volet sociétal.
http://www.marianne2.fr/Jacques-Genereu ... n-et-le-ca…
Modifié en dernier par johanono le 15 oct. 2011, 00:36:23, modifié 1 fois.

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johanono
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Message non lu par johanono » 14 juin 2011, 19:20:00

PSA a bien envisagé de fermer Aulnay-sous-Bois

PSA Peugeot Citroën a bien envisagé de fermer son site d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), selon des documents publiés mardi par le site d’information Mediapart, alors que la direction du constructeur automobile français soutient que le sujet n’est pas d’actualité.

Dans l’un des documents internes dévoilé par le site d’information et qui a servi de base à une réunion du comité de direction générale de PSA le 13 juillet 2010, le coût de la fermeture du site d’Aulnay est précisément chiffré et le document retrace les différentes étapes avant la clôture de l’usine, employant même le terme « décision ».

Dans un premier temps, à partir de septembre 2010, le nombre des équipes est passé de trois à deux par jour et une partie de la production a été transférée à Poissy (Yvelines). Ce document prévoit ensuite d’annoncer à l’automne 2012 « la constitution d’un pôle industriel majeur en région parisienne » à Poissy, selon Mediapart.

Début 2013, le nombre d’équipes passerait à une par jour et l’usine d’Aulnay serait fermée fin 2013, début 2014, toujours selon ce document cité par Mediapart. L’avenir du site de Madrid, en Espagne, serait aussi menacé. « Ce n’est pas d’actualité », a déclaré un porte-parole de PSA.

Ces documents vont dans le sens d’une note de synthèse interne de PSA dévoilée la semaine dernière par la CGT et dont PSA a expliqué qu’elle était caduque. S’appuyant sur ce document, le syndicat a affirmé que le constructeur prévoyait de fermer « courant 2014 » Aulnay, qui produit la C3, véhicule le plus vendu de la gamme Citroën, et dès 2013 le site Sevelnord, qui fabrique des monospaces et des utilitaires près de Valenciennes (Nord).

Ce document évoque aussi la possibilité d’une fermeture du site PSA de Madrid (2 550 salariés). Le président du directoire de PSA, Philippe Varin, avait été convoqué dans la foulée par le ministre de l’Industrie, Eric Besson, pour lequel le scénario d’une fermeture eût été « inacceptable ».
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet ... 8_actu.Htm

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Message non lu par Nombrilist » 14 juin 2011, 19:36:00

"« Ce n’est pas d’actualité », a déclaré un porte-parole de PSA."
C'est sur un mensonge de ce genre que la crise de Continental à Clairoix a commencé icon_cheesygrin .

pierre30
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Message non lu par pierre30 » 19 juin 2011, 11:12:00

+1 !




Un processus historique

Jacques Généreux synthétise les mouvements de l’histoire ainsi : « la phase précédant la Grande Régression avait enclenché une dialectique positive dans laquelle le capitalisme s’adaptait aux exigences de la société. La contre-révolution néolibérale des années 1980 a mis ce moteur dialectique en marche arrière, contraignant désormais la société à s’adapter continuellement aux exigences toujours plus hautes du capital ». Puis il s’attarde un peu plus longuement sur la crise que nous traversons.
 


Thèse intéressante à creuser. J'espère qu'on aura accès à ses arguments (j'ai peu envie de lire tout le bouquin).

 

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Message non lu par Nombrilist » 19 juin 2011, 11:54:00

Jacques Généreux est l'un des économiste maître à penser du PG.

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Message non lu par mps » 19 juin 2011, 16:41:00

Encore un bavard, rat de bibliothèque surfant sur l'altermondialisme , dont la France déborde ...

Une formidable pioche !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Généreux
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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johanono
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Message non lu par johanono » 21 juin 2011, 08:22:00

Désindustrialisation: les délocalisations détruisent 15.000 emplois par an


En 2011, le déficit commercial français devrait atteindre un nouveau record, atteignant les 25 milliards d'euros. Pour Nonfiction, la désindustrialisation n'est plus seulement un danger, elle a largement commencé!

Année après année, les acteurs publics de notre pays redécouvrent, à la lecture des statistiques sur nos déficits commerciaux, le lent déclin de l’industrie française.


Cette année n’échappera pas à la règle, puisque le déficit commercial atteindra vraisemblablement un nouveau record de plus de 25 milliards d’euros fin 2011, après 16 milliards l’an dernier !

Certains se rassureront en soulignant que la hausse de la facture énergétique y est pour quelque chose. Mais les plus avisés y verront tout autant le fruit de la perte de compétitivité de notre industrie.

La désindustrialisation de la France est de fait en marche !

Notre pays a perdu près de 2 millions d'emplois en 30 ans dans le secteur industriel et plus d’un demi-million depuis 2007, selon un récent rapport de la Direction du Trésor  . L’industrie n’y représente plus que 17% de l'emploi total contre 36% en Allemagne.

Les « délocalisations » au sens strict vers les pays à plus faibles coûts salariaux n’expliquent qu’entre 10% et 20% des pertes d’emplois industriels selon ce même rapport, soit environ 15.000 emplois détruits par an. Les 90.000 autres emplois industriels perdus chaque année tiennent à un mélange de causes structurelles, communes à l’ensemble des pays développés (montée des services dans l’économie, nouvelles technologies et gains de productivité, montée en puissance des nouveaux pays émergents, ….) mais aussi à des causes plus spécifiques à l’Europe : une succession d’erreurs collectives, commises depuis la fin des années 1980.
http://www.marianne2.fr/Desindustrialis ... 07377.html

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johanono
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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par johanono » 15 oct. 2011, 00:41:41

INTERVIEW - "Il va falloir se passer des règles de l'OMC"

Jacques Sapir, économiste et auteur de "La démondialisation"*, défend la politique prônée par Arnaud Montebourg lors de la primaire socialiste.

INTERVIEW - "Il va falloir se passer des règles de l'OMC"

Le Point.fr : Quels griefs adressez-vous à la mondialisation ?

Jacques Sapir : Ils sont assez nombreux. Depuis une vingtaine d'années, la mondialisation compresse les salaires, d'abord des ouvriers, mais, par ricochet, d'une partie importante de la population. Elle est aussi largement responsable du découplage entre les rémunérations et la productivité, ce qui est une des causes du chômage. Ensuite, la mondialisation a pour effet d'affaiblir les normes écologiques et sociales. Un pays ou un groupe de pays peut bien se doter de normes exigeantes, cela profite à ceux qui ne les respectent pas. Ce raisonnement peut être étendu à la protection sociale : dans les années 70, certaines personnes, comme M. Denis Kessler (ancien vice-président du Medef, NDLR), ont même explicitement dit que l'ouverture avait pour but de démanteler le système social. La mondialisation a enfin des effets très pervers sur les travailleurs du tiers-monde, avec des délocalisations massives d'activités extrêmement polluantes dans ces pays. Du coup, le taux de mortalité est en train d'augmenter !

La mondialisation n'a-t-elle pas permis d'augmenter la moyenne des salaires dans les pays en développement ?


Cela ne concerne qu'une petite partie de la population. C'est pourquoi il faut distinguer le salaire moyen du salaire médian (salaire tel que la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus, NDLR).

L'imposition de droits de douane sur les produits polluants ou ne respectant pas certaines normes sociales ne risque-t-elle pas de déclencher une spirale protectionniste dangereuse, comme cela a été le cas avant la Seconde Guerre mondiale ?

Ce n'est pas le protectionnisme qui a déclenché la crise des années 30, mais l'inverse. À l'époque, la chute du commerce international a été provoquée avant tout par l'effondrement des marchés intérieurs de chaque pays et, dans une moindre mesure, par l'assèchement des liquidités internationales, notamment pour les compagnies d'affrètement maritime. Bien sûr, la prise de mesures protectionnistes peut déclencher des mesures de rétorsion. Mais ce n'est pas crédible de croire que, par exemple, les Chinois vont prendre le risque de n'acheter que des Boeing par rétorsion contre les Européens. Tout simplement parce qu'ils n'ont pas intérêt à voir émerger un monopole américain dans l'aéronautique civile d'ici quelques années... Nous vendons aussi beaucoup de produits de luxe aux Chinois. Et paradoxalement, plus ils sont chers, plus ils en achètent...

Faut-il instaurer des droits de douane dans tous les secteurs ?

Non, les mesures de démondialisation ne doivent s'appliquer qu'à certains pays et à certains produits. Je n'ai jamais défendu le principe de droits de douane uniformes. Prenons l'exemple chinois. Il faut taxer plus les importations de matériel électrique, car la productivité de la Chine dans ce secteur est égale à environ 60 % de la productivité des pays au coeur de l'Europe quand les salaires plafonnent à 10 % ! En revanche, dans le domaine de la chimie lourde, où la productivité chinoise est de 20 % de celle de l'Allemagne et les salaires de 10 %, il n'y a pas de raison d'augmenter les droits de douane. Leur hausse ne vise qu'à compenser des avantages sociaux et écologiques indus. Mais les droits de douane ne doivent pas uniquement concerner les pays du tiers-monde. Certains pays de l'Union européenne sont aussi concernés. En Slovaquie par exemple, les salaires horaires sont trois fois moins élevés qu'en France, alors que la productivité slovaque atteint les deux tiers de la productivité française ! Les Slovaques auraient dû faire augmenter les salaires, et ils ne l'ont pas fait... Et tout ça, alors même qu'ils ont adopté l'euro... En revanche, les pays trop pauvres pour se payer une protection sociale ou une production écologique ne seront pas taxés.

Les règles de l'Union européenne et de l'OMC ne le permettent pas...

Il va falloir se passer de ces règles.

Cela veut dire se retirer de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ?

Absolument. L'OMC est morte, elle n'arrive pas à conclure le cycle de Doha entamé en 2004... D'une certaine manière, l'OMC est maintenue en vie artificiellement.

À supposer que cela soit possible de mener une politique protectionniste, ne risque-t-on pas de relocaliser en France uniquement des activités à faible valeur ajoutée, comme les assemblages de pièces automobiles ?

Pas du tout. Les effets de la mondialisation se font sentir même dans les activités à très forte valeur ajoutée. Dans les biotechnologies, la balance commerciale des États-Unis avec la Chine est déficitaire. Pour des raisons de coûts, les Américains font fabriquer les produits dont ils ont les brevets en Chine. Mais le flux de revenus engendré par les royalties payées sur leurs brevets est inférieur aux productions de biotechnologie chinoise. Il faut arrêter avec l'idée que les pays développés gardent les productions à forte valeur ajoutée et les pays émergents uniquement le bas de gamme. C'est complètement faux.
http://www.lepoint.fr/economie/intervie ... 565_28.php

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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par Nombrilist » 15 oct. 2011, 08:01:48

Vive Sapir !

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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par mps » 15 oct. 2011, 10:41:50

Quel c... :-)
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par El Fredo » 15 oct. 2011, 11:26:09

C'est une fausse bonne idée, car c'est plus compliqué que ça. Il faut savoir que la fiscalité environnementale, pilier majeur de la démondialisation, est parfaitement compatible avec les règles de l'OMC (et oui !), ça a été réaffirmé à de nombreuses reprises. Si on sort de l'OMC, ça veut dire que nos partenaires commerciaux seront autorisés à appliquer des contreparties douanières à nos mesures protectionnistes. Alors qu'appliquer par exemple une taxe carbone n'est susceptible d'aucune rétorsion. Et on sait que les réglementations environnementales sont l'une des principales causes du différentiel de coût entre les pays développés et les autres.

Appliquer des taxes environnementales limiterait fortement l'importation de produits générateurs de pollution (notamment chinois vu que leur mix énergétique est fortement basé sur le charbon), et obligerait ces pays à renforcer leurs réglementations environnementales, ce qui aurait un double impact sur les coûts de production mais aussi les coûts salariaux (car l'application de règles environnementales nécessite des personnels formés, notamment des contrôleurs, et le renchérissement des coûts de production a un effet inflationniste sur le marché intérieur). Et je ne vois pas dans les règles de l'OMC ce qui nous empêche de le faire. Au contraire, sortir de l'OMC (qui n'est pas un gouvernement supranational mais un tribunal de commerce) est la porte ouverte à la guerre commerciale débridée.

Je trouve de plus son discours inquiétant sur la Slovaquie. Il y a certes des différentiels de salaire importants avec les nouveaux entrants, mais ceux-ci sont voués à s'estomper avec le temps (la crise actuelle a malheureusement un effet retardateur vue la pression déflationniste sur les salaires). Appliquer des droits de douane à ces nouveaux entrants, qui sont soumis aux mêmes réglementations écologiques que nous, n'est pas seulement incompatible avec l'OMC, mais avec l'union douanière également. Autrement dit, on fait exploser l'UE. Il faut que les choses soient dites clairement sans circonlocutions.

Donc si tout ce discours protectionniste, et non démondialisateur, aboutit à sacrifier certains emplois pour en sauver d'autres, je ne vois pas ce qu'on peut avoir à y gagner. Car n'oublions pas que le protectionnisme à base de droits de douanes unilatéraux est un jeu à somme nulle. Et puis c'est bien de prétendre soutenir Montebourg avec ce genre de discours alors que celui-ci n'a jamais parlé de sortir de l'UE.
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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par mps » 15 oct. 2011, 17:17:18

+ 1 Frédo !
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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par politicien » 25 juin 2012, 14:18:25

Bonjour,

Petite actualisation du sujet de johanono qui a fait beaucoup parler l'année passée sur le forum :
Toyota délocalise en France La citadine Yaris à essence, destinée aux États-Unis, sera produite à Valenciennes dès mai 2013.

La mondialisation et son flot de délocalisations profitent parfois à la France. Toyota va en effet transférer dans son usine de Valenciennes, à partir de mai 2013, une partie de la production de sa Toyota Yaris 3e génération destinée aux marchés nord-américains, jusqu'ici produite au Japon.

Quelque 25 000 exemplaires de cette citadine devraient ainsi être exportés chaque année, à destination des Etats-Unis, du Canada et de Porto Rico.

Un investissement de 8 millions d'euros
"Cette exportation vers les Etats-Unis témoigne de notre engagement en faveur de la fabrication européenne, mais aussi de notre vision globale qui nous a permis de prendre la tête du développement des petites et moyennes voitures", relève Didier Leroy, le père de l'usine de Valenciennes, et actuel directeur du groupe japonais au niveau européen.

"Les constructeurs automobiles français s'y sont toujours cassés les dents. Les Japonais relèvent le défi : ce sont eux qui pourraient imposer le 'made in France' aux Etats-Unis", s'enthousiasme le journaliste spécialisé du journal Le Monde Philippe Jacqué.

En réalité, la Toyota Yaris 3e génération est déjà produite à Valenciennes depuis avril dernier, mais uniquement sa version hybride, destinée à l'Europe. L'usine produit également la Yaris 1ère génération depuis le 31 janvier 2001. C'est la version essence de la troisième génération, réservée au marché américain, qui arrive en mai 2013. Et avec elle, un investissement supplémentaire de 8 millions d'euros.
(...)
L'intégralité de cet article sur Europe1.fr
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par El Fredo » 25 juin 2012, 14:22:05

Excellente nouvelle.
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Re: Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Message non lu par Lucas » 25 juin 2012, 22:42:04

C'est une bonne nouvelle, mais la question que l'on peut légitimement se poser, c'est que la main d’œuvre ne serait pas un frein à la relocalisation ? (En particulier dans l'automobile)

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