Mondialisation, libre-échange et protectionnisme

Venez discuter des problèmes du travail dans notre pays, mais aussi des problèmes sociaux ( retraites, chomage...)
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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 02 mai 2011, 12:45:00

Je propose d'oublier cette analyse fataliste d'Alain Madelin, ancien ministre et aussi ancien grand délinquant.

un artisan
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Message non lu par un artisan » 02 mai 2011, 13:12:00

Délinquant non,caillera semble être le nom de certaines catégories de population,il est vrai que les classes sociales de Longuet comme de Madelin,Devedjan sont très éloignées de ces miséreux de banlieusards ,appellons les délinquants.....Terme noble ,s'adressant néamoins à de la racaille .
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wesker
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Message non lu par wesker » 04 mai 2011, 13:57:00

Les analyses de Madelin sont appliquées depuis des décennies, par la France, pourtant il n'y a eu ni augmentation du pouvoir d'achat significative, ni réduction massive du chômage ni gain pour les consommateurs...En revanche, les marges de certains intermédiaires ont, eles explosé et il faudrait selon lui continuer comme cela, regarder sans rien faire.

heureusement, si ces opinions ont evidemment le droit de s'exprimer et d'être défendus, que les français peuvent aussi entendre d'autres analyses, d'autres propositions pour fair elru choix, qui sera capital en vue des prochaines échéances !

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johanono
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Message non lu par johanono » 15 mai 2011, 16:51:00

Jacques Sapir vient de publier un livre intitulé "La démondialisation". Voici le commentaire que Laurent Pinsolle en dresse sur son blog :
« La démondialisation » : la bible économique alternative de Jacques Sapir

C’est par hasard que j’ai appris la sortie du dernier livre de Jacques Sapir, « La démondialisation », le mois dernier. Passées les premières pages, qui ne surprendront pas les amateurs de l’auteur, sa lecture révèle un essai indispensable pour la pensée économique alternative.

Un livre aux multiples facettes

Que pouvait encore apporter Jacques Sapir à la réflexion pour la construction d’un nouveau monde économique ? En effet, tant de livres ont été écrits depuis quelques années qu’il pouvait sembler difficile de trouver une vraie valeur ajoutée à une telle entreprise. Et pourtant, il y parvient brillamment. Tout d’abord, il est sans doute le premier à faire une analyse globale des travers de la mondialisation.

En effet, Jacques Sapir mêle analyse de la monnaie, du commerce et de la finance dans un même ouvrage, ce qui est finalement assez rare. La « démondialisation » qu’il appelle de ses vœux est aussi globale que le monde économique dans lequel nous vivons. Et ce point est fondamental, alors que la plupart des auteurs privilégient soit une analyse financière (Frédéric Lordon, Paul Jorion), soit une analyse du libre-échange (Emmanuel Todd). L’anarchie néolibérale est bien globale.

En outre, ce livre présente d’autres atouts. L’auteur revient sur l’histoire de la construction de notre système économique actuel depuis la Seconde Guerre Mondiale dans une synthèse saisissante et passionnante des 70 dernières années. Ces passages se lisent comme un roman et remettent en perspective tout ce qui se passe aujourd’hui. Ils permettent de comprendre bien plus en profondeur le débat économique entre Keynes et les Etats-Unis dans les années 1940.

Mieux, outre le fait de permettre d’enrichir ses connaissances historiques, ce livre présente une double lecture. Ses 250 pages en font un livre d’économie accessible, une synthèse utile des problématiques de la mondialisation et des solutions qu’il faut y apporter. Car, plutôt que de faire un livre de 500 pages qui aurait pu en rebuter certains, Jacques Sapir a pris le soin d’indiquer de très nombreux liens qui permettent de compléter ses analyses et d’aller plus loin.

Une histoire de la mondialisation

La partie sur le commerce est plus courte car la charte de la Havane fut rejetée par les Etats-Unis. Elle contenait pourtant de nombreux aspects intéressants, comme la priorité donnée à l’emploi, la possibilité de mesures protectionnistes, une volonté d’équilibre des balances des paiements. Globalement, cette charte reflétait assez fidèlement les idées de Keynes. Mais le GATT et plus encore l’OMC à partir des années 1990 sont partis dans une direction opposée.

Dans le domaine financier, il revient sur les propositions de Keynes, qui s’opposait à l’étalon-or, qui risquait de limiter les liquidités et était donc partisan d’une monnaie internationale (le bancor). Favorable au libre-échange à l’origine, il s’était ouvert au protectionnisme et surtout à l’équilibre des balances des paiements (souhaitant pénaliser déficit comme excédent). Enfin, si la coordination entre Etats est essentielle, il était très attaché à la souveraineté nationale et donc au contrôle des mouvements de capitaux.

Malheureusement, les Etats-Unis ont imposé leur système, à l’exception de l’UEP (Union Européenne des Paiements) de 1950 à 1958, pour équilibrer les balances des paiements. A partir de 1958, la France s’efforça de réformer le système dans un sens très keynésien, s’opposant à la libéralisation des capitaux, puis poussant le successeur du bancor, le DTS en 1967, et enfin cherchant à en donner l’accès aux pays en voie de développement (ce que refusaient les Etats-Unis).

Les tentatives de réforme ayant échoué, la France se retire du « pool de l’or » et échange ses dollars, contribuant à l’effondrement d’un système miné par les déficits étasuniens résultant de la guerre du Vietnam. En 1971, la convertibilité du dollar est suspendue (après avoir été limitée dès 1968) et en 1973, la conférence de Jamaïque consacre le flottement généralisé des monnaies, le prélude à la déréglementation généralisée de l’économie dans les années à venir.

L’aspect historique ne représente qu’une partie du livre de Jacques Sapir. Le cœur de cet ouvrage est une critique radicale de la mondialisation, que j’étudierai demain.

C’est le cœur du nouveau livre de Jacques Sapir : produire une analyse critique systémique de la mondialisation, recoupant commerce, monnaie et finance, afin de proposer une alternative complète.

Les ravages de la globalisation marchande

L’économiste commence par une analyse des limites de la libéralisation commerciale. Il tord le cou à plusieurs mythes, soulignant que « c’est au contraire la croissance dans les principaux pays qui tire le commerce », comme l’a montré a contrario 2009. Il note aussi qu’il y a beaucoup d’effets d’optique, entre la montée considérable du prix des matières premières, ou la spécialisation qui fait progresser commerce et PIB sans forcément faire progresser le bien-être.

En évoquant les pays asiatiques, il souligne que « la globalisation marchande ne donne des résultats que dans la mesure où l’on ne joue pas son jeu mais où d’autres acceptent de le jouer ». Il montre également que les modèles qui chiffrent les bénéfices de la libéralisation aboutissent à des estimations limitées, et ne bénéficiant qu’à la Chine (d’où l’échec de Doha)… En outre, la libéralisation de l’agriculture aboutit à une instabilité qui se révèle dévastatrice.

Il dénonce « les mesures destinées à faire baisser la part des salaires (qui passent) pour une sorte de loi de la nature ». Il en souligne tous les méfaits : effondrement de la part des salaires dans le PIB (10 points depuis 30 ans), hausse du chômage, explosion des inégalités : les salaires stagnent, à part en haut de la pyramide, où ils explosent (plus de 20% des revenus pour 1% de la population contre 9% il y a trente ans aux Etats-Unis, la France restant plus égalitaire).

Il insiste sur le décrochage entre gains de productivité et hausses de salaire et le fait que la hausse du salaire moyen (12% de 1996 à 2006) camoufle la stagnation du salaire médian (+4%). Enfin, il distingue deux types de délocalisations, les directes et les indirectes (quand on produit un nouveau modèle ailleurs), qui ont permis de transférer 30% de la production automobile Française. En y ajoutant l’effet dépressif induit, il estime qu’on peut leur attribuer au moins 50% du niveau du chômage.

Les ravages de la globalisation financière

Puis, Jacques Sapir analyse la globalisation financière. Il dénonce la part grandissante des profits financiers, passés de 10% dans les années 1950 à près de 40% aujourd’hui, et même 50% en prenant la part des profits financiers réalisés par les entreprises non financières (automobile, General Electric). Il souligne l’explosion des produits dérivés, passés de 1 500 milliards en 2002 à 46 000 milliards en 2007 et l’opacité du système dont seul le système financier profite véritablement.

Il souligne le rôle de la libéralisation des mouvements de capitaux dans les crises des pays émergents des années 1990 puisque leur entrée désordonnée fait monter le cours de la monnaie, créant un déficit commercial, poussant alors les capitaux à fuir. Le problème est que le FMI a alors imposé des politiques extrêmement dures, poussant les pays asiatiques à accumuler des réserves de change colossales pour se protéger du FMI, et donc à développer les exportations.

L’auteur revient également assez longuement sur l’euro, qui contribue à l’atonie économique de l’Europe. Pour lui, « parce qu’elle est unique, la politique monétaire ne peut plus prendre en compte la diversité des situations » et explique les bulles Espagnoles et Irlandaises. Pour lui, les plans actuels ne font que faire durer la situation car rien « ne peut remédier aux déficiences structurelles d’une monnaie unique sur une zone dont l’hétérogénéité économique ne fait que croître ».

Pour mettre en place la démondialisation, il reconnaît que « l’Europe est d’ailleurs moins une solution qu’une partie du problème ». Il plaide pour une action unilatérale de la France, et évoque l’article 16, tout en utilisant la concertation avec nos partenaires européens pour démultiplier « les effets de l’action unilatérale ». Pour lui, « la globalisation financière établit bien un pouvoir supérieur aux Etats qui leur impose leurs politiques, mais il n’en est ainsi que parce que ces mêmes Etats le veulent bien ».

Ce livre présente sans doute la meilleure analyse d’ensemble en faveur d’une démondialisation systémique et d’un plus grand dirigisme afin que le progrès économique profite à tous et pas seulement à quelques uns. En ce sens, il est parfaitement indispensable.
Espérons que ce livre saura convaincre quelques décideurs...

lancelot
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Message non lu par lancelot » 15 mai 2011, 22:42:00

Cela ne risque pas d'arriver.

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wesker
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Message non lu par wesker » 18 mai 2011, 13:28:00

Je constate que des économistes contestent aujourd'hui les orientations mondialistes sauvages.

Evidemment, les thèses nationales se trouvent quelque peu accrédité pour avoir, dès de début remis en cause ces orientations en annonçant leurs conséquences.

Aujourd'hui, les faits ayant hélàs donné raison aux nationaux, il appartient à ces derniers de s'organiser, mieux qu'ils le sont aujourd'hui et de proposer un programme de redressement qui puisse s'appliquer à la France et promouvoir une Europe capable de fonctionner de manière plus efficace. Voilà la clef de la solution, de la réussite.

un artisan
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Message non lu par un artisan » 18 mai 2011, 19:17:00

Les nationaux mais lesquels, surement pas Lepen car ses avoirs et actions sont principalement chez Lafarge Allemagne, en france en 4 ans il n'y avait qu'une dette de parti, non intégralement remboursée à l'heure actuelle....
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artragis
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Message non lu par artragis » 18 mai 2011, 19:57:00

Aujourd'hui, les faits ayant hélàs donné raison aux nationaux
Non. Ils disent juste que l'extrêmisme des libéraux et la finance dérégulée nous ont menés droit dans le mur.
Comme je l'ai dit et démontré (puisqu'apparemment le fait de le dire suffit comme seul démonstration), la mondialisation et le libéralisme tiennent en eux la force de mettre l'humain dans une position positive en se servant de ses défauts : désir de dominer, désir de posséder.
En eux, il n'y a pas de force destructive, cependant, une fois que les peuples oublient que dans libéralisme il y a une hypothèse (qui est d'ailleurs inclue dans le nom) qu'il faut absoluement respecter : la liberté.
Il y a longtemps qu'on sait que les systèmes parfaits n'existent pas du fait de l'asymétrie de l'information : l'information n'est pas distribuée de manière égale à tous, plus tu descends dans les couches de populations (j'appelle "couche de population", dans ce cas, l'importance des relations d'un groupe de personnes vis à vis de l'information) et plus l'information est dilluée et inexacte.
Il faut aujourd'hui ajouter que les libertés sont souvent atteintes dès qu'on touche à l'économie en elle même puisque les groupes de pression ont fait, comme les jeunes texans, des cures d'obésité. Ainsi en plus d'avoir des informations innexactes, on ne peut plus être représentés de manière efficace et démocratique : cette principale liberté étant baffouée, on ne peut plus parler de libéralisme.


D'un point de vue économique on ne peut dire que l'état français est un état libéral au sens anglosaxon. De ce fait rien ne prouve que les "nationnaux" ont raison contre tous.
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

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wesker
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Message non lu par wesker » 21 mai 2011, 13:32:00

La finance dérégulée ainsi que les excès du libéralisme ont effectivement causé des ravages, au sein de notre pays et de l'Europe. Les orientations actuelles, commencent, à mon avis à trouver leurs limites et c'est pourquoi je me bats, en interne et en externe pour démontrer que la nation peut être le recours crédible au déclin inéluctable.

Loin de proner le repli sur soi ou le renoncement aux échanges internationaux, la nation peut, au contraire être un vecteur d'équité, de régles et de respects des différents peuples qui connaissent, chacun, des structures différentes, c'est pourquoi je propose toujours un débat sur des propositions concrètes et non des accusations aggressives.

Par exemple, le FN propose le rétablissement de l'échelle mobile des salaires, je pense qu'il faut poser cette question dans le cadre de la situation actuelle. Je ne crois pas aux hausses généralisées des salaires compte tenu des difficultés que rencontrent certaines entreprises, en revanche, je crois que celles qui augmentent leurs prix, leurs marges peuvent en rétribuer une partie à leurs salariés.

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Message non lu par racaille » 21 mai 2011, 15:04:00

wesker a écrit :Loin de proner le repli sur soi ou le renoncement aux échanges internationaux, la nation peut, au contraire être un vecteur d'équité, de régles et de respects des différents peuples qui connaissent, chacun, des structures différentes, c'est pourquoi je propose toujours un débat sur des propositions concrètes et non des accusations aggressives.
wesker a écrit :Par exemple, le FN propose le rétablissement de l'échelle mobile des salaires, je pense qu'il faut poser cette question dans le cadre de la situation actuelle.
Je ne comprends pas le caractère spécifiquement nationaliste de cette proposition concrète.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Libre penseur
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Message non lu par Libre penseur » 26 mai 2011, 23:59:00

artragis a écrit :

D'un point de vue économique on ne peut dire que l'état français est un état libéral au sens anglosaxon. De ce fait rien ne prouve que les "nationnaux" ont raison contre tous.
L'Etat français est avant tout un Etat-nation, le mondialisme économique n'a pas épargné notre nation, par conséquent la France est soumise au libéralisme économique mondialisé comme la plus part des nations, de ce fait dire que la France n'est pas un état libéral est une belle mascarade, certes un libéralisme pas aussi ravageur que le libéralisme anglo-saxon car adoucit pas le social-libéralisme mitterrandien mais libéral tout de même.
 

un artisan
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Message non lu par un artisan » 27 mai 2011, 12:32:00

wesker a écrit :La finance dérégulée ainsi que les excès du libéralisme ont effectivement causé des ravages, au sein de notre pays et de l'Europe. Les orientations actuelles, commencent, à mon avis à trouver leurs limites et c'est pourquoi je me bats, en interne et en externe pour démontrer que la nation peut être le recours crédible au déclin inéluctable. Loin de proner le repli sur soi ou le renoncement aux échanges internationaux, la nation peut, au contraire être un vecteur d'équité, de régles et de respects des différents peuples qui connaissent, chacun, des structures différentes, c'est pourquoi je propose toujours un débat sur des propositions concrètes et non des accusations aggressives.

Par exemple, le FN propose le rétablissement de l'échelle mobile des salaires, je pense qu'il faut poser cette question dans le cadre de la situation actuelle. Je ne crois pas aux hausses généralisées des salaires compte tenu des difficultés que rencontrent certaines entreprises, en revanche, je crois que celles qui augmentent leurs prix, leurs marges peuvent en rétribuer une partie à leurs salariés.


En définitive ,le FN propose une disparité encore plus importante des salaires...L'échelle mobile pourquoi pas ,mais avec des ratios, certainement pas ,ce que ce parti propose,d'autant plus qu'en filigramme ,il propose aussi la supression pure et simple des charges patronales /ouvrier en précisant que dorénavant cela sera le trésor (donc l'état qui gérera) Cela s'avère en fait à faire crever toutes les caisses ouvrières, encore plus rapidement que la loi fillon qui exonère des 2/3 toutes charges d'heures normales et cerise sur le gateau toutes heures supplémentaires...
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pierre30
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Message non lu par pierre30 » 29 mai 2011, 10:15:00

L’économiste commence par une analyse des limites de la libéralisation commerciale. Il tord le cou à plusieurs mythes, soulignant que « c’est au contraire la croissance dans les principaux pays qui tire le commerce », comme l’a montré a contrario 2009. Il note aussi qu’il y a beaucoup d’effets d’optique, entre la montée considérable du prix des matières premières, ou la spécialisation qui fait progresser commerce et PIB sans forcément faire progresser le bien-être.

En évoquant les pays asiatiques, il souligne que « la globalisation marchande ne donne des résultats que dans la mesure où l’on ne joue pas son jeu mais où d’autres acceptent de le jouer ». Il montre également que les modèles qui chiffrent les bénéfices de la libéralisation aboutissent à des estimations limitées, et ne bénéficiant qu’à la Chine (d’où l’échec de Doha)… En outre, la libéralisation de l’agriculture aboutit à une instabilité qui se révèle dévastatrice.

Il dénonce « les mesures destinées à faire baisser la part des salaires (qui passent) pour une sorte de loi de la nature ». Il en souligne tous les méfaits : effondrement de la part des salaires dans le PIB (10 points depuis 30 ans), hausse du chômage, explosion des inégalités : les salaires stagnent, à part en haut de la pyramide, où ils explosent (plus de 20% des revenus pour 1% de la population contre 9% il y a trente ans aux Etats-Unis, la France restant plus égalitaire).

Il insiste sur le décrochage entre gains de productivité et hausses de salaire et le fait que la hausse du salaire moyen (12% de 1996 à 2006) camoufle la stagnation du salaire médian (+4%). Enfin, il distingue deux types de délocalisations, les directes et les indirectes (quand on produit un nouveau modèle ailleurs), qui ont permis de transférer 30% de la production automobile Française. En y ajoutant l’effet dépressif induit, il estime qu’on peut leur attribuer au moins 50% du niveau du chômage.

La croissance de la productivité a permis d'élever le niveau de vie lors des 30 dernières années dans les pays occidentaux et aussi dans les pays qui se développent (Chine, Brésil, ...) ou se sont développés (Japon, Corée du sud, ...) = > donc la richesse a été redistribuée. Et ce ne sont pas les riches qui se sont mis à prendre 8 repas par jour !

La croissance mondiale comme locale ne peut exister que si il y a hausse de la consommation. C'est une évidence. Ensuite, aucun changement ne peut se faire sans déséquilibres locaux. Ceux-ci sont à traiter localement.
La mondialisation sert seulement à la Chine ? Foutaise : le niveau de vie a augmenté un peu partout et celui de la Chine en particulier; ce qui constitue une excellente nouvelle pour tout le monde. Voulons-nous rester dans notre forteresse de riche ?

Pour la spécialisation de l'économie de certains pays, je suis d'accord que c'est un problème qui ne peut être limité qu'en limitant la liberté des achanges. En fait il faut trouver le bon équilibre. Mais n'est-ce pas ce que recherchent les pays ? Qu'elqu'un a-t-il dit que l'acier sera produit en Inde, les T-shirts en Chine, les puces aux USA, le blé en Europe ? Je n'ai jamais entendu cela.

pierre30
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Message non lu par pierre30 » 29 mai 2011, 10:33:00

La finance génère des profits considérables et pose problème lorsqu'elle se plante et fait planter tout le système. Je suis d'accord sur ce point.

Mais les capitaux ne sont pas la partie essentielle de l'économie. Je m'explique : dans un match de foot, qu'est-ce qui est essentiel ? Le ballon ? ou les lignes qui bordent le terrain ?
Pour l'économie, l'essentiel, c'est les biens produits et consommés. Les montagnes d'argent manipulées par les financiers ne sont pour la plupart que des chiffres qui ne correspondent à aucune production ou consommation. En gros, on s'en fout presque.

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mps
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Message non lu par mps » 29 mai 2011, 11:01:00

Allons, les théoriciens en chambre, revenons sur terre.

Une grosse société anglaise, employant 300 personnes en Belgique, y ferme boutique avec le vaudeville habituel de grèves et de séquestration de la Direction.

Pour le Far East ?  Même pas.

Elle s'installe en Macédoine : salaires, charges sociales, impots, tout y est attractif, à tel point que le coût de la pièce finie sera divisé ... par 5 !!!

Un gestonnaire qui n'en ferait pas autant serait jeté par la fenêtre,évidemment.

Est-ce 'anti-social" commecertins vont tenter de nous le faire croire ?  Pas du tout.

Les excellents produits vont, grâce à leurs prix diminués, devenir leaders mondiaux,la production va décupler, et le personnel employé augmenter plus encore.

Ceque vous appelez "social", c'est uniquement ce qui tourne à votre avantage, mais les macédoniens méritent aussi de travailler.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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