SNCF : ces concessions déjà faites par le gouvernement
09 avr. 2018, 14:22:00
Le face-à-face entre le gouvernement et les syndicats de cheminots se poursuit lundi, au quatrième jour d'une grève « en pointillé »...
Le face-à-face entre le gouvernement et les syndicats de cheminots se poursuit lundi, au
quatrième jour d'une grève « en pointillé » toujours très suivie à la SNCF.
Alors qu'à l'Assemblée nationale débute l'examen du projet de loi « pour un nouveau pacte ferroviaire », les positions paraissent tranchées. D'un côté le gouvernement qui, à l'instar du Premier ministre, Edouard Philippe, martèle que les points essentiels de la réforme - l'ouverture à la concurrence, la transformation de l'entreprise en
société anonyme à capitaux publics et la fin du recrutement au statut,
ne sont pas négociables. De l'autre, les syndicats répètent que la négociation n'a pas débuté. Les réunions de concertation menée par la ministre des Transports, Elisabeth Borne sont une « mascarade », estime Laurent Brun, le secrétaire général de la fédération CGT. Et les organisations réformistes, l'Unsa et la CFDT « extrêmement déçues », ont
appelé à amplifier le mouvement.
« Pour mener une réforme comme celle-là, on ne peut pas compter sur la négociation », a déclaré dimanche le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy (LREM), en visant une CGT qui « a toujours refusé de négocier ».
Assiste-t-on à un dialogue de sourds ? Pas si sûr. Le gouvernement a en réalité déjà consenti des « avancées » sur plusieurs points sensibles.
Revue de détail.
Les petites lignes ont été épargnées
Au lendemain de la présentation du rapport Spinetta, le gouvernement, soucieux de ne pas multiplier les lignes d'affrontements, a tenu à ménager les élus locaux. Parmi ses 43 propositions, l'ancien patron d'Air France préconisait de fermer, après un audit au cas par cas, les lignes moins fréquentées du réseau. Celles qui voient passer 2 % des voyageurs mais coûtent 1 euro du kilomètre à la collectivité.
Leur fermeture aurait fait économiser 1,2 milliard d'euros par an (500 millions d'euros sur l'infrastructure et 700 millions sur l'exploitation des trains) au minimum. Le gouvernement a enterré cette proposition.
La discussion parlementaire aura bien lieu
L'exécutif, qui souhaite disposer d'un texte « pour l'été », prévoyait initialement une habilitation du gouvernement pour légiférer par ordonnances sur les principaux points, notamment l'ouverture à la concurrence.
« Le fait qu'on ait un mouvement social dur, cela montre qu'il faut aller vite. Mais avec les ordonnances, le gouvernement prend la mauvaise voie », prévenait le sénateur UDI de l'Eure
Hervé Maurey, le 21 mars. La suite lui a donné raison. Les parlementaires auront finalement bien voix au chapitre.
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