Harcèlement sexuel au travail : la nécessité d'agir

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Harcèlement sexuel au travail : la nécessité d'agir

Message non lu par politicien » 26 nov. 2017, 20:52:30

Harcèlement sexuel au travail : la nécessité d'agir

Hôpitaux, administration, médias, banques… Aucun milieu ne semble être immunisé contre le harcèlement sexuel. Dans le monde professionnel, force est de constater que l’élan médiatique et citoyen a mis…

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Le 5 octobre dernier, le New York Times révélait au monde entier les témoignages de plusieurs femmes, accusant le producteur américain Harvey Weinstein de harcèlement sexuel. Avec le hashtag #Metoo aux États-Unis, #Balancetonporc en France, et d'autres déclinaisons dans le monde, le mouvement s'est propagé au-delà de la sphère pailletée d'Hollywood. Les témoignages se multiplient dans les médias, faisant état de situations de harcèlement qui n'épargnent aucun secteur : hospitalier, bancaire, journalistique, fonction publique, etc.


Les chiffres (*) sont éloquents : en 2014, 20% des femmes actives ont dit avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel durant leur vie professionnelle quand 20% des Français déclaraient connaître une personne y ayant fait face. Autres faits alarmants, 3 victimes sur 10 n'ont confié à personne ce qu'elles vivaient et 65% des déclarantes ont estimé n'avoir pu, malgré tout, compter que sur elles-mêmes. Pis, 40% des femmes actives ayant été victimes de harcèlement ont estimé que l'affaire s'était achevée à leur détriment : mutation, contrat non-renouvelé, démission forcée...


En 2017, le harcèlement a (encore) des conséquences graves sur la carrière des victimes. Pourtant, le Code du travail punit les employeurs qui ont pris des sanctions à l'encontre d'une personne ayant subi (ou refusé de subir) des faits de harcèlement sexuel (article L1153-1 du Code du travail). En cas d'infraction à cet article, l'employeur risque un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende (article L-152-1-1 du Code du travail).


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[Capture d'écran: rapport "Etude & résultats : enquête sur le harcèlement sexuel au travail", le Défenseur des droits, mars 2014.]

Les associations débordées


Ainsi, la peine est souvent double pour la victime. En plus de harcèlement, elle doit faire face aux conséquences dans leur environnement professionnel. C'est souvent à ce moment-là qu'interviennent les associations et autres accompagnants. Spécialisée dans le droit du travail avec la qualification spécifique « Droit de discrimination au travail », l'avocate Maud Beckers salue l'élan citoyen qu'a pris le mouvement. Si de précédentes affaires (DSK, Ducray ou encore Baupin) ont laissé penser qu'il y aurait un sursaut, ce à quoi « l'on assiste aujourd'hui a une ampleur plus importante dans tous les milieux professionnels ». En témoignent les associations d'accompagnement des femmes telles que Parler (de Sandrine Rousseau) ou encore l'historique Association des violences faites aux femmes au travail (AVFT). Cette dernière, par la voix de sa déléguée générale Marilyn Baldeck, a même publié un article sur son site Internet, pour répondre aux multiples demandes d'informations des journalistes. Elle affirme que le nombre d'appels depuis l'affaire Weinstein a augmenté « de manière spectaculaire » :

« Depuis le 11 octobre, c'est 5 à 10 nouvelles saisines... par jour, qui arrivent soit par téléphone, soit par mail, venant directement des victimes ou d'un intermédiaire (syndicat, avocat.e.s, famille, ami.e.s...) Pour le dire autrement, nous avons actuellement plus de demandes qui arrivent par jour que d'ordinaire par semaine. »
« Ce serait pervers, hypocrite de ne rien faire »


Mais, si les langues se délient, encore faut-il accompagner cette prise de parole. « Maintenant, il faut passer à l'acte. Si le législateur n'accueille pas ces femmes, elles vont se rendre compte que ça n'ira pas plus loin que le buzz médiatique. Il ne faut pas que ça reste superficiel », commente Maître Beckers. L'action du gouvernement pour endiguer le phénomène est en effet unanimement attendue. « C'est sous-jacent, si on encourage les femmes à parler davantage, elles vont porter plainte et risquent d'être déçues. Ce serait pervers si on les invite à 'balancer' et que derrière, rien de concret n'est fait », ajoute Isabelle Steyer, avocate au barreau de Paris.


Associations, syndicats, avocat.e.s et victimes, s'associent pour demander au gouvernement une réelle action. Une lettre et une pétition, signées par de nombreuses représentantes d'associations féministes, syndicales, articles, politiques ont été publiées dans le JDD, le 5 novembre, pour demander des mesures concrètes et interpeller le président de la République. Dans le contenu de la lettre, on retrouve comme requêtes, de doubler les subventions pour les associations, d'organiser une formation pour les professionnel.le.s, de créer un brevet des collèges de la non-violence, de rendre obligatoire la formation des salarié.e.s et managers ou encore de lancer une campagne nationale de prévention. Un plan d'urgence est ainsi demandé au chef de l'État. Lui qui a proclamé l'égalité femmes-hommes comme grande cause nationale du quinquennat.

Prise de conscience


(...)


« Un groupe de réflexion est mis en place depuis novembre pour échanger sur les bonnes pratiques à adopter : comment on qualifie les faits, accompagne les victimes, sensibilise à la problématique, quelles mesures disciplinaires on prend, quel rôle peuvent avoir les instances représentatives du travail (IRP)... », explique Bénédicte Ravache, secrétaire générale de l'ANDRH.


« On ne découvre pas la thématique avec l'actualité, mais le domaine des ressources humaines se sent concerné. De manière générale, la société se remet en question et les RH le font, ni plus ni moins. »

Et de conclure :


« Pour les entreprises, cette actualité est un bon point d'appui pour avancer. »


__________


(*) L'« enquête sur le harcèlement sexuel au travail » a été réalisée par l'IFOP du 15 au 24 janvier 2014, pour le compte du Défenseur des droits, auprès d'un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et d'un sur-échantillon de 306 femmes actives âgées de 18 à 64 ans. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession de l'interviewé) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les entretiens ont été renseignés par questionnaire auto-administré en ligne.


(*) Le projet de loi préparé par Marlène Schiappa devrait s'appuyer sur trois axes : l'allongement du délai de prescription pour les viols sur mineurs de 10 ans ; la présomption de non consentement pour les mineurs ; la verbalisation du harcèlement de rue. (Source : site Internet de la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes)



Article complet sur http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... 58718.html
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Jean
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Re: Harcèlement sexuel au travail : la nécessité d'agir

Message non lu par Jean » 27 nov. 2017, 17:36:16

C'est vrai que j'ai souvent été harcelé par de charmantes secrétaires qui passaient devant mon bureau en minijupe...

C'était difficile à supporter... d'autant qu'elle poussaient le harcèlement au plus haut point .... en ne me regardant jamais :oops: .

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