Travail, ton univers impitoyable
Re: Travail, ton univers impitoyable
L'Europe a été conçue par des gens qui croient à la chimère du libre marché de l'emploi. Celle-ci qui affirme que les postulants à un emploi ne peuvent en prendre qu'à eux-mêmes s'ils subissent un patron véreux car ils ont signé le contrat en leur âme et conscience. Et que s'ils ne sont pas contents, ils peuvent changer de travail. Selon cette chimère, le marché s'adaptant, les entreprises les plus véreuses n'auraient à force plus de candidats, les poussant in fine à s'améliorer. C'est le genre de conneries qu'on peut entendre à la fois de la part de partisans du libertarianisme et des dirigeants de Bruxelles, qui ont l'impression d'inventer l'eau chaude.
- Jeff Van Planet
- Messages : 22119
- Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21
Re: Travail, ton univers impitoyable
Dans les pays où le plein emploi existe, c'est comme ça: on dit m... au boss et on en retrouve un autre le lendemain. Alors pour un français de france qui a toujours vécu en france ça peut ressembler à quelque chose de fictif, mais c'est la réalité dans plus d'un endroit et à moins de 2H de Paris.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago
J.Saramago
Re: Travail, ton univers impitoyable
Je n'ai eu l'occasion de vérifier ça que dans deux pays, la France et la Belgique. Et c'est sans doute pire en Belgique : ce que je gagnais en plus sur mon salaire par rapport à un employeur français, je le perdais en bien-être au travail.
- Jeff Van Planet
- Messages : 22119
- Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21
Re: Travail, ton univers impitoyable
deux pays qui appliquent les même politique... essayes de passer une frontière de plus et tu trouveras le paradis des travailleurs. Pas une escroquerie socialiste où l'on te "protège" pour fermer le marché du travail et t'enfermer dans un poste, un pays où tu peut partir du jour au lendemain, où tes congés payés sont basés sur ton temps de travail et où tu peut t'annualiser pour bénéficier de plus de temps libre sur certains moments de l'année.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago
J.Saramago
Re: Travail, ton univers impitoyable
Cette semaine sur France culture : Les jobs à la c.. :
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... -reconnait
M'en parlez pas : J'ai passé pas mal de temps en informatique de gestion à faire n'importe quoi n'importe comment
et à remplir un compte rendu le lendemain comme quoi ça avait bien marché .
Ca a fini par tomber en marche aurait été plus pertinent .
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... -reconnait
M'en parlez pas : J'ai passé pas mal de temps en informatique de gestion à faire n'importe quoi n'importe comment
et à remplir un compte rendu le lendemain comme quoi ça avait bien marché .
Ca a fini par tomber en marche aurait été plus pertinent .
Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .
Re: Travail, ton univers impitoyable
Comme je le disais sur un autre sujet, les jobs à la c.. sont la conséquence d'un mépris pour la réduction du temps de travail. On sature le volume horaire de chacun avec des réunions inutiles, d'e-mails à traiter, de feedbacks à rendre... Mais au moins, ça donne une raison d'exister aux consultants et manadjeurs.
- Jeff Van Planet
- Messages : 22119
- Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21
Re: Travail, ton univers impitoyable
Personne ne paye de sa poche des salariés juste pour les payer, alors la théorie selon la quelle on fil des e-mails à lire juste pour justifier la paye, me fait sourire.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago
J.Saramago
Re: Travail, ton univers impitoyable
Ce n'est pas ce que je dis. Les salariés sont bombardés d'e-mails, de feedback et d'évaluations permanentes. Ces tâches n'apportent rien au travail, elles font perdre du temps mais au moins, ça donne de la matière à travailler pour le management et leurs "key performance indicators". Un véritable cancer.
- Jeff Van Planet
- Messages : 22119
- Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21
Re: Travail, ton univers impitoyable
Mea culpa.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago
J.Saramago
Re: Travail, ton univers impitoyable
Oui enfin à contrario, supprimer tous les indicateurs et les moyens de communication, c'est la porte ouverte à un effondrement de la qualité du travail.Spartiate a écrit : ↑12 sept. 2018, 19:18:25Ce n'est pas ce que je dis. Les salariés sont bombardés d'e-mails, de feedback et d'évaluations permanentes. Ces tâches n'apportent rien au travail, elles font perdre du temps mais au moins, ça donne de la matière à travailler pour le management et leurs "key performance indicators". Un véritable cancer.
Les statistiques doivent être utilisées à bon escient, mais elles sont nécessaires.
Re: Travail, ton univers impitoyable
Ces stats tendent de plus en plus à remplacer la communication.
On veut trop quantifier l'inquantifiable et ça devient imbuvable.
On veut trop quantifier l'inquantifiable et ça devient imbuvable.
Re: Travail, ton univers impitoyable
Oui enfin la communication verbale, c'est bien pour la maison, pour dire à son compagnon d'aller chercher du pain, et encore il va oublier la moitié du temps.
Dans le domaine professionnel (en dehors des artisans), c'est impossible de fonctionner comme ça, l'écrit et les statistiques sont indispensables, mais par contre il faut leur donner du sens, ne pas en abuser, etc.
Re: Travail, ton univers impitoyable
Je vais donner un exemple pour éviter d'être caricaturé : il y a quelques années, j'ai participé à un inventaire à l'occasion d'un contrat court dans un grand supermarché. La boîte avait pour principe de ne pas reconduire les inventoristes qui afficheraient un ratio de bipage/minute trop faible, conçu par un ingénieur génial.
Seulement, mon ratio était beaucoup plus faible que d'autres, pour la simple raison que j'ai eu à faire à des articles pondéreux (des batteries de voiture). Forcément, ça a ralenti mon rythme, je n'ai pas eu la chance de biper des articles textiles. Mon travail était-il de moindre qualité pour autant ?
Lorsque le Mana-Djeur est venu se plaindre de mon ratio faible, il est resté sourd à mes complaintes. Du coup, je l'ai envoyé promener et j'ai abandonné mon poste de ma propre initiative.
On a mis le travail aux mains d'apprentis sorciers qui ont l'impression de tout connaître du monde avec leurs diplômes en big data. Je ne dis pas qu'il faut abandonner la statistique mais aujourd'hui, elle a envahi notre quotidien, notre travail. Un peu comme cette manie de tout vouloir mesurer quand on a dans la main un ruban métrique.
Seulement, mon ratio était beaucoup plus faible que d'autres, pour la simple raison que j'ai eu à faire à des articles pondéreux (des batteries de voiture). Forcément, ça a ralenti mon rythme, je n'ai pas eu la chance de biper des articles textiles. Mon travail était-il de moindre qualité pour autant ?
Lorsque le Mana-Djeur est venu se plaindre de mon ratio faible, il est resté sourd à mes complaintes. Du coup, je l'ai envoyé promener et j'ai abandonné mon poste de ma propre initiative.
On a mis le travail aux mains d'apprentis sorciers qui ont l'impression de tout connaître du monde avec leurs diplômes en big data. Je ne dis pas qu'il faut abandonner la statistique mais aujourd'hui, elle a envahi notre quotidien, notre travail. Un peu comme cette manie de tout vouloir mesurer quand on a dans la main un ruban métrique.
Re: Travail, ton univers impitoyable
Je comprends, après un indicateur, comme son nom l'indique, donne une indication. Ce n'est pas (rarement disons) une preuve en soi.Spartiate a écrit : ↑13 sept. 2018, 00:11:58Je vais donner un exemple pour éviter d'être caricaturé : il y a quelques années, j'ai participé à un inventaire à l'occasion d'un contrat court dans un grand supermarché. La boîte avait pour principe de ne pas reconduire les inventoristes qui afficheraient un ratio de bipage/minute trop faible, conçu par un ingénieur génial.
Seulement, mon ratio était beaucoup plus faible que d'autres, pour la simple raison que j'ai eu à faire à des articles pondéreux (des batteries de voiture). Forcément, ça a ralenti mon rythme, je n'ai pas eu la chance de biper des articles textiles. Mon travail était-il de moindre qualité pour autant ?
Lorsque le Mana-Djeur est venu se plaindre de mon ratio faible, il est resté sourd à mes complaintes. Du coup, je l'ai envoyé promener et j'ai abandonné mon poste de ma propre initiative.
On a mis le travail aux mains d'apprentis sorciers qui ont l'impression de tout connaître du monde avec leurs diplômes en big data. Je ne dis pas qu'il faut abandonner la statistique mais aujourd'hui, elle a envahi notre quotidien, notre travail. Un peu comme cette manie de tout vouloir mesurer quand on a dans la main un ruban métrique.
Donc ça s’interprète, peut-être en les confrontant à d'autres statistiques d'ailleurs.
Ta chef les a mal interprété et aurait du t'écouter, t'observer, pour comprendre ce qui se passait.
Néanmoins, c'est une stat nécessaire par exemple, sinon comment faire la différence entre celui qui glande et celui qui met un peu de cœur à l'ouvrage ? Juste sur le ressenti ? Perso, je trouve que c'est encore pire comme méthode.
Re: Travail, ton univers impitoyable
Un cas d'école :
Ventes 1985 : France : 9000 , Export : 1000 ( 10% du total )
Ventes 1986 : France : 3200 , Export : 800 ( 20% du total )
Conclusion : La part des exportations a doublé entre 1985 et 1986 .
Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré