L'enseigne de mode à bas prix, en cessation de paiement depuis vendredi, a connu ses heures de gloire jusque dans les années 1980 avant de traverser des difficultés liées à un développement parfois incohérent et à une concurrence féroce d'autres marques.
● 1948 - Quand Tati aurait pu s'appeler Tita
L'histoire de Tati commence en 1948 dans le quartier parisien de Barbès. Ou plutôt non. Elle commence à La Goulette, à Tunis, que quitte Jules Ouaki pour venir s'établir en France après la Seconde guerre mondiale. A peine arrivé à Paris, le sellier juif sépharade “achète des lots soldés qu'il paye cash, fait tourner ses stocks à toute allure et reconstitue l'atmosphère du bazar où les clients peuvent toucher une marchandise à tout petit prix” sur 50 m² situés au début du boulevard Barbès, raconte Libération.
«A la différence des magasins bourgeois, il n'y avait pas de sonnette pour entrer», ajoute le quotidien. Les «bacs à fouille», les grosses étiquettes, la «couleur Brigitte Bardot» bleue sur fond de vichy rose et le slogan «Tati, les plus bas prix» l'installent rapidement comme une institution locale. Le concept Tati est né. Mais il aurait dû s'appeler autrement. Tita. Comme la mère de Jules Ouaki, Esther que tout le monde surnomme Tita. La marque est déjà déposée, le fondateur en inverse les syllabes pour donner la marque que l'on connaît.
● Années 50-80- La naissance d'un mythe national
«Quel est le ‘monument' de la capitale le plus visité? La tour Eiffel, le Louvre, l'Arc de triomphe? Non, vous n'y êtes pas. L'institution parisienne qui a fait se déplacer trente-cinq millions de visiteurs l'an dernier s'appelle Tati, la grande surface de la fringue à quatre sous», lance Le Figaro en 1987. «Barbès, sans les magasins Tati, ne serait plus Barbès», titre aussi L'Express en 1980.
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http://www.lefigaro.fr/societes/2017/04 ... -dates.php