El Fredo » 07 Jan 2017, 23:56:45 a écrit :Déjà il faudrait que les boites françaises arrêtent de faire du jeunisme en poussant les ingés vers la sortie à partir de 45 ans sous prétexte qu'ils coûtent plus chers que les jeunes diplômés. Moi j'en ai 44, je fais toujours de la techno et j'en suis très content, aucune intention de changer et ça tombe bien vu que mon employeur est content, même si au moment de l'entretien annuel on me fait bien comprendre que mon 1% d'augmentation annuelle commence à coûter cher.
Chez nous, le mouvement inverse est lancé. La réflexion a été faite il y a 3 ou 4 ans, considérant que nous ne pouvions survivre que par la performance, l'innovation et la savoir-faire technologique car nous ne sommes pas
low cost. Et le triste constat a été que nous n'avions plus la force de frappe. Alors nous supprimons dans les fonctions administratives, mais renforçons dans le savoir-faire industriel et technologique en recrutant. Et c'est là que nous tombons sur la difficulté de recruter des gens de 40 environ, car recruter des jeunes est facile mais les faire grandir prend des années, il y a de la perte par démissions ou changement de filière et l'apport n'est pas immédiat. Pour être clair, l'expert-clé a plus de 45 ans, une expérience diversifiée en terme de fonctions, un savoir et un savoir-faire élevé et si possible des capacités de management. Ajoutez l'anglais "fluent" oral et écrit (nous travaillons à 65% en anglais) et la mobilité géographique à l'international, les fait que les femmes ne veulent/peuvent pas aller dans les pays islamisés et ça vous fait une équation compliqué.
Mettez une annonce: "Cherche ingénieur grande école Centrale/mines 40 ans , etc ayant une expérience d'ingénieur procédé en ingénierie, une expérience en management de production et une expérience de chef de projet souhaitant prendre la responsabilité d'un service technique à Paris dans un secteur industriel techniquement à risques élevés. Anglais et français fluides requis, allemand, espagnol, chinois, arabe seraient un plus. Déplacements fréquents à l'étranger. Capacité d'adaptation culturelle. Salaire attractif(*)".
(*) c'est à dire au tarif international en coût total, mais avec package français c'est à dire une misère en salaire net.
Et bien avec ça, vous n'avez pas de candidats qui collent complètement avec ce profil. Vous pouvez rencontrer des franco-français caractériels parlant peu l'anglais et incapable de bosser avec des chinois ou des arabes, des aventuriers internationalisés venant de secteur en difficulté en ce moment genre pétrole/gaz ou mines qui tiennent 6 mois dans un siège parisien, des gens introvertis en échec côté management et aigris.
Un indicateur: quasiment 100% des jeunes qui entrent en math sup aujourd'hui arrivent à intégrer une école d'ingénieurs, la difficulté est d'avoir un dossier assez bon pour entrer et se faire 2 ou 3 ans un peu durs en prépa. Et à la sortie, ils trouvent du boulot facilement à l'international et un peu moins facilement en France, mais ils se casent assez vite. Il y a donc pénurie dès l'entrée en classe préparatoire. La science, la technique, c'est sale, c'est mal et mal payé.