Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

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politicien
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Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par politicien » 14 oct. 2014, 20:16:41

Bonjour,
Le Sénat se penche mardi sur une réforme des prud'hommes, qui prévoit un nouveau mode de désignation des conseillers amenés à trancher les litiges entre salariés et employeurs. Comment fonctionne cette juridiction originale? Donne-t-elle satisfaction?

Qui juge actuellement les contentieux du travail?

Des juges non professionnels représentant en nombre égal les employeurs et les salariés. Ils interviennent par exemple lorsqu'un salarié conteste son licenciement, se plaint de discrimination, de harcèlement, lorsque sa santé a été mise en danger, etc. Une originalité dans le système français et européen, née en 1806. La France compte 14.512 conseillers répartis dans 210 juridictions.

Depuis 1979, ils sont élus tous les cinq ans par leurs pairs, lors d'un scrutin au suffrage universel direct. Ils prêtent serment. La plupart exerce une activité professionnelle, ils sont indemnisés.

D'une section à l'autre (cadres, commerce, industrie, agriculture, divers), la cohabitation entre syndicalistes et patrons est plus ou moins conflictuelle.

Lorsque la conciliation entre le salarié et son employeur a échoué et que les conseillers n'arrivent pas eux-même à s'accorder, un juge professionnel intervient (10% des cas).

Que prévoit la réforme?
Supprimer l'élection des conseillers au profit d'une désignation en fonction de la représentativité des syndicats et du patronat.

L'exécutif argue que seuls 25% des salariés ont participé au dernier scrutin en 2008 (contre 62% en 1979). La réforme représenterait une économie de 100 millions d'euros.
Le gouvernement promet néanmoins de "préserver" la "spécificité et la légitimité" du système français.

(...)

Est-ce que les contentieux se multiplient?
Non. Les Prud'hommes ont été saisis d'environ 175.700 affaires en 2012, un nombre en érosion depuis 2009 (-23%). Selon Sylvain Niel, avocat chez Fidal, il faut y voir "l'effet conjoint de la rupture conventionnelle (procédure amiable introduite en 2008, ndlr) et de la diminution des contentieux liés aux plans de sauvegarde de l'emploi".

La majorité des demandes concernent des licenciements autres qu'économiques (78%). En 2012, ceux-ci n'existaient plus qu'"à l'état de traces" (1,4%), selon le rapport Serverin-Guillonneau remis au ministère de la justice fin 2013.

(...)

Est-ce que le système fonctionne?
Globalement oui, en dépit d'une durée assez longue: 15 mois de traitement en moyenne, un délai en augmentation. Ces délais sont "excessifs", selon un rapport publié en juillet par Alain Lacabarats qui évoque une "juridiction en crise" et réclame une formation obligatoire pour les conseillers.

La lenteur de la justice prud'homale a notamment valu à l'Etat 51 condamnations en 2013, visant surtout Arles, Nanterre, Paris, Bobigny, Créteil et Bordeaux pour des procédures ayant duré jusqu'à 5 ans.

Les décisions rendues sont en moyenne en tout ou partie favorables au demandeur à 72%.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Charentelibre.fr


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merlin
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par merlin » 14 oct. 2014, 21:15:54

Effectivement, cette réforme est dans les cartons depuis déjà un certain temps, ou un temps certain ... puisque le mandat des conseillers à été prorogé de 2 ans et que la perspective de nouvelles élections est maintenant clairement écartée au profit d'un prorata lié à la représentativité.

Cette éventuelle réforme irait surement au dela en réorganisant la justice sociale au sein d'un grand pôle civil, tout en gardant la spécificité paritaire du CPH.

Sur la lenteur :

De nombreux CPH, dont Rennes, ont passé des conventions avec le Barreau afin de tenter de réduire les délais. Cet accord, qui n'a aucun fondement procédural, car le code de procédure, lui, n'a pas bougé, instaure une audience de mise en état qui a pour but de ne donner une date de jugement que lorsque les parties ont échangées leur écritures.
Cette nouvelle étape de procédure est destinée à lutter contre les audiences blanches, à savoir : les audiences de jugement ou tous les acteurs sollicitent un renvoi, ce qui a pour effet de mobiliser 4 conseillers et une greffière / greffier, pour rien ...
C'est logique puisque ne sont renvoyées devant le bureau de jugement que les affaires "en état".
Cela existait auparavant dans les affaires civiles, via les avoués, (profession qui a disparue), puis a été supprimé.
Le Pb, c'est que techniquement, les parties doivent se faire représenter ou comparaitre lors de cette audience de mise en état, ce qui entraine un surcout pour le justiciable, et surtout il s'avère que nombre de ces audiences ne sont pas probantes dans la mesure ou il est extrèmement fréquent de constater que toutes les affaires évoquées sont de nouveau renvoyées devant une nouvelle formation d'évocation (mise en état) faute de conclusions et écritures de part et d'autre ou d'un seul coté.

Ainsi il n'est pas rare, hélas, de voir la procédure comporter, outre l'audience de conciliation, 2 ou 3 renvois en évocation avant l'audience de jugement. Quand on sait que les nouveaux calendriers de procédure comportent à minima 2 mois de part et d'autre pour conclure ou prendre des conclusions en réponse, voire récapitulatives, il est patent de constater que l'adoption de ce mode de fonctionnement allonge les délais, ce qui va à l'encontre du but recherché, mais ménage les conseillers qui de fait, siègent moins en bureau de jugement.

Les délais de Rennes sont de 17 mois, environ, contre un an ... avant l'adoption de ce système.

Cela étant, les présidents de CPH sont conscients de cette dérive et envisagent des sanctions, ce qui est le cas à rennes.
Celles ci sont :
- la radiation administrative pour le demandeur qui n'a pas fait diligence lors de la seconde audience d'évocation, ce qui a pour conséquence d'ouvrir un délai de deux ans dans lequel le salarié est fondé à représenter son dossier avec ses pièces et conclusions remises au greffe en même temps que le ré-enrolement.
- l'écart des pièces et conclusions des défendeurs qui n’auraient toujours pas fait diligence lors de la seconde évocation.

Toutes ces sanctions sont contestables, dans la mesure ou officiellement, l'audience de mise en état (évocation) n'est pas prévue par le CPC. (Code de procédure civil)

Sur les décisions rendues :

Le taux de "réussite" des salariés devant le CPH est de 72%, mais il englobe toutes les décisions dont un très grand nombre ne sont que très partielles. Ainsi, si votre employeur ne vous paye pas les heures sup, (c'est un exemple, hein ...), vous pouvez demander le paiement de celles ci, mais aussi en tirer les conséquences , à savoir : la résiliation judiciaire du contrat de travail au nom du code civil qui oblige les contractants à respecter les écrits qu'ils ont choisi de signer librement, sous peine de voir la partie défaillante supporter les conséquences de la rupture du contrat à ses entiers torts et griefs.

dans ce cas, la résiliation a pour conséquence les mêmes effets qu'un licenciement abusif puisque le contrat est rompu sur une faute de l'employeur et le motif de la rupture de facto illicite ...
Dans ce cas, les juges employeurs font de la résistance et le taux de réussite au CPH est très faible. 15% maximum de réussite ... ce qui tempère un peu les chiffres officiels car les juges vont accorder le paiement des HS et condamner l'employeur, mais ne vont pas donner raison au salarié qui entre temps a pratiquement toujours été licencié ...
bref, c'est beaucoup moins simple que ça en a l'air ...

Sur la procédure :

L'instance comporte :
une audience de conciliation à huis clos, pouvant être transformée si vous avez introduit des demandes provisoires non exécutées au jour de l'audience (comme le paiement des arriérés de salaire) en Référé. Il suffit d'ouvrir les portes pour rendre l'audience publique.
Les décisions (ordonnances) du bureau de conciliation peuvent faire l'objet d'un appel (contredit)
Le plus souvent, les audiences de conciliation ont pour seul but de tenter de rapprocher les parties grace à l'éclairage des juges (un patron, un salarié).
A défaut, un renvoi en audience de mise en état est ordonné.

Après une ou deux mises en état (mini, 5 mois après la conciliation à chaque fois) les parties sont convoquées devant un Bureau de jugement composé de 4 conseillers, 2 patrons, deux salariés.
A l'issue de cette audience, l'affaire est mise en délibéré et la décision rendue intervient environ deux mois après l'audience.

Si les Conseillers se sont mis d'accord, le Pdt rédige un jugement qui sera signifié aux parties et ouvrira un délai d'appel de 1 mois.
Si les conseillers jugent qu'il manquent de renseignements, ils ont tout loisir de prononcer par jugement une enquête et donc ... une réouverture des débats. (nouveau jugement après enquête contradictoire menée par 2 conseillers rapporteurs)
Si les conseillers sont en opposition, 2 contre 2, automatiquement, l'affaire est renvoyée devant un bureau de jugement composé des 4 juges initiaux renforcés par un juge départiteur nommé par le TGI.
Ce type de péripéties prend 8 mois à rennes ...
A l'issue de ce nouveau jugement, une décision est rendue sous quelques mois et est bien entendu susceptible d'appel dans les mêmes conditions.

Si les parties ,ne sont pas satisfaites du jugement, chacune d'entre elle peut dans le délai imparti interjeter appel, total ou partiel, l'autre partie ayant alors la possibilité de faire un appel incident lui aussi total ou partie.

dans ce cas, les deux procédures sont jointes et font l'objet d'un enregistrement par la chambre sociale de la Cour d'Appel du ressort. pour Rennes, les 5 départements bretons sont concernés ... la loire atlantique étant toujours rattachée à Rennes.

Intervient ensuite, environ 8/9 mois après la fixation de l'audience d'appel en audience rapporteur.

A ce stade, les parties ont le droit de récuser l'audience rapporteur et de solliciter une audience collégiale, formée alors des deux magistrats rapporteurs et du président le la Cour.

Dans le premier cas, (audience rapporteur) la fixation établit un calendrier de procédure qui fixe une date programmée pour 6 mois plus tard. En cas de demande de collégiale, cela augmente les délais de 4/5 mois ...

Une fois l'audience passée, l'arrêt est notifié aux parties environ 2 mois après l'audience.

Les parties ont alors deux mois pour se pouvoir en cassation.

Si un pourvoi est formé, la Cour de Cassation a le pouvoir d'accepter ou de rejeter le pourvoi.
Si elle recoit le pourvoi, le délai moyen pour obtenir un arrêt est de 3 ans ...

Si l'arrêt susvisé casse partiellement ou totalement l'arrêt de la Cour attaqué, la Cour de Cassation nomme une nouvelle Cour d'appel appelée Cour d'appel de Renvoi.

Sous 2 ans, environ, la nouvelle cour convoque les parties pour rejuger intégralement l'affaire et rend sa décision.

Si les parties ne sont pas satisfaites, étant donné qu'elles ont épuisé les recours nationaux (bien qu'une nouvelle saisine de la cour de cass soit techniquement possible), elles peuvent saisir la Cour européenne ...

Voila ...
J'ai simplifié, car chaque étape, y compris l'exécution des décisions peut faire l'objet d'un recours, tout comme il est possible de saisir le procureur pour développer un volet pénal, mais chacun comprendra que cette procédure, à l'instar de nombre de procédures civiles peut s'avérer très complexe et bien éloignée de l'image que tout à chacun peut se faire des prud'hommes ...

Excusez moi de la longueur de ce billet, mais avant de parler de réforme, pour que chacun comprenne, il m'a paru essentiel de planter le décor, même si j'ai simplifié.

Nico37
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par Nico37 » 14 oct. 2014, 21:18:34

Merci pour ce résumé que je partage largement :!:

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Nombrilist
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par Nombrilist » 16 oct. 2014, 20:04:22

Merci pour ces explications détaillées.

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Narbonne
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par Narbonne » 16 oct. 2014, 20:15:13

Les Prud'hommes sont efficaces mais un peu long. S'il y avait moins d'abus des entreprises, cela irait plus vite :D
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

nada
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par nada » 17 oct. 2014, 02:54:27

Très bien résumé, Merlin. J'y ajouterai 1 ou 2 petits points.

L'audience de référé, beaucoup plus rapide, qui ne statue que sur des demandes flagrantes de manquement de l'employeur ( salaire non réglé,..).
Dès lors que la saisine est lancée, la convocation à l'audience peut s'effectuer dans un délai d'1 mois.
Le bureau de référé est plus resserré, avec 2 membres uniquement.

Même chose pour le bureau de jugement qui statue sur , par exemple, sur des requalifications en CDI rendues nécessaires, par des garanties de CDD non-respectées ( abus dans l'application de CDD,..).
La requalification est exigée, et rarement obtenue, avec sa "contrepartie" d'1 mois de salaire.

Sur la notion d'appel, je distinguerais: l'appel en 1° ressort qui est un droit de tout justiciable, s'offrant aux 2 parties, de contester sur le fond, un jugement estimé inéquitable.
Quant à la cassation, elle peut être appliquée uniquement sur la procédure, donc sur la forme, quant elle est estimée, sujette à contestation.

L'appel, ou plutôt sa restriction à certains champs, est un gain révolutionnaire: l'appel est entendu, légal,..sur toute décision judiciaire, administrative,..politique, sauf si c'est le peuple lui-même qui est à l'origine de la décision.Celui-ci étant jugé comme ne pouvant se tromper.
Par exemple, jusqu'à peu, une décision de la Cour d'Assises, ne pouvait recevoir d'appel.
Les décisions du Conseil des Prud'hommes peuvent être contestées, car rendues par des catégories ( salariat d'un côté et patronat de l'autre ) tandis que celles rendues par la Cour d'Assises, l'étaient individuellement ( donc émanation du peuple, sur désignation ) comme défenseur de la société dans son ensemble, sur certains faits. Ce n'est que mon appréciation, sur cette distinction rendue caduque.
Même chose pour le référendum: son résultat, ne devant, "théoriquement", être remis en question, et donc déboucher sur : changement institutionnel ( quinquennat ), remise en question d'une disposition visant à l'émergence d'un traité contraire à ses intérêts ( TCE ),..

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merlin
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par merlin » 19 oct. 2014, 21:55:56

Oui, j'ai zappé le référé car il ne peut s'agir que de demandes incontestables et cette formation restreinte ne peut ordonner, outre le paiement des salaires, ou de primes, que des provisions sur dommages et intérêts et ne juge donc pas sur le fond.

Perso, j'ai abandonné ce type de procédure car lorsque l'on saisit sur le fond il est possible de formuler des demandes qui seront examinées en conciliation et peuvent faire l'objet, à l'instar du référé, d'une ordonnance exécutoire ...

Les délais sont similaires et le cout moindre (une seule procédure) et puis cela à la mérite de mettre la pression dès la conciliation ... (lol)

Sur la Cour de Cass, oui elle juge la forme, mais pas que cela :

En effet, les moyens soutenus pour la motivation des arrêts de cours d'appels sont examinés à la loupe et ceux ci sont fréquemment remis en cause.
La conséquence est évidemment que la forme peut être respectée tout en voyant la Cour de Cass rejeter la motivation d'un Arrêt, ce qui revient à invalider le fond.

Pour terminer, la requalif de CDD, si il n'y a pas poursuite du CDD (ou reconduction) ouvre droit à la requalif, bien sur (1 mois de salaire), mais aussi à la rupture abusive.
Et ... cela marche bien ... enfin, en ce qui me concerne.

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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par nada » 22 oct. 2014, 04:20:35

d'accord avec toi.

J'ajouterai que le Code du Travail, et donc le CPH, statuent avant tout sur le droit privé, appliqué très majoritairement aux travailleurs des entreprises privées: les fonctionnaires étant donc, par principe, exclus du champ.
Mais, comme rien n'est simple, et surtout que ces travailleurs sont en nombre, il convient de définir, même grossièrement, quelques axes d'appartenance: l'Etat-employeur n'utilise pas que des agents titulaires, mais aussi des contractuels, vacataires, intérimaires,..qui n'ont pas passé de concours, mais un contrat.
Concernant les contractuels de la FP, les personnels non statutaires d'un service public à caractère adminstratif, sont considérés par la jurisprudence, comme des agents contractuels de droit public, quelque soit leur emploi: de même pour les contractuels attachés à un service public à spécificité administrative. Sont donc exclus du régime salarié, les personnels travaillant pour un service public à caractère administratif.Le juge administratif ( tribunal administratif et non plus CPH ), est dès lors compétent pour trancher en cas de litige, sous réserve des contrats dits "aidés",...

Enfin, certaines parties du Code du Travail sont applicables directement dans la Fonction Publique ( notamment celles liées à la sécurité et la prévention ), sous réserve de règles statutaires exigées par le fonctionnement des services.
Ces applications peuvent différer de la FPT ( Fonction Publique Territoriale ) à la FPH ( Fonction Publique Hospitalière ) par exemple, en raison des différents décrets définissant leurs limites, et donc leur basculement dans le statut général de la FP, statut particulier de la FPT,..

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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par merlin » 22 oct. 2014, 21:43:05

Oui, et la véritable usine à gaz est bien la car au sein de la fonction publique territoriale non statutaire (les contractuels), les règles varient d'un département à l'autre et ce n'est qu'un exemple ...
De même il est quasi impossible d'attaquer un EPIC ou autre boite privée sous contrat avec l'état, même quand on les prend en flagrant délit de marchandage ...

Cela étant, tu penses que le CPH est efficace ? (c'est le sujet, lol)

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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par nada » 23 oct. 2014, 04:56:45

Considérant les renvois, à imputer presqu'exclusivement à la partie employeurs ou à ses défenseurs, qui ont un coût pour le justiciable, allongent les délais,..je ne peux répondre affirmativement à la question posée.
Sauf en de très rares cas, il ne devrait être possible de recourir à de tels abus: si les avocats n'ont pas eu le temps ( soi-disant ) de concevoir correctement le dossier, envoyer les pièces, ..c'est évident que le débat contradictoire ne peut se tenir. Mais le NCPC ne devrait pas être aussi laxiste avec de telles dérives ( pour le coup, c'en est bien ).
Sauf erreur, la chambre sociale de la Cour d'Appel est plus ferme: les dates d'audience ne peuvent ainsi être décalées, si les pièces ne sont pas transmises ( avant l'audience ) à la Cour( tout en étant transmises à la partie adverse ), l'audience se tient tout de même ( avec quelques point négatifs dans le compteur du fautif; souvent l'employeur ).

C'est vrai que les avocats courent d'une instance à une autre: CPH, TA, Ti,..ont de multiples RV.Mais ce sont des problèmes inhérents à la justice, aux moyens qui lui sont alloués,..qui ne sont pas à endosser par la partie adverse ( salariés ).
De plus, s'y ajoute une once de malignité, de perversité pour faire traîner les délais impartis, ne serait-ce que pour permettre plus facilement au client ( employeurs ) d'amortir dans le temps les sommes qui lui seront demandées.

Et, bien entendu, une fois le jugement rendu ( soit au CPH, soit arrêt de la Cour d'Appel ), le calvaire peut continuer pour ce qui est du paiement pur; mais c'est un autre débat.

N.B.: j'allais oublier: la réforme Dati a supprimé autour de 60 CPH sur un existant de 271, concourant ainsi à un engorgement maximal pour les instances restantes!Et comme si cela ne suffisait pas, une contribution de 35 euros était demandée ( sf "bénéficiaires" de l'aide juridictionnelle gratuite ) au guichet lors de la saisie du CPH (circulaire du 30/9/2011), certainement pour "mieux responsabiliser" la partie demandeuse. Depuis le 1/1/2014, cette contribution est abandonnée, enfin, une victoire!

Nico37
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par Nico37 » 02 nov. 2014, 16:21:38

" Il y a une augmentation de la violence au travail " Danielle Attali 28/10

Véronique Brocard a assisté pendant deux ans aux audiences du conseil des prud'hommes qu’elle a rassemblés dans un livre qui vient de paraître, Au cœur des prud'hommes.

Tout ce que vous vous vouliez savoir sur les prud'hommes sans oser le demander se trouve dans ce livre. Véronique Brocard, ex-rédactrice en chef du service radio au magazine Télérama, est un jour appelée à témoigner en faveur du chroniqueur Didier Porte, viré de France Inter. Elle découvre à cette occasion un monde dont elle avait souvent entendu parler, mais dont elle ignorait tout. Pendant deux ans, à raison d’une fois par semaine, elle va suivre les différentes affaires qui se présentent. De combats en émotions, tous ces témoignages la poussent à écrire un livre. Au cœur des prud'hommes (éditions Stock) vient de sortir et raconte ce qu’est cette juridiction "la plus démocratique qui soit", tout en abordant des dizaines de cas et de jugements aussi édifiants qu’intenses.

(...)

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wesker
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Re: Les Prud'hommes, arbitres entre salariés et patrons, sont-ils efficaces?

Message non lu par wesker » 09 nov. 2014, 14:05:10

Les Sénateurs terminent leur sieste pour porter atteinte aux tribunaux qui permettent de règler, en indépendance les litiges entre les entreprises et les salariés.

Décidément, les salariés se montrent bien silencieux, bien dociles alors qu'ils devraient s'organiser pour défendre leurs intérêts, quand des personnes vivant sur leur croute se permettent, régulièrement de réduire leurs droits, leurs protections sans que cela n'ait le moindre effet positif sur l'emploi ou l'investissement des entreprises.

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