Lâchez-nous avec la valeur travail !
Lâchez-nous avec la valeur travail !
Lettre ouverte aux élus, dirigeants, syndicats, philosophes, économistes et tous les autres. Par Diana Filippova, Connector OuiShare.
Je trouve la vision des choses, de cette jeune femme, très pertinente, et vous ?
Je trouve la vision des choses, de cette jeune femme, très pertinente, et vous ?
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Et alors, que propose-t-elle ? L'assistanat pour tout le monde ?
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
C'est beau l'adolescence.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
c'est assez incohérent comme discours ça dénonce tout et rien, je comprend pas trop le but de cette missive.....
comme golgoth je pencherais pour l'adulescence............
comme golgoth je pencherais pour l'adulescence............
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
C'est paru dans Socialter, une revue néolibérale d'un bon niveau et d'un approche assez fine...freeze » Mer 24 Sep 2014 - 15:03 a écrit :c'est assez incohérent comme discours ça dénonce tout et rien, je comprend pas trop le but de cette missive.....
comme golgoth je pencherais pour l'adulescence............
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Je ne connais pas cette revue, ni l'auteur de ce papier mais il faut reconnaitre qu'il n'est pas très clair, pour ne pas dire pire.
On oscille entre une plainte sur la pression capitaliste avec la confiscation de la valeur ajoutée au salariat (théorie de Marx sur le travail, la valeur-travail), la peur des robots (WTF?), la reconnaissance de tous les types d'activités comme du travail (travail ménager par exemple) sans vraiment faire une réflexion profonde sur ce qu'est la valeur travail et ce qu'elle englobe au niveau économique. En fait, elle ne considère pas le travail au niveau économique, mais essaye de faire une analyse depuis l'aspect activité utile socialement.
Bref, on ne sait pas trop où on va mais j'imagine qu'en creusant un peu on aurait des bouts de revenus universels, de "tabula rasa mais nous on sait ce qu'il faut faire" suivi de "construisons ensemble la société que l'on veut" avec de gros bous d’interventionnisme dedans pour que l'économie colle à la volonté idéalisée sociale.
Je ne sais pas si c'est d'un "bon niveau" ou "assez fin" mais pour une réflexion posée comme philosophique, il n'y a pas une seule références dans le texte qui permette de faire écho. Dans cet article, citer Nietzsche, Marx, Confucius, Polanyi ou même Lafargue aurait été pertinent.
On oscille entre une plainte sur la pression capitaliste avec la confiscation de la valeur ajoutée au salariat (théorie de Marx sur le travail, la valeur-travail), la peur des robots (WTF?), la reconnaissance de tous les types d'activités comme du travail (travail ménager par exemple) sans vraiment faire une réflexion profonde sur ce qu'est la valeur travail et ce qu'elle englobe au niveau économique. En fait, elle ne considère pas le travail au niveau économique, mais essaye de faire une analyse depuis l'aspect activité utile socialement.
Bref, on ne sait pas trop où on va mais j'imagine qu'en creusant un peu on aurait des bouts de revenus universels, de "tabula rasa mais nous on sait ce qu'il faut faire" suivi de "construisons ensemble la société que l'on veut" avec de gros bous d’interventionnisme dedans pour que l'économie colle à la volonté idéalisée sociale.
Je ne sais pas si c'est d'un "bon niveau" ou "assez fin" mais pour une réflexion posée comme philosophique, il n'y a pas une seule références dans le texte qui permette de faire écho. Dans cet article, citer Nietzsche, Marx, Confucius, Polanyi ou même Lafargue aurait été pertinent.
"Tandis que l'État existe, pas de liberté ; quand règnera la liberté, il n'y aura plus d'État." - Lénine
"Theoretically, planning may be good. But nobody has ever figured out the cause of government stupidity." - Richard Feynman
"Theoretically, planning may be good. But nobody has ever figured out the cause of government stupidity." - Richard Feynman
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Les djeuns du quartier font des tags sur l'autoroute et une jeunette plus cultivée va écrire un billet de ce genre. No Future, mort aux parents les gars
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Un billet dégoulinant de lieux communs et autres banalités sans intérêt.
- El Fredo
- Messages : 26459
- Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
- Parti Politique : En Marche (EM)
- Localisation : Roazhon
- Contact :
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Pour quelqu'un qui comme moi s'inscrit dans la critique radicale du travail, je trouve au contraire que ce billet sonne très juste. Ce sont loin d'être des élucubrations d'ados attardés mais un vrai courant de pensée multiséculaire ("Le droit à la paresse" par exemple date de 1880).
Les valeurs traditionnelles de la gauche sont basées sur l'émancipation de l'individu et des groupes sociaux. Jusqu'à récemment cette émancipation s'était incarnée dans le travail, tant qu'il y en avait, ce qui fait qu'on a fini par considérer à tort que le travail était une valeur de gauche en oubliant qu'il n'était qu'un des moyens de cette émancipation et non une fin (et encore, les femmes au foyer auraient matière à en discuter). Quand le travail redevient un moyen d'aliénation comme c'est la tendance aujourd'hui avec cette course au toujours plus vite et moins cher, l'illusion du travail émancipateur hérité des 30 glorieuses se dissipe enfin. Désormais on assiste à une troisième révolution industrielle, celle de l'automatisation et de l'économie d'abondance, où la valeur travail n'est qu'un des derniers survivants de l'exploitation bourgeoise assénée à coup de discours culpabilisants et moralistes, ceux-là même que dénonce l'auteure de ce billet.
Et si le travail perd sa place centrale dans la société, alors il faut également repenser la redistribution des richesses qui jusqu'à récemment se faisait essentiellement par le biais du travail salarié.
Au passage la lecture des commentaires sur un site acquis à la pensée néolibérale comme La Tribune est assez réjouissante. On n'ose imaginer les réactions que ce texte aurait provoqué sur Le Figaro...
Les valeurs traditionnelles de la gauche sont basées sur l'émancipation de l'individu et des groupes sociaux. Jusqu'à récemment cette émancipation s'était incarnée dans le travail, tant qu'il y en avait, ce qui fait qu'on a fini par considérer à tort que le travail était une valeur de gauche en oubliant qu'il n'était qu'un des moyens de cette émancipation et non une fin (et encore, les femmes au foyer auraient matière à en discuter). Quand le travail redevient un moyen d'aliénation comme c'est la tendance aujourd'hui avec cette course au toujours plus vite et moins cher, l'illusion du travail émancipateur hérité des 30 glorieuses se dissipe enfin. Désormais on assiste à une troisième révolution industrielle, celle de l'automatisation et de l'économie d'abondance, où la valeur travail n'est qu'un des derniers survivants de l'exploitation bourgeoise assénée à coup de discours culpabilisants et moralistes, ceux-là même que dénonce l'auteure de ce billet.
Et si le travail perd sa place centrale dans la société, alors il faut également repenser la redistribution des richesses qui jusqu'à récemment se faisait essentiellement par le biais du travail salarié.
Au passage la lecture des commentaires sur un site acquis à la pensée néolibérale comme La Tribune est assez réjouissante. On n'ose imaginer les réactions que ce texte aurait provoqué sur Le Figaro...
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Justement, une citation de Lafargue n'aurait pas été de trop...et puis Confucius aussi. Et pourquoi pas Marx, la valeur travail et la plus-value, c'est quand même lui ainsi que tout le fond sur la lutte des classes et le millénarisme. La socialisation des moyens de production est un moyen pour réaliser le communisme une fois que le capitalisme est suffisamment développé. C'est du vu et revu tout ça.
Et puis, l'économie de l'abondance, les robots, etc....tout cela ne pointe pas le bout de son nez à une échelle suffisante, mais le capitalisme y oeuvre!
Et puis, l'économie de l'abondance, les robots, etc....tout cela ne pointe pas le bout de son nez à une échelle suffisante, mais le capitalisme y oeuvre!
"Tandis que l'État existe, pas de liberté ; quand règnera la liberté, il n'y aura plus d'État." - Lénine
"Theoretically, planning may be good. But nobody has ever figured out the cause of government stupidity." - Richard Feynman
"Theoretically, planning may be good. But nobody has ever figured out the cause of government stupidity." - Richard Feynman
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Ton aperçu historique est tout de même très contestable. Je n'ai jamais entendu proclamer que le travail était une valeur de gauche. En effet, le gauche est historiquement influencée par la philosophie marxiste qui considère le travail (ou plus précisément le monde du travail dans une société capitaliste) comme une forme d'aliénation des travailleurs. Cette idée que le travail aliène les travailleurs est donc très ancienne à gauche, elle ne date pas de l'époque récente.El Fredo » Mer 24 Sep 2014 - 21:30 a écrit :Pour quelqu'un qui comme moi s'inscrit dans la critique radicale du travail, je trouve au contraire que ce billet sonne très juste. Ce sont loin d'être des élucubrations d'ados attardés mais un vrai courant de pensée multiséculaire ("Le droit à la paresse" par exemple date de 1880).
Les valeurs traditionnelles de la gauche sont basées sur l'émancipation de l'individu et des groupes sociaux. Jusqu'à récemment cette émancipation s'était incarnée dans le travail, tant qu'il y en avait, ce qui fait qu'on a fini par considérer à tort que le travail était une valeur de gauche en oubliant qu'il n'était qu'un des moyens de cette émancipation et non une fin (et encore, les femmes au foyer auraient matière à en discuter). Quand le travail redevient un moyen d'aliénation comme c'est la tendance aujourd'hui avec cette course au toujours plus vite et moins cher, l'illusion du travail émancipateur hérité des 30 glorieuses se dissipe enfin. Désormais on assiste à une troisième révolution industrielle, celle de l'automatisation et de l'économie d'abondance, où la valeur travail n'est qu'un des derniers survivants de l'exploitation bourgeoise assénée à coup de discours culpabilisants et moralistes, ceux-là même que dénonce l'auteure de ce billet.
Et si le travail perd sa place centrale dans la société, alors il faut également repenser la redistribution des richesses qui jusqu'à récemment se faisait essentiellement par le biais du travail salarié.
Au passage la lecture des commentaires sur un site acquis à la pensée néolibérale comme La Tribune est assez réjouissante. On n'ose imaginer les réactions que ce texte aurait provoqué sur Le Figaro...
Alors on a bien que l'auteur de ce texte se rallie à cette idée que le travail, loin d'être une forme de libération, est au contraire une forme d'aliénation. Il n'empêche que ce constat n'est pas constructif : une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ?
- El Fredo
- Messages : 26459
- Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
- Parti Politique : En Marche (EM)
- Localisation : Roazhon
- Contact :
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Il n'y a pas que le marxisme à gauche. La notion de "valeur travail" s'est fait une place à gauche au fil du temps (c'est exactement ce que j'écris), suivant l'idée selon laquelle défendre le travail c'est défendre les travailleurs, que le travail est un droit, et que l'oisiveté est du parasitisme réservé aux rentiers. J'ai même eu des profs de sociologie qui défendaient le taylorisme car le travail répétitif libère l'esprit (citant l'exemple des rêveries de Chaplin dans Les Temps Modernes). Donc l'opposition de la gauche à la "valeur travail" n'est pas si nette.
Pour schématiser, les marxistes veulent libérer le travail du capital, donc défendre le travail dans sa pureté, tandis que les critiques radicaux du travail veulent libérer l'homme du travail.
Pour schématiser, les marxistes veulent libérer le travail du capital, donc défendre le travail dans sa pureté, tandis que les critiques radicaux du travail veulent libérer l'homme du travail.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Cet extrait est tout à fait juste:
"Travailler à tout prix
Aujourd'hui, votre discours a perdu le ton enjoué du siècle dernier et s'est teinté d'intonations culpabilisantes, moralisatrices, prescriptrices. Il faut travailler à tout prix, dites-vous, car l'effort mène au salut psychologique et social tandis que l'inactivité condamne notre société à l'assistanat permanent. Vous avez d'ailleurs pris soin de créer une distinction claire entre le bon élève - celui qui travaille même lorsque sa qualification n'a rien à voir avec le poste - et l'outsider-marginal qui doit pointer à Pôle Emploi tous les mois pour percevoir son maigre pécule.
Votre voix devient rauque lorsque vous nous rappelez publiquement que nous devons purger notre dette à l'égard de la société et de l'État - dette originelle dont nous avons hérité dès notre naissance. Vous vous indignez devant les courbes qui ne fléchissent pas et signez des pactes de responsabilité qui vous fournissent une poignée d'éléments de langage exploitables pendant quelques mois. Au fond, vous vous réjouissez de savoir que faire travailler les autres coûte de moins en moins cher tandis que ces autres produisent de plus en plus.
Votre jeu est vieux comme le monde et il est si simple d'y voir clair : la moralisation du travail est - et a toujours été - le meilleur instrument de contrôle physique, psychologique et social des hommes. Vous vantez l'effort dans la tradition judéo-chrétienne : l'effort soigne la paresse, détourne des tentations et enseigne l'humilité. L'érection du plein emploi en objectif millénaire vous permet de rationaliser le déséquilibre des rapports de force entre employeur et employé, tout en fournissant un formalisme juridique à l'aliénation des moyens de production."
"Travailler à tout prix
Aujourd'hui, votre discours a perdu le ton enjoué du siècle dernier et s'est teinté d'intonations culpabilisantes, moralisatrices, prescriptrices. Il faut travailler à tout prix, dites-vous, car l'effort mène au salut psychologique et social tandis que l'inactivité condamne notre société à l'assistanat permanent. Vous avez d'ailleurs pris soin de créer une distinction claire entre le bon élève - celui qui travaille même lorsque sa qualification n'a rien à voir avec le poste - et l'outsider-marginal qui doit pointer à Pôle Emploi tous les mois pour percevoir son maigre pécule.
Votre voix devient rauque lorsque vous nous rappelez publiquement que nous devons purger notre dette à l'égard de la société et de l'État - dette originelle dont nous avons hérité dès notre naissance. Vous vous indignez devant les courbes qui ne fléchissent pas et signez des pactes de responsabilité qui vous fournissent une poignée d'éléments de langage exploitables pendant quelques mois. Au fond, vous vous réjouissez de savoir que faire travailler les autres coûte de moins en moins cher tandis que ces autres produisent de plus en plus.
Votre jeu est vieux comme le monde et il est si simple d'y voir clair : la moralisation du travail est - et a toujours été - le meilleur instrument de contrôle physique, psychologique et social des hommes. Vous vantez l'effort dans la tradition judéo-chrétienne : l'effort soigne la paresse, détourne des tentations et enseigne l'humilité. L'érection du plein emploi en objectif millénaire vous permet de rationaliser le déséquilibre des rapports de force entre employeur et employé, tout en fournissant un formalisme juridique à l'aliénation des moyens de production."
Re: Lâchez-nous avec la valeur travail !
Il faudrait réduire le temps de travail. Le capitalisme n’est pas capable de le faire, car pour cela il devrait partager avec les salariés les gains de productivité qu’il s’est accaparés, or sa pente naturelle est de maximiser ses profits sans vision de long terme.johanono » 24 Sep 2014, 22:44 a écrit :Alors on a bien que l'auteur de ce texte se rallie à cette idée que le travail, loin d'être une forme de libération, est au contraire une forme d'aliénation. Il n'empêche que ce constat n'est pas constructif : une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ?
Autrefois c’était la social-démocratie qui avait la fonction de réformer le capitalisme, mais depuis la mondialisation, elle échoue voire renonce à le faire. De ce fait, la réduction du temps de travail se fait par la montée du chômage et de la précarité.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré