Les salaires ont été bloqués 2 ans : soit 4 à 5 % de perte avec une inflation située à 2%, ce qui était la norme il y a peu. Mais ensuite les salaires ont-ils suivi l'inflation ? Dans ma boite, ça n'a pas été le cas.Entreprise de services de comptabilité - 200 salariés:
"Les 33 Heures en 4 jours je les ai mises en place. 10 % d'embauche.
Certains (nes) ont pris le lundi, d'autres le mercredi (pour les enfants) d'autres le vendredi. Les réunions du personnel (information, formation) se faisaient le Mardi ou le Jeudi. L'encadrement parfois, si nécessaire, se réunissait un autre jour.
Certaines qui étaient en temps partiel ont sauté sur l'occasion pour prendre un temps plein avec le mercredi a la maison avec les enfants .
Quelques rares (hommes) ont ralé car ils disaient s'ennuyer a la maison ......... Sans doute avaient ils du mal a supporter leur femme ........(là je suis moqueur, mais c'étaient les gens les plus " fermés ", pas les plus dynamiques).
Les salaires ont été bloqués 2 ans, mais avec les économies de frais de transport et de frais de garde des enfants la plupart des salariés s'y retrouvaient.
Moins d'arrèts maladie (bon pour la sécu). Et même moins de frais de téléphone : 1/5 en moins ...
Plus de productivité qui nous a fait gagner des parts de marché et améliorer les résultats et les salaires (2/3 des salariés syndiqués, cela motive un patron pour discuter).
Les discussions étaient parfois dures, mais franches et cela finissait toujours par un pot. Je savais que quand il y avait accord, cela suivait derrière.
Alors je ne comprends pas ceux qui sont contre la semaine de 4 jours par principe.
Je comprends ceux qui restent dubitatifs, car il faut l'avoir vécu pour comprendre.
Je rajoute que l'on a écarté la semaine de 4 jours et demi car cela imposait des frais de déplacement correspondant a ceux d'une semaine de 5 jours, et cela aux dépens des salariés et aussi rendait plus difficile l'organisation de la vie de famille.
De plus chacun (e) pouvait rallonger (un peu) certaines journées de travail et raccourcir d'autres. De même si l'employé souhaitait pour des raisons d'organisation du boulot (impératifs de date),
travailler 5 jours une semaine par mois (exceptionnellement 2), il le pouvait, et il récupérait ensuite bien sur, et cela lui permettait de faire face a des imprévus tant au boulot qu'à la maison. Il y avait bien sur des limites, suivant les saisons, les réunions de travail communes, mais le calendrier était prévu longtemps a l'avance, au mini 2 mois."
Les économies de téléphone, oui bien sûr. Mais il ne parle pas des loyers, de l'amortissement du matériel, et de toutes les charges fixes. Cela a certainement été compensé par l'état. Il faut bien que ça vienne de quelque part.
Moins d'arrêts maladie, c'est certainement juste.
Il ne s'agit pas de dire qu'une entreprise ne peut pas être rentable en travaillant 33 h. Mais il est certain que dans l'absolu et hors intervention de l'état, elle doit chercher des augmentations de la productivité ou voir sa profitabilité réduite, ce qui a nécessairement un impact sur le pouvoir d'achat.
La seule manière de mettre en oeuvre une réduction du temps de travail sans perte de pouvoir d'achat, c'est de compenser ce surcoût par des concessions sur d'autres aspects du code du travail. Ou par une baisse globale des prélèvements, mais c'est une autre affaire ...