Keny Arkana, rappeuse engagée...

Vous voulez rendre un hommage sur une personnalité ou un évènement, venez le dire içi.
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Libre penseur
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Message non lu par Libre penseur » 18 oct. 2009, 14:04:00

Le rap moderne et moi ça fait deux, mais je tenais à rendre hommage à une rappeuse engagée qui se nomme Keny Arkana.

Militante très proche de la philosophie altermondialiste, et même au-delà.

Je tenais à lui rendre hommage, tout simplement pour ses revendications, ses chansons et son activisme engagées...

Elle a fait plusieurs première partie des concerts de Manu Chao, et se produit dans de nombreux festivals, on lui doit de nombreux albums; comme chanson, on pourra retenir Victoria, la mère des enfants perdus, la rage... et bien d'autres encore...

Son dernier album, Désobéissance, est un véritable appel à la désobéissance civile vis à vis du NWO.

Alors que le rap s'appesantit dans sa médiocrité verbale, sa passivité intellectuelle et ses fausses revendications, Keny Arkana est véritablement la tête qui sort du lot...


Si vous voulez en savoir sur elle :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Keny_Arkana

Et sur son combat (à voir) :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/keny Arkana/video/xmeps_keny-ar…





NB: Je ne suis pas anticapitaliste, mais fondamentalement opposé à l'oligarchie politique du business qui marche main dans la main avec les multi. et dont on connait les tragiques répercussions... d'où mon attachement à cette forte personnalité.              

lambertini
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Message non lu par lambertini » 18 oct. 2009, 18:17:00

bonjour.
le rap c est des beau textes, sur de la musique naze, ( manque de gitares) icon_biggrin
mais je rend hommages, a ses jeunes qui luttent pour un monde meilleur, je suis de tout coeur avec eux
la caravane passe et les chiens aboient

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racaille
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Message non lu par racaille » 18 oct. 2009, 22:35:00

Moi non plus je n'aime pas le rap. Le seul mec que j'arrive à écouter c'est RZA (la BO de ghost dog par exemple). Ou alors le vieux hip hop à l'ancienne type Afrikaa Bambataa. Et puis je trouve que les quatre-vingt-dix-neuvièmes sur cent, les textes sont nuls à ch.... Je ne parle pas de la musique. Mais bon en matière de textes tout le monde n'est pas Léo Ferré qui veut. Le rap français est éculé et il mériterait bien un bon décrassage (épouillage) ? Le mythe du galérien obligé de se réfugier derrière son "calibre" à cause de la société qui veut ça peau, ça a un peu vécu. Pour moi les rappeurs français sont majoritairement pro-Alain Madelin : les p.... et les Mercedes pour la win !
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par Libre penseur » 19 oct. 2009, 13:42:00

Le rap ancien, ça pouvait aller, confère I am, Kool Shen, plus récent Psy 4 de la rime, Sniper...

Mais alors le rap moderne c'est une catastrophe, confère Booba, Rhoff, Seyfu, LIM, textes débiles, style nauséabond... Comme tu le dis, c'est de la "culture" Bling-bling pour pauvre assisté.
Quand le vice de notre société de consommation est poussé jusqu'au bout... :?

Néanmoins, Keny Arkana a du mérite, d'autant plus qu'elle chante avec Manu Chao, et le groupe la Phaze, un style que j'aime bien... Ses textes ont un minimum de fond, et surtout elle crie à l'injustice via des revendications censés, contrairement aux rappeurs moderne qui ont pour seul refrain, "fric, P...., bagnole et violence...", ça sonne creux... :lol:

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Message non lu par racaille » 22 oct. 2009, 13:52:00

Je ne peux pas parler de Keny Arkana car je ne connais pas du tout, je n'avais même jamais entendu ce nom avant de le lire ici. J'ai toujours tendance à me méfier quand on nous présente "enfin" un rappeur français qui "sort du lot" avec des "textes dignes de ce nom". Je me souviens il y a un couple d'années on nous a sorti Abd-el Malik, soit-disant grand lecteur de Deleuze et autres. Perso en l'écoutant parler et rapper j'aurais préféré qu'il soit un grand lecteur du dictionnaire des synonymes car il me semble plutôt délicat de faire du rap deleuzien lorsque l'on ne possède que trois mots de vocabulaire^^

Plus généralement la musique/chanson engagée a tendance à m'ennuyer profondément à de rares exceptions près (Fela kuti et son pan-africanisme et la corruption des élites africaines, ou Léo Ferré qui chante si bien l'anarchie par exemple). De manière générale je préfère la musique dégagée. Des textes du genre de ceux de Frank Zappa, satiriste de génie, ou les textes de l'ex-groupe punk californien Dead Kennedys, acides et cyniques à mort.

J'ajoute qu'il n'y a pas toujours besoin de mots en musique pour véhiculer des idées, les sons et les arrangements suffisent souvent lorsque cela est bien fait. Le long solo déstructuré de Zappa dans son morceau "nine types of industrial pollution" (1968) vaut cent fois mieux que n'importe quel texte moralisant sur le respect de l'environnement.
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Message non lu par Libre penseur » 22 oct. 2009, 18:19:00

Ouais, beh pas moi... ;)

J'aime la musique engagée, dans la philosophie anar, tu aurais pu dire Brassens que j'adore, très engagée à sa manière; un peu dans le style de Ferré.
Je pourrais te citer un tas de ptits groupes inconnus du grand public qui ont des textes engagée un peu anar, mais qui ne sont pas dans la bien-pensance de gauche comme kali, bénabar, j'en passe et des meilleurs...
Par exemple, Les ogres de barback, la rue ketanou et bien d'autres encore, qui font des chansons à texte avec un style hors norme, et musicalement irréprochable.

Pour l'idée qu'il n'y a pas besoin de mot pour transféré des idées, je suis d'accord, mais c'est dans le domaine de l'abstrait, celui qui écoute à une thématique mais se fait sa propre interprétation, il rêve, laisse place à son imagination, la musique classique en est l'exemple le plus parfait.

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Message non lu par racaille » 22 oct. 2009, 19:13:00

Je reconnais la valeur de Brassens mais je n'accroche pas. Certainement l'accent du Sud qui pour moi est rédhibitoire ;)

Ce que j'aime bien chez Ferré c'est son style poétique inimitable, la fulgurance de ses tournures. Ca je ne l'ai retrouvé nulle part ailleurs. Je connais vaguement les Ogres et la rue Kétanou mais je n'ai pas accroché plus que ça.

J'aurais un peu tendance à comparer la chanson engagée avec les comiques engagés ; ils sont souvent rasoirs. Un mec comme Desproges était complètement dégagé et c'est ça selon moi qui le rend si excellent.
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Message non lu par Libre penseur » 25 oct. 2009, 15:28:00

Je reconnais aussi le talent de Desproges, il n'est pas explicitement engagé mais tu sais bien de quel bord il est...
Je connais très peu la discographie de Ferré, mais son style est indéniablement remarquable.

Voici les paroles d'une chanson connue de Keny arkana, ça te donnera une idée de ses textes, ne t'attends pas non plus à du Ferré... ;) :
A savoir que Keny Arkana a des origines argentine.

Victoria

"Moi c'est Victoria, née il y a 14 printemps
Dans un village près de Salta dans lequel je vivais avant
Cela fait maintenant, plus de 10 ans,
Qu'avec papa et maman
Mes frères et mes soeurs
On a quitté nos champs.
On est venu s'entasser dans une de ces cabanes, à l'entrée de la ville
C'est papa qui l'a construite, mais elle n'est pas finie
Je n'ai que des vagues souvenirs du village
Maman pleure quand elle m'en parle car elle n'aime pas la vie ici
Des étrangers ont brûlé nos maisons pour nous voler nos terres
Papa s'énerve moi je comprends pas, il parle d'agro-alimentaire
Il dit que les politiques sont des prédateurs qui sèment la peur
Et qu'ils ont un estomac à la place du coeur
Ici pas de travail, aucune prière ne s'exhauce
Après les cours avec ma soeur on va vendre des bracelets deux pesos
Et malgré tous ces efforts, demeurent ces jours sans repas
La nuit maman pleure, la nuit maman ne dort pas


Refrain :

No llores hija mia (ne pleure pas, ma fille)
Yo, no perdì las esperansas (moi, je n'ai pas perdu l'espoir)
Des los bandidos dictadores (des bandits dictateurs)
Jamàs podràn destruir la lucha de los peublos (jamais ils ne pouront detruire la lute des peuples)
que no pueden olvidar a sus desaparecidos.(qui ne peuvent pas oublier leurs disparus)


Mon voisin m'a dit pendant la dictature c'était plus dur
Alors j'vais pas me plaindre même si ici y a pas de futur
Moi j'aime bien les études, on m'a dit c'est bien mais inutile
Ici beaucoup ont arrêté avant même de savoir écrire
Dans mon jardin secret, j'cultive le rêve d'être médecin,
Soigner tous ces enfants malades, qui ne mangent pas à leur faim.
J'comprends pas dans la ville j'vois bien tout ces petits faire la manche,
Devant le mépris de ceux qu'on appelle les gens bien.
J'm'interroge, ne voient-ils pas la misère ?
Il nous écrasent pour bénir l'homme venu de l'autre hémisphère.
Papa dit qu'on est traités comme des chiens
Dieu merci j'ai ma famille, plus loin y a des orphelins qui vivent dans les décharges.
Des fois je pleure en cachette,
Mais pas longtemps car j'pense à mes aînées qui ont connu le chant des mitraillettes.
Et puis grand-mère disait toujours, la vie c'est l'espoir,
Si t'en as plus, t'es comme mort, et vivre relève de l'exploit

(Refrain)

Papa est à bout, il a frolé la folie,
Quand un matin il a appris
Que la banque lui avait volé ses économies
Impuissant, tout le monde était affolé
Il était pas le seul, c'est la nation entière qui s'était fait voler.
Depuis ce jour, avec beaucoup de gens de la ville
Ils bloquent les routes, pour bloquer l'économie du pays
C'est leur façon de se faire entendre
Mais moi j'ai peur quand il s'en va, y'en a qui revienne pas, la police est violente,
Ils les appellent Piqueteros
Et les journaux sont des menteurs
Ils disent que c'est des bandits après il y a des gens qui ont peur
Papa dit, ils peuvent tuer des hommes, mais ils ne tueront pas la mémoire
Les mères des disparus chantent toujours contre l'oubli
On vit le fruit d'une démocratie ratée,
Dans un pays si riche tant d'enfants ont dans le ventre qu'une tasse de Mate.
Parce qu'on est dirigés par la mafia du crime,
Moi j'comprends pas et quand j'demande pourquoi
on m'répond toujours « parce qu'on est en Argentine » "

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Message non lu par racaille » 29 oct. 2009, 23:26:00

Bon je ne suis pas du tout sensible à ce texte. Par contre je lui reconnais le mérite de parler de trucs radicalement différents des thèmes habituels du rap français : p...., Mercedes Benz et Beretta.

ci-joint la traduction d'une chanson de Frank Zappa qui lui n'a pas oublié qu'il peut y avoir un peu d'humour en musique à condition de ne pas être engagé ;)
Fine girl

Hé bien, ouais, hé bien
Oh ouais
C'était une chouette fille
Elle pouvait se mettre à la tâche, sans relâche
Jusqu'au bout
Elle fait ton linge
Elle change une roue
Coupe du petit bois pour le feu
Et le tisonne… s'il vient à faiblir

Oh ouais
C'était une chouette fille
Se lève le matin
Le soir elle s'allonge...sans retenue
Elle fait la vaisselle
Si tel est ton désir
Même l'argenterie
Les faisant reluire… une fois fini
Oh ouais
C'était une chouette fille
D'un autre monde

Oh ouais
C'était une chouette fille
Avec un sourire magnifique
Un seau sur la tête
Une fois tirée l'eau du puits
Elle pouvait courir le kilomètre
Oh ouais
Sans en renverser une seule goutte
Ca restait là-haut
Sa tête était plutôt plate
Mais les cheveux cachaient ça

C'était une chouette fille
Pas besoin d'aller à l'école
Elle était bâtie comme une mule
Chaussée en tongues
Pas un boulot qu'elle n'aurait pu prendre en main
Elle pouvait se mettre à la tâche… sans relâche
Jusqu'au bout
L'en faudrait plus, des comme ça, dans ce genre de bled
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par Libre penseur » 29 oct. 2009, 23:36:00

Je trouve que la chanson de keny est une bonne critique des conséquences du libéralisme économique dans les pays en voie d'émergence.

Pour la chanson de zappa effectivement ce n'est pas le même registre.

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