Des statistiques de la police révèlent une augmentation régulière de la délinquance de ressortissants roumains. Les mineurs sont instrumentalisés, et la justice française peine à suivre.
Au mois d’avril, les gendarmes français démantelaient un trafic international de vol de fret, principalement dans le Limousin. Avec la coopération de policiers roumains, les hommes de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) ont interpellé 24 ressortissants roumains, mettant fin à une série de 70 vols de chargements de camion, pour un préjudice total de plus de 3 millions d’euros. Lundi, la gendarmerie de Haute-Savoie annonçait la mise sous écrou de neuf Roumains à Annecy, pour une quarantaine de vols en bande organisée . Les vols se multiplient partout, avec une imagination non négligeable, mais parfois aussi l’usage de la violence.
" Une invasion à tous les carrefours "
Le chiffre est éloquent, et encore : il ne couvre qu’une partie de la réalité du phénomène. Les statistiques établies par la Préfecture de Police de Paris sur les six premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2010, attestent une augmentation de plus de 72 % de la « délinquance générée par les ressortissants roumains » à Paris et dans la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). En tout, dans cette zone, ce sont 5.680 Roumains qui ont été « mis en cause » par les services de police, souvent des mineurs, pour des larcins divers. Michel Marrec, responsable du syndicat Unité Police dans le 93, note une « invasion à tous les carrefours par la mendicité organisée », et beaucoup de délinquance des mineurs. « Parce qu’on ne peut pas les mettre en prison, les centres d’éducation renforcés sont pleins. C’est très dur à contrôler, on ne sait pas nécessairement non plus où ils habitent… »
Face à cette montée en force, le pouvoir tente de s’organiser. En mai dernier, Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, annonçait l’arrivée à Marseille de deux policiers roumains venus épauler les fonctionnaires français dans la lutte contre cette « délinquance spécifique […] qui utilise beaucoup les mineurs ». En Ile-de-France, dix policiers roumains sont déjà en poste.
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