http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-A ... filDMA.HtmAngers : la police devait-elle ramener les enfants au poste ?
La polémique est en train d'enfler, à Angers. Alors qu'ils écrivaient sur les murs de leur immeuble, avec des copeaux de bois, des jeunes de 7 à 10 ans, laissés sans la surveillance de leurs parents, ont fini au commissariat de police de la Roseraie.
La mère d'une fillette de 7 ans, Nouria Ouezzain, est indignée par la méthode. « Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à griffonner sur les murs. Les enfants se trouvaient en bas de notre immeuble en U avec un jardin fermé par un portail. On a l'habitude de faire comme ça. Je jette un oeil de temps en temps. Cela ne pose jamais de problème...» Elle a adressé une lettre au parquet d'Angers en estimant que les policiers ont outrepassé leurs droits.
Le parquet : « Un excès de zêle »
Pour Brigitte Angibaud, la Procureure, « le Parquet n'a pas été avisé. On n'est pas du tout dans le cas d'une procédure pénale. On est plutôt dans le cas d'un excès de zèle des policiers, ça ne correspond à aucune instruction du Parquet». Elle estime que « les policiers auraient pu gérer cela de manière plus appropriée ».
FO : « Policiers jetés en pâture »
Du côté des policiers, cette polémique surprend. « Les collègues ont parlé cinq minutes avec les gosses avant de demander où habitaient leurs parents, raconte Philippe Boussion, du syndicat SGP-FO. Personne n'a répondu. On ne les a pas ramené au poste parce qu'ils avaient gribouillé les murs, mais parce qu'ils étaient livrés à eux-mêmes. S’il s’était passé quelque chose, on aurait sûrement parlé de la faute des policiers ! »
Citée par le site « Rue89 », qui a révélé l’affaire, une élue socialiste de la Ville d'Angers a déploré la méthode des policiers. Ce qui met en rogne le syndicat FO. « Il y en a marre de tous ces institutionnels qui nous jettent en pature à la presse. C’est le stéréotype parfait des élus de gauche qui prennent la police pour les soldats de Sarkozy ! ».
Cette affaire est assez révélatrice, à plus d'un titre.
De l'irresponsabilité de parents qui laissent leurs gamins trainer dans rues et qui ensuite ont le toupet de reprocher à la police d'avoir emmené les gamins au poste.
De l'irresponsabilité des élus socialistes qui jettent de l'huile sur le feu et qui critiquent publiquement la police.
Des ambiguïtés d'une magistrate qui semble également se défausser du problème.
Et du désarroi de syndicats policiers qui ont bien raison de dire que, si les flics avaient laissé les gamins faire, on le leur aurait reproché également.