Qu'en pensez vous ?Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux présente ce vendredi les chiffres annuels de la "délinquance générale" pour 2010, qui montrent une baisse globale d'environ 3% mais une augmentation persistante des violences aux personnes, point noir depuis plusieurs années. M. Hortefeux doit détailler ce bilan place Beauvau avec Alain Bauer, président de l'observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Les principales données avaient été communiquées le 1er janvier par le président Nicolas Sarkozy qui a révélé qu'en 2010, "pour la huitième année consécutive, la délinquance générale a reculé de près de 3%".
"Les violences physiques (...) continuent de progresser, même si c'est dans des proportions cinq fois moindres qu'il y a quelques années", avait souligné M. Sarkozy, évoquant "les vols, notamment de téléphones portables de dernière génération (qui) augmentent de façon préoccupante dans les transports publics".
Point noir de la délinquance rappelé chaque année par l'opposition au gouvernement, le nombre des violences: elles ont augmenté d'environ 2,5% en 2010, selon des éléments recueillis par l'AFP de sources proches du dossier, l'ONDRP n'ayant communiqué aucun chiffre jeudi. Dans un entretien au Figaro.fr jeudi - avant de passer au 20H00 de TF1 - M. Hortefeux a confirmé ce chiffre en déclarant que "les violences aux personnes restent le défi à relever". "La hausse est limitée à 2,5% (...) C'est encore trop mais comparé au rythme annuel de plus de 10% par an sous le gouvernement socialiste, la spirale infernale a été cassée", dit-il.
Le phénomène est principalement dû à la hausse importante (autour de 5%) des violences crapuleuses, les violences d'un autre type restant stables. En 2009, ces violences aux personnes avaient crû de 2,8% en un an. Les coups et blessures volontaires - "principalement commis sans armes sur la voie publique et sur des femmes, moteur de la hausse depuis dix ans" - sont "en relative stabilité", selon les éléments recueillis. Pour ce qui est des vols de smartphones, la hausse est de près de 40% au cours des dix premiers mois de 2010 dans les transports en commun d'Ile-de-France. Les atteintes aux biens en revanche reculent, même si les cambriolages restent une préoccupation dans certaines zones, comme l'IDF.
M. Hortefeux devrait également livrer d'autres chiffres, notamment pour les gardes à vue, le taux d'élucidation des crimes et délits ou le nombre des policiers et gendarmes blessés (11.126 en 2010 sur 240.000 agents) et tués (19). En France, il "n'y a jamais eu aussi peu d'homicides depuis des siècles": 675 en 2010, contre 1.119 en 2002 "soit une baisse de 40%", se félicite M. Hortefeux. Le ministre est aussi attendu sur le bilan des véhicules brûlés, souvent considéré comme le thermomètre des violences urbaines: pour la première fois, l'Intérieur n'a pas publié de chiffres des voitures incendiées le 14 juillet ni la nuit de la Saint-Sylvestre. Le nombre des voitures brûlées en 2010, vraisemblablement en baisse par rapport à 2009, devrait se situer entre 41.000 et 43.000, selon des projections tirées des derniers chiffres officiels. M. Hortefeux devrait aussi fixer ses grands chantiers pour 2011: recentrer policiers et gendarmes "sur leur coeur de métier" en les débarrassant de "tâches indues" et "renforcer leur présence sur la voie publique et les tâches d'investigation".
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