À Dijon, l’incroyable expédition punitive de Tchétchènes
Nice et Dijon ce week-end, mais aussi Troyes en avril ou Rouen en mai… ces dernières semaines ont été marquées par une recrudescence de mobilisations ou d’expéditions punitives menées par des membres de la communauté tchétchène. Vendredi soir, la capitale de la Bourgogne a ainsi été le théâtre de scènes surréalistes avec des dizaines d’hommes «patrouillant», parfois cagoulés, armés de barres de fer, couteaux, marteaux, tournevis et battes de baseball.
Ces Tchétchènes venus en voiture d’un peu partout en France venaient «venger» un des leurs, âgé de 16 ans, passé à tabac. Ce jeune Tchétchène aurait voulu aider des amis balkaniques (Serbes ou Albanais selon les versions) à se défendre contre des dealers présumés issus de la communauté maghrébine… L’expédition punitive s’est prolongée pendant trois soirées, notamment dans le quartier des Grésilles, connu pour son trafic de drogue, avec au moins 12 blessés et la dégradation d’un bar à chicha, dont le propriétaire est accusé d’être à l’origine du passage à tabac. Dès vendredi soir, les policiers sont intervenus et ont dû faire usage de gaz lacrymogènes. La descente de Dijon a entraîné la mobilisation en renfort d’une demi-section de CRS et d’effectifs supplémentaires de la brigade anticriminalité arrivés sur place dimanche. Avec, attendu lundi, un escadron de 110 gendarmes mobiles.
Déploiement d’une compagnie de CRS
Adjoint au maire PS François Rebsamen et représentant des Grésilles, Hamid El Hassouni a réagi: «J’accuse le préfet d’avoir abandonné les habitants des Grésilles! J’accuse certains médias d’avoir menti et véhiculé un message de haine en divulguant des mensonges: il ne s’agit nullement de trafic de drogue ou de guerre de communautés! Ces trois derniers jours, 8000 habitants [des Grésilles] ont vécu l’enfer.» Pourtant, les réseaux sociaux se sont déchaînés, plutôt sur des lignes communautaires.
Dimanche soir, en plein «appel national» tchétchène aux représailles, c’est à Nice que les hostilités ont repris. Depuis des semaines (voir nos éditions du 12 mai dernier), la situation est tendue dans le chef-lieu des Alpes-Maritimes. Vers 23 heures, des coups de feu étaient entendus dans le quartier des Liserons, connu pour son trafic de drogue. Trois personnes, dont deux d’origine tchétchène, ont été blessées et six suspects ont été interpellés. Le maire, Christian Estrosi, a obtenu le déploiement d’une compagnie de CRS. Il a rencontré lundi soir le préfet et le procureur de la République. Le 11 juin, des coups de feu avaient déjà été entendus, un homme de 19 ans hospitalisé pour des blessures à l’arme blanche et deux Tchétchènes interpellés. Le 17 avril, dans la résidence des Chênes, connue également pour trafic de drogue, deux Tchétchènes étaient blessés par une rafale d’arme automatique. Et le problème ne date pas d’hier puisque, dès le milieu des années 2000 à la cité de l’Ariane, là encore connue pour ses trafics, des individus issus des communautés maghrébine et caucasienne s’affrontaient déjà à coups de barres à mine, sabres et autres cocktails Molotov…
Ces dernières semaines, « l’autodéfense » à la sauce caucasienne a été observée ailleurs en France.
Ces dernières semaines, «l’autodéfense» à la sauce caucasienne a été observée ailleurs en France. À Troyes, le 30 avril, une cinquantaine de personnes ont exfiltré trois Tchétchènes d’un centre de réfugiés en se battant contre des Africains, accusés d’avoir agressé un enfant caucasien. À Rouen, courant mai, des dizaines d’individus voulaient affronter les ravisseurs présumés, qui se sont bien gardés de paraître, d’un jeune de la communauté. Du côté des policiers, on note depuis des années ces tensions intercommunautaires et on évoque des «guerres de territoires» en soulignant l’existence de groupes criminels caucasiens. Les représentants de la communauté tchétchène parlent quant à eux de «guerre contre les dealers». Chamil Albakov, ancien président de l’Association des Caucasiens de Strasbourg, responsable du service de presse de l’Assemblée des Tchétchènes d’Europe, explique ainsi «que ces expéditions punitives, qui n’ont rien à voir avec une guerre des gangs, ne doivent bien sûr pas devenir la règle. Mais on s’est senti abandonnés par les policiers pendant le confinement. À chaque fois qu’il y a un point de deal, cela pose problème: vous devez vivre en permanence sous le règne des trafiquants. Les Tchétchènes ont tenu tête à la Russie, on ne va pas se laisser faire par des racailles…». Un argumentaire difficilement audible pour les forces de l’ordre et les magistrats français.
Nous y voilà, il semble que de récents immigrés tchétchènes se soient constitués en milice de défense, si ce n'est d'attaque et se mettent à terroriser nos "chances pour la France" maghrébins et à troubler le business de trafic végétaux "bio" de ces braves gens.
