Les djihadistes de l'État islamique (EI) ont fait leur première victime française. Hervé Pierre Gourdel, un Niçois de 55 ans, a été décapité par les "Soldats du califat", un groupe islamiste algérien ayant fait allégeance à l'EI il y a à peine une semaine. Dans une vidéo intitulée "Message de sang pour le gouvernement français", les islamistes reproduisent le même modus operandi morbide que l'organisation État islamique dont ils se réclament.
L'extrait commence par des images de François Hollande annonçant la participation de la France à la campagne de frappes contre l'EI en Irak. Apparaît soudain l'otage, agenouillé et les mains derrière le dos, entouré de quatre hommes armés et le visage dissimulé. L'un d'entre eux lit un message dans lequel il dénonce l'intervention des "croisés criminels français" contre les musulmans en Algérie, au Mali et en Irak. Et d'affirmer qu'au terme du délai de 24 heures accordé à la France pour cesser sa "campagne contre l'État islamique et sauver" son ressortissant, le groupe a décidé de supprimer Hervé Gourdel "pour venger les victimes en Algérie (...) et en soutien au califat" proclamé par l'EI en Irak et en Syrie. La vidéo jugée authentique par François Hollande qui a dénoncé un "assassinat lâche et cruel" depuis New York où il participe à l'Assemblée générale de l'ONU. Le président de la République, qui avait d'emblée rejeté mardi le "chantage" imposé par les djihadistes, a rendu hommage à un "passionné de montagne", "mort parce qu'il était français".
"Un homme unanimement apprécié" (Éric Ciotti, député)
Guide de haute montagne d'expérience, Hervé Gourdel était arrivé en Algérie samedi dernier. Dans une interview à L'Express, sa mère affirmait qu'il devait effectuer un trekking d'une dizaine de jours dans le massif montagneux du Djurdjura. "Nous avons pu le joindre au téléphone hier (dimanche) après-midi, a expliqué lundi sa mère au site de l'hebdomadaire. "Tout allait bien. Il nous a dit qu'il entamait une randonnée de deux jours et qu'il serait peut-être difficilement joignable. Ensuite, il comptait ouvrir une nouvelle voie dans le massif."
Sur son site internet professionnel, Hervé Gourdel déclarait avoir découvert la montagne dans le Mercantour. "Dès lors, je n'ai eu qu'une envie, y revenir le plus souvent possible !" écrivait-il. Guide de haute montagne depuis 1987, il est décrit par Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, comme un "homme unanimement apprécié tant pour ses compétences que pour ses qualités humaines", rapporte l'Agence France-Presse. À l'origine d'un bureau de guides de montagne d'été créé aux portes du parc national, Hervé Gourdel assumait pleinement son choix de carrière.
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Le président François Hollande a condamné mercredi à New York le "lâche" et "odieux" assassinat d'un otage français en Algérie par un groupe affilié au groupe État islamique (EI), soulignant qu'il renforçait sa "détermination" à lutter contre cette organisation. "Notre compatriote Hervé Gourdel a été assassiné par un groupe terroriste, lâchement, cruellement, honteusement", a déclaré le chef de l'État français devant la presse depuis la mission française auprès de l'ONU. Le visage fermé, François Hollande a déploré "un crime odieux dont les auteurs devront être châtiés".
"Ma détermination est totale et cette agression ne fait que la renforcer", a-t-il poursuivi dans une allusion à l'intervention militaire française en Irak contre l'EI dont les ravisseurs de Hervé Gourdel se sont réclamés. "Nous continuerons à lutter contre le terrorisme, partout et notamment contre le groupe qu'on appelle Daech (acronyme arabe de l'État islamique, NDLR) qui répand la mort en Irak et en Syrie", a-t-il souligné, martelant que "les opérations militaires aériennes (françaises en Irak) se poursuivront tout le temps nécessaire".
François Hollande a annoncé qu'il réunirait "dès demain" jeudi un "conseil de défense" pour, a-t-il dit, "à la fois fixer les buts que nous avons assignés à nos opérations militaires et renforcer encore la protection de mes compatriotes". Il s'agit de "prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité de nos compatriotes, ici, en France et partout dans le monde", a-t-il précisé.
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