http://www.lavoixdunord.fr/Region/actua ... i-pa.shtmlÀ Cousolre, un maire « gifleur » poursuivi par la justice veut faire de son procès une tribune
(...) L'affaire remonte à l'été 2010. Cousolre, village de 2 500 âmes situé entre Maubeuge et Solre-le-Château, est victime de divers actes de dégradation - tags, carreaux cassés - qui ont poussé le maire à prendre un arrêté : celui-ci interdit les rassemblements devant certains points jugés « sensibles » de la commune, entre 17 h et 7 h.
En cause, les nuisances causées, selon l'élu, par « une douzaine de jeunes, dont un noyau dur de quatre à cinq adolescents ».
En août, raconte Maurice Boisart, il surprend l'un d'eux en train d'escalader le grillage d'un terrain communal, et le sermonne. En réponse, « j'ai eu le droit à toutes les insultes qu'on peut imaginer devant ses copains et à des menaces. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, il a pris une baffe. À travers moi, c'est la fonction de maire qu'il insultait ». Le jeune homme de 17 ans et son père déposent plainte à la gendarmerie pour violence volontaire. L'élu contacte lui aussi les pandores et porte plainte pour agression verbale.
« Chacun assume »
« C'est une histoire qui aurait pu être enterrée depuis longtemps », assure aujourd'hui l'édile qui a refusé en janvier une offre de médiation de la justice, afin « d'aller jusqu'au procès ». « Je veux qu'il soit puni, il faut que chacun assume, détaille Maurice Boisart. Moi, là-dedans, je ne me sens pas coupable, mais victime. Cette gifle, c'était de la légitime défense. » Il indique avoir depuis déposé une seconde plainte après avoir été menacé par le jeune homme sur la place de la mairie, cet été.
Le maire est convoqué le 4 octobre devant le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe. D'ici là, M. Boisart, persuadé que sa mésaventure est le reflet d'un mal plus profond lié à un manque de respect croissant envers les élus, lance un appel aux maires de son arrondissement. « J'ai déjà le soutien des maires de mon canton, assure-t-il.
(...)
» En attendant, un « carnet de soutien » a été installé à l'entrée de la mairie il y a quelques jours, à côté de deux photos montrant l'évolution de sa chevelure entre janvier 2010 et janvier 2011. « Courage ! », « J'en aurais fait autant », « Je vous soutiens à 100 % » : il contient déjà plusieurs dizaines de messages.
Ce fait divers révèle une évolution sociale lourde. En d'autres temps, les parents du jeune fautif auraient probablement infligé une seconde gifle à leur gamin. Maintenant, ils portent plainte...
Peut-être n'acceptent-ils pas que d'autres personnes qu'eux puissent réprimander leur gamin ? S'ils acceptaient cela, ce serait avouer les propres faiblesses de l'éducation qu'ils ont donnée à leur fils. Leur orgueil en prendrait un coup. Mais ce faisant, ils sapent eux-même leur propre autorité...