Procès Cottrez : l’intelligence et l’indulgence d’un verdict

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politicien
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Procès Cottrez : l’intelligence et l’indulgence d’un verdict

Message non lu par politicien » 03 juil. 2015, 18:41:21

Bonjour,
Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste, les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : “Je l’ai comprise.” Je peux expliquer. » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. »

Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vu pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celles de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.

En condamnant, jeudi 2 juillet, Dominique Cottrez à neuf ans d’emprisonnement, la cour et les jurés du Nord ont prononcé la peine modérée que n’osait pas espérer la défense. Ils l’ont aussi suivie en reconnaissant à cette mère infanticide la circonstance atténuante de l’altération du discernement au moment des faits qui lui sont reprochés telle qu’elle est prévue par l’article 121-1 du code pénal. Mais ce juste verdict est d’abord la victoire d’une audience.

(...)

Et puis, bien sûr, ce verdict contient tout ce que la cour et les jurés ont perçu de la vie d’une femme que la découverte de ses actes criminels a sortie de la caverne dans laquelle elle s’était recluse. Tout au long de ce procès, elle leur a offert son visage dénudé. C’est difficile à raconter, le visage de Dominique Cottrez. Deux minces filets de cheveux qui lui font de drôles d’accroche-cœurs au sommet du front. Un menton qui tremble. Mais surtout des yeux plein de peur, de larmes silencieuses et de soumission aux autres. A la présidente Anne Segond, Dominique Cottrez a donné la réponse qui, peut-être, a résumé le mieux son existence.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
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